Les yeux rivaient sur la boule de cristal, les yeux rivaient vers un objet du passé, elle se questionnait encore sur les prochaines bribes de son futur avant même de penser à son présent qui ne cessait de s’écrire doucement mais certainement, jour après jour. Les yeux rivaient sur la boule de cristal, elle tentait de compter un à un les flocons de neige qui retombaient comme une plume légère et sans bruit. Le silence du dortoir des filles lui apportait un certain réconfort, une certaine quiétude qui bien que passagère la faisait souffler de tout ce qui n’allait pas ces derniers mois. Elle devait se faire une raison, après tout personne ne pouvait tout gérer pas même le plus volontaire lion du château. A cette pensée totalement saugrenue et ridicule, elle esquissa un sourire en espérant de ne pas laisser ses pensées vagabonder vers cette particularité magique qui pouvait faire d’elle un monstre de foire, une erreur étrange, un secret profondément enfouie dans sa mémoire qui conduisait encore le fil conducteur de son existence actuelle. Alors qu’elle s’apprêtait à faire de nouveau glisser la plume sur le parchemin déjà bien entamé pour un devoir d’études des runes, l’attention de la blonde fut légèrement retenue par une voix tonitruante et tranchée qui ne pouvait qu’appartenir à la harpie que les premières années surnommées parfois la terreur des cachots. Que pouvait elle bien faire en cette heure déjà bien avancée de la nuit ? Elle fronça derechef les sourcils en s’interrogeant sur la présence de ce minotaure ayant tout à envier à la déesse Artémis. Ce fut sur cette pensée du moment que la Riordan laissa son travail en suspend pour se rendre dans le salon de la salle commune des Aigles où un bon nombre d’élèves c’étaient rassemblés pour comprendre et avoir vent de la situation. Un cercle que d’étudiants se formaient entre un dixième année et la Dolohov, un cercle ouvert dont chaque regard demeuraient tous bien divergents des uns comme des autres. L’attachée au Ministère sonda d’une œillade perçante la moindre présence avant de poser son regard de hyène sur la jeune érudite qui baissa instinctivement la tête. La regarder en face lui donnait l’impression de toiser de nouveau le visage de son père, une expression faciale des plus déplaisantes surtout lorsqu’il s’agit d’une expression remplit de dégout et de frustration.

La voix de la harpie de Poudlard retentit de nouveau à ses oreilles comme des ongles traçant un chemin strident sur un tableau noir. C’était peu louable et peu conseillé, mais le reptile qui la représentait si bien témoignait d’une certaine impatience. Les chuchotements s’élevaient doucement mais certainement dans la salle commune ce qui semblait l’agacer davantage. Elle cherchait sans doute encore quelques bonnes têtes pour assouvir ses punitions bonnes pour la mémoire qui témoignaient de leurs présence pointilleuse et douloureuse sur la peau de chaque élèves ayant été ses proies si on pouvait parler de cette manière. Laissant son timbre de voix se poser, et son regard impassible se poser encore une fois sur le dixième année, elle lui demanda de la suivre rapidement avant qu’ils ne disparaissent tous deux dans le couloir derrière le portrait d’entrée de la maison Serdaigle. Dès lors, les discussions reprirent leur routine commune, une routine que la belle mettait derrière elle depuis quelques mois déjà. Passant une main dans sa chevelure légèrement en bataille, Béatrice se surprit à soupirer de manière blasée et quelque peu lassée. Elle avait besoin de silence et ce n’est pas au sein du salon ou de son dortoir qu’elle pourrait recouvrer un semblant de bien-être. La seule manière d’y parvenir était de s’isoler complètement dans un endroit où seul le silence serait salutaire et apaisant et pour cela il n’y a avait qu’un seul endroit à ses yeux : la bibliothèque de l’école. Cette dernière était son havre de paix personnel, il mélangeait à la fois le savoir et le silence en une harmonie presque parfaite qui suffisait à sa satisfaction.

Les corridors étaient presque désert en cette heure tardive de la soirée, logique en vision des nouveaux décrets depuis la rentrée, mais tant pis pour les représailles elle en subirait les conséquences si jamais elle venait à être repérée. Un simple sort de base suffit à ouvrir la porte de la bibliothèque puis à la refermer en minimisant le plus possible le bruit de la lourde porte. Une fois à l’intérieur, les quelques reflets de la lune au dehors tamisés l’ambiance de la vaste salle divisées en plusieurs sections. De manière tout à fait naturelle, Tris huma l’air : un concentré de vieux livres en cuirs et de poussière. Elle esquissa un sourire aux bordures de ses lèvres quand par mégarde un bruit s’éleva dans la pièce « Lumos. ». Murmura t-elle en pointant sa baguette droit devant elle tout en toisant les alentours d’un regard prudent. Il était très étrange de savoir qu’une autre présence résidait également en ces lieux.