Samedi … Un nouveau week-end commençait à Poudlard et ce n’était pas difficile à voir. Franck qui était du genre à se lever tôt tous les jours de la semaine ne croisa pas grand monde sur son chemin jusqu’à la Grande Salle pour le petit déjeuner. La plupart des élèves profitaient d’une grasse matinée le samedi, ce n’était pas un secret. De son côté, le jeune homme avait décidé d’utiliser cette matinée pour s’avancer sur tous les devoirs qu’il avait à faire pour la semaine prochaine. Plus il s’avançait, moins cela lui prendrait la tête dans la semaine. Mais il n’y passerait pas la journée, les week-ends étaient les seules occasions où l’on pouvait voir ses amis des autres maisons pour plus d’une heure. En effet, avec le couvre feu de Dolohov, cela n’était pas facile de voir des amis d’autres années que l’on ne voit pas en cours car ils n’ont jamais les mêmes périodes libres que vous. Du coup le week-end était une merveilleuse occasion pour faire ça et Franck comme toute personne au château en profitait. Il voyait Lily assez souvent dans la semaine car ils faisaient souvent leurs rondes de préfets ensemble même si elle les faisait la plupart du temps avec Remus, l’autre préfet de Gryffondor. Donc Franck arrivait à voir la jeune rousse dans la semaine mais ce n’était pas le cas d’Alice qu’il ne voyait que très rarement ces derniers temps. Tous les deux occupés par des multitudes de choses, ils n’avaient pas pris le temps de se voir depuis un moment et le jeune brun trouvait cela bien dommage. Il aimait passer du temps avec Alice, son sourire lui faisait oublier ce qu’il se passait en dehors du château en ce moment et il en avait besoin. Il était donc décidé à passer son après-midi avec elle si la demoiselle n’avait pas d’autres projets. Comme prévu donc, Franck s’installa dans la salle commune pour faire son travail. Les élèves descendaient petit à petit des dortoirs pour aller déjeuner. Le week-end, les habits moldus reprenaient le dessus au château et Franck aimait cela car c’était quand même beaucoup plus pratique que les robes de sorciers. Assis près d’une fenêtre, il était plongé dans son travail. Peu lui importait que la salle commune soit remplie de conversations qui se transformait en brouhaha, Franck avait toujours réussis à se concentrer en toutes circonstances. C’est en plein devoir de médicomagie qu’il entendit un bruit à la fenêtre comme si quelque chose voulait entrer. Un hibou se trouvait de l’autre côté avec ce que Franck pouvait identifier comme une beuglante. Sa couleur rouge ne trompait personne. Qui pouvait donc recevoir une beuglante dans cette tour ? Il n’avait pas eu vent d’une action d’un Serdaigle qui aurait mérité une pareille lettre … Ouvrant la fenêtre, Franck ouvrit des yeux remplis de surprise quand le hibou lui posa la lettre sur son parchemin. Le jeune Londubat ne comprenait pas vraiment ce qui était en train de se passer. Ce hibou lui était inconnu et normalement si sa famille lui en envoyait une alors elle utiliserait le hibou familial non ? Enfin, peut-être que sa mère n’ayant pas reçu de nouvelles depuis qu’il était revenu au château après les vacances mettait son avertissement en exécution mais cela ne faisait même pas un mois qu’ils étaient revenus et en général, sa mère était habituée à attendre aussi longtemps. Ne voulant pas qu’elle explose ce qui aurait un effet peu désirable, il l’attrapa et l’ouvrit. C’est une voix complètement inconnue qui s’échappa de la lettre et les paroles qu’elle prononçait n’avaient aucun sens pour Franck. « J’EN AI MARRE HAROLD ! MAINTENANT CA SUFFIT JE DEMANDE LE DIVORCE ! » Toute la salle commune s’était tue en un instant et regardait Franck avec de grands yeux. Le jeune homme en question ne connaissait aucun Harold et n’était pas marié alors il se faisait certainement crier dessus par erreur. « TU CROYAIS QUE CA ALLAIT DURER LONGTEMPS TON PETIT JEU ? TU EMMENES TA FEMME À TOUS LES EVENEMENTS DU MINISTERE ET APRES TU VAS TE SAUTER LES JEUNETTES DE QUINZE ANS ! J’EN AI MARRE DE JOUER LA POTICHE ALORS VA TE FAIRE VOIR ! » Franck regardait la lettre horrifié. La femme qui parlait était la femme d’un collègue à sa mère. Il la reconnaissait maintenant ! Elle et son mari venaient manger de temps en temps à la maison, il les avait rencontré pendant les grandes vacances et les avait vu au ministère lors du gala et sa mère en parlait dans ses longues lettres. Oui car la mère du jeune brun envoyait une lettre détaillée à son fils sur tous les évènements qui lui semblaient important et auxquels Franck ne pouvait pas assister. Apparemment, il ne les verrait plus désormais chez lui maintenant … « J’AI PRIS MES AFFAIRES ET J’AI FICHU LE CAMP DE LA MAISON, N’ESSAYE MEME PAS DE ME RETROUVER, TU RISQUES DE FINIR À SAINTE-MAGOUSTE SI TU LE FAIS ! JE NE VEUX PLUS TE VOIR TOI ET TA SALE FACE DE MARI INFIDELE ! » La salle commune explosa de rire à ces paroles et Franck ne mit pas longtemps à comprendre pourquoi. Tout le monde avait certainement compris que c’était une erreur mais ils n’avaient pu s’empêcher d’imaginer que c’était vraiment Franck à qui elle parlait. En envoyant une beuglante à cette heure-ci, son mari devait se trouver au bureau, cela aurait fait la scène parfaite. Il faudrait cependant que le jeune Londubat contacte cette femme par le biais de sa mère pour lui dire que son mari ne devait pas avoir reçu le message … « TU DEVRAIS ME REMERCIER CAR MAINTENANT TU PEUX SAUTER TOUT CE QUI BOUGE LIBREMENT SANS AVOIR CE REGARD COUPABLE QUAND TU METS UN PIED A LA MAISON ! SIGNE LES PAPIERS OU JE VIENDRAI MOI-MEME TE LES FAIRE SIGNER ! » Après cette dernière phrase, la beuglante se détruisit d’elle-même laissant la salle commune des Serdaigle dans un silence profond. Franck avait vraiment du mal à reprendre ces esprits, autant dire qu’une chose pareille n’arrivait pas tous les jours. Et dire qu’il avait cru que c’était sa mère ! Dans un sens il aurait peut-être préféré car tant qu’à se faire crier dessus, autant que ce soit pour quelque chose qu’il avait fait et non car le hibou s’était trompé de destinataire. D’ailleurs, il ne semblait pas bon à grand chose le pauvre … Finalement, un gars du dortoir de Franck vint lui taper sur l’épaule en riant : « Je ne savais pas que t’étais marié Franck ! La vache ! Moi qui te prenais pour un gars coincé ! » Le jeune brun ne put s’empêcher de lever les yeux au ciel. Il connaissait sa réputation au sein du dortoir. Tout le monde savait qu’il avait couché avec Rose en septième année et depuis, ils pensaient que Franck était un saint. C’était loin d’être la vérité mais l’ignorance est bonne dans certaines situations. Regardant son ami il lui dit : « Et bien en fait j’ai oublié de vous dire que j’avais une double vie. Je me suis marié il y a deux ans sur un coup de tête et regarde où cela m’a mené ! » Dit-il laissant un petit rire s’échapper de ses lèvres. Oui, c’était une blague et la tête des premières années était vraiment hilarante. Tous ses camarades de dortoirs avaient explosé de rire à leur tour. Il était clair que cette beuglante n’était pas destinée à Franck et pourtant le jeune homme était certain d’en entendre parler le lendemain et le surlendemain. « Maintenant je vais devoir écrire à cette pauvre femme pour lui dire qu’elle n’a pas embarrassé son mari devant ses collègues de travail mais un pauvre élève de Serdaigle … » Son camarade de dortoir laissa échapper un petit rire avant de lui demander : « Parce qu’en plus tu la connais cette folle ? » En fait, elle ne l’était pas vraiment. Quand on la croisait et qu’on parlait avec elle, on pouvait même se dire que c’était la personne la plus calme que l’on ait jamais rencontré. Et pourtant … Cela montrait bien que certaines blessures mènent vers des réactions extrêmes. « Tu serais surpris par sa gentillesse et son calme, crois-moi … Allez, je monte au dortoir m’occuper de ça. J’ai pensé quelques instants que c’était ma mère. » Et elle en était capable, elle lui avait déjà fais le coup une fois lors de ses premières années au château. Ramassant ses affaires, Franck monta dans son dortoir un sourire aux lèvres. Il pouvait dire en voyant la tête des premières années que beaucoup ne comprenaient toujours pas ce qui venait de se passer.