Une fête dans la salle commune des Poufsouffle. En quel honneur ? Lorcan n’en avait aucune idée … Un anniversaire ? Cela semblait le plus juste vu que l’équipe de Quidditch n’avait pas joué depuis un moment. Soupirant, Lorcan se sentait mal à l’aise. Cette ambiance ne lui plaisait pas du tout, il ne se sentait pas à sa place. Il n’y avait aucun endroit dans la salle commune où il pouvait trouver un endroit tranquille. Tous les recoins étaient pris par des couples ou pas d’ailleurs, du moins deux personnes échangeant leur salive et le jeune Scamander trouvait cela dégoûtant. En montant dans son dortoir prêt à y trouver du calme, il était tombé sur bien pire. Cela ne l’avait pas surpris pour autant, il aurait dû s’y attendre la plupart de ses camarades de dortoirs avait des copines ou des filles qu’ils convoitaient. Une chose était sûre cependant, Lorcan allait devoir rester dans la salle commune pendant un long moment au milieu de ces gens tous en petits groupes en train de discuter et des autres qui se déhanchaient sur la piste de danse, ou du moins la partie de la pièce qui avait été désignée comme telle. Un livre sous le bras, il finit par trouver une chaise. Il s’y assit avant d’ouvrir son livre et d’essayer d’oublier tout ce tapage. Pas de doutes, demain il allait avoir un mal de tête incroyable … Heureusement que les évènements de ce genre n’arrivaient pas souvent et avec Dolohov dans les parages, cela arrivait encore moins souvent que les années précédentes. Ce soir, une petite entorse à la règle qui ne plaisait pas du tout au jeune Lorcan. Cependant, il ne fut pas tranquille bien longtemps. A peine quelques minutes après avoir commencé à lire, enfin cela lui sembla quelques minutes mais ça pouvait être quinze ou trente minutes, une jeune femme qu’il ne connaissait pas vint s’asseoir à côté de lui. Il lui jeta des regards interrogateurs, elle avait dû se tromper parce que ce n’était pas lui qui allait lui faire passer une bonne soirée. Mais il la reconnaissait, elle et ses copines le suivaient de temps en temps en gloussant dans les couloirs. Elle lui tendit une bière au beurre en disant : « Salut, moi c’est Amélie. » Il n’en avait strictement rien à faire, ce n’était pas comme s’il allait imiter son camarade de dortoir ce que la jeune fille en face de lui semblait chercher vu son décolleté. Ses copines ne lui avaient-elles pas dit qu’il ne couchait pas à droite à gauche et qu’il ne couchait pas du tout d’ailleurs ? Lorcan ne le cachait pas mais il se disait que certaines personnes l’oubliaient ou voulaient l’oublier en faisant circuler des rumeurs débiles. Prenant la bière au beurre, il la regarda d’un air douteux et Amélie éclata de rire. « Je n’ai rien mis dedans, je l’ai prise et directement emmenée. » La bière au beurre était une boisson que le jeune Scamander affectionnait particulièrement il devait l’avouer. Il lui fit un timide sourire avant d’en boire une gorgée, puis une autre et tout le verre qu’elle venait de lui emmener et le jeune homme se sentit vraiment bizarre. Sa tête se mit à tourner et il avait l’impression qu’il était capable de tout et qu’il pouvait tout se permettre. Il devait avoir une tête bizarre car Amélie le regarda en lui demanda : « Tout va bien ? » Lorcan ne savait pas ce qui lui arrivait, ses symptômes ressemblaient à ceux de l’ivresse mais n’ayant jamais été ivre avant, il ne pouvait pas vraiment les reconnaître. Un sourire éclatant sur le visage, il dit à Amélie : « Tout est parfait ma belle, je dois filer. » Le regard consterné qu’elle lui lança alors qu’il venait de déposer un baiser sur sa joue aurait été à photographier mais Lorcan était déjà ailleurs. Marchant de travers, il avait vraiment du mal à trouver son équilibre.

Les regards se tournaient un petit peu sur son chemin. Autant dire que ce n’était pas son habitude de passer au milieu de la salle commune marchant de travers et saluant tous les gens sur son passage. Il connaissait leur prénom, Lorcan avait une bonne mémoire et les gens ne pensaient jamais qu’il écoutait quand il était dans un coin ce qui était complètement faux. S’avançant tranquillement, il arriva devant une personne qu’il ne connaissait pas, du moins il ne lui avait jamais parlé. C’était une fille qui était en cours avec lui en sortilèges, elle était jolie mais sans plus et elle était en pleine conversation avec sa copine. « Dis Julie, tu savais que je suis amis avec un Hypogriffe ? En fait, il s’appelle Dorney et on est devenu amis quand j’avais cinq ans. Il est super gentil, tu devrais le rencontrer un jour tient ! » La jeune femme en question le regarda avec des yeux exorbités. Lorcan ne comprenait pas vraiment pourquoi mais bon. Il était vrai que ce n’était pas son habitude de parler autant, de parler tout court d’ailleurs et en général il évitait de faire peur aux gens avec des histoires de ce genre. « Scamander, je sais pas ce qui te prend mais retourne t’asseoir va. » Lui dit-elle gentiment comme si elle comprenait elle ce qui lui arrivait. Faisant une mine déçue, le jeune homme lui dit : « Mais pourquoi ? Je t’ai pas encore raconté la fois où quand j’étais petit, ma mère venait de me gronder parce que j’avais pas pensé que mon copain ben Dorney il ne connaissait pas. Alors il a faillis vraiment se faire mal et moi je suis aller voir Dorney parce que lui il comprenait. Tu sais quoi ? Je pense que c’est le seul qui m’ait jamais compris. Et ensuite … » Ca aurait pu continuer comme cela pendant des heures si une certaine chanson n’était pas arrivée aux oreilles de Lorcan. La chanson Gloria Gaynor retentit dans les oreilles du jeune Poufsouffle qui s’arrêta net de parler. Il la connaissait par cœur, une des chansons préférées de sa mère. Ayant eu une éducation moldue en plus d’une éducation de sorciers, Lorcan n’était pas totalement isolé de ces chansons là. Le visage tout excité comme un enfant un matin de Noël, il dit à Julie : « I will survive ! Meilleure chanson de l’année ! » Oui, pas de doute il n’était pas lui-même. Quittant les jeunes filles, il se trouva rapidement au milieu de la piste de danse en train de crier les paroles de la chanson … « I SHOULD HAVE CHANGE THE STUPID LOCK I SHOULD HAVE MADE YOU LEAVE YOUR KEY … » Cette fois, toute la salle commune avait le regard tourné vers lui car on pouvait facilement dire que le jeune Scamander vivait la chanson à fond. Un peu plus et on aurait dit qu’il faisait le concert lui-même. Les gens s’étaient arrêtés de danser autour de lui mais il n’avait rien vu bien trop absorbé par la chanson … « I WILL SURVIVE ! OH AS LONG AS I KNOW HOW TO LOVE I KNOW I’M STILL ALIVE ! ... » Qui aurait cru qu’un jour il chanterait de cette manière dans la salle commune, lui le jeune homme si calme et posé que tout le monde connaissait. Cela devenait insupportable d’ailleurs car on ne peut pas dire que Lorcan était le meilleur des chanteurs, loin de là et rapidement le préfet des Poufsouffle arriva devant lui après avoir éteint la musique ce qui avait de suite calmé le jeune homme qui le regardait avec un regard plein d’interrogations. « Non mais tu te crois où Scamander ? Tu vas te calmer de suite où je vais chercher Dolohov ! » Le jeune homme mit quelques secondes à comprendre ce que le préfet venait de dire et il éclata de rire. Il n’avait pas pu s’en empêcher, l’air sérieux du gars en face de lui ne lui donnait que cette envie. « Franchement c’était trop drôle ! Allez, remets la musique on s’amuse bien ! » Quelques petits éclats de rires pouvaient se faire entendre autour de la salle et le visage rouge de colère du préfet était beau à voir, il fallait le dire. Lorcan mit son bras autour de ses épaules et lui dit : « Détends-toi c’est un anniversaire ! » Et il déposa un baiser sur sa joue avant de se remettre à danser sur aucune musique. Le préfet n’avait pas l’air content du tout cette fois, Lorcan avait dépassé les limites … « SCAMANDER TU T’ARRETES DE SUITE ! TU SERAS EN RETENUE TOUTE LA SEMAINE ! » Le jeune Scamander le regarda avec de grands yeux. « C’est pas ma faute si t’es pas drôle mon pote ! » Là la salle commune explosa de rire et le préfet pointa un doigt sur lui : « Tu t’arrêtes où tu prends jusqu’à la fin du mois. » Lorcan poussa son doigt et leva les yeux au ciel. « Ca va, ça va tais-toi toi aussi. » Et sur ce, Lorcan revint voir Julie qui ne sembla pas vraiment ravie de le voir. Marchant toujours de manière très bizarre, il n’était pas difficile de voir que mettre un pas devant l’autre était assez compliqué pour le jeune homme. Il se laissa tomber sur la chaise en face de la demoiselle qui le regardait en se demandant ce qui allait lui tomber dessus. « Je voulais juste de dire, bon anniversaire ! » Avant que la demoiselle n’ait pu répondre que ce n’était pas son anniversaire mais celui d’une de ses amies qui était en train de se déhancher sur la piste de danse, Lorcan l’embrassa à pleine bouche pendant quelques secondes avant de se reculer pour respirer avec un grand sourire sur le visage. « J’ai pas acheté de cadeau mais ça fera l’affaire. » Elle le regarda s’éloigner la mine stupéfaite alors qu’il essaya de monter les marches de son dortoir mais sans succès. Après deux chutes assez mémorables, il finit par arriver jusqu’au canapé où il se laissa tomber avant de s’endormir. Pas de doutes, le réveil allait être difficile entre les blues, le mal de tête et les photos prises dans la soirées …