Ces derniers jours, cela n'allait pas du tout. Mon courage estompé, je parcourais les couloirs du château avec la drôle d'impression que l'on me suivait et, à chacun de mes pas, j'étais obligé de me retourner pour vérifier le contraire. Depuis le bal, j'étais devenu paranoïaque. Je n'arrivais pas à dormir, persuadé que l'on était en train de me surveiller depuis un coin sombre, j'avais de plus en plus peur de me battre avec ma baguette en prévoyant le châtiment, et, j'avais toujours l'impression de voir des mangemorts partout où je regardais. Que ce soit un arbre, un cahier de cours, un mur, une peinture, ils me semblaient être partout. Je n'avais pas reparlé à Absinthe depuis l'épisode à l'Atrium mais je me doutais qu'elle avait été autant traumatisée que moi, même si, plus forte, elle ne devait sûrement pas le prendre de la même manière. S'il y avait une chose qui n'avait pas changé, c'était ma manie d'embêter les gens. Ainsi, je m'étais réveillé le matin même avec un drôle de mal de tête et avais passé la matinée à me plaindre. Au petit déjeuner, j'avais tartiné le visage d'un première année de confiture et il était parti en pleurant. Parfois, on me disait que j'avais vraiment une attitude de Serpentard. Mais tout cela, je ne le faisais pas pour faire du mal à qui que ce soit. C'était juste pour me divertir. Les cours du matin s'étaient agréablement bien passé, la pratique du vol étant toujours ma matière préférée. J'avais échappé à deux heures d'histoire des sports magiques avec beaucoup de chance et surtout le fait que j'avais totalement oublié de me rendre en cours après une petite sieste dans le dortoir de Gryffondor. Après le repas du midi j'étais tranquillement allé dans le parc pour me rafraîchir les idées lorsque j'entendis quelque chose arriver à mon oreille. « Vous avez vu Absinthe ? Encore plus ridicule que d'habitude .. Cette fille est vraiment tarée .. » La douleur et la fureur s'emparèrent de mon corps. Je marchais rapidement vers la source de ces voix, une bande de Serpentards qui discutaient à l'ombre d'un arbre.

Sans demander quoi que ce soit, j'embarquais par le poing celui qui avait prononcé ses paroles un peu à l'écart. En général, je pouvais avoir des amis de cette maison. Ceux qui ne m'embêtaient pas trop. Et puis, nous avions cette chose en commun. Le fait était que j'aurais tué pour être sang pur, et que je haïssais mon père de m'avoir fait avec une moldue. Du coup, j'étais sang mêlé, mais je me haïssais parce que je l'étais. Certains Serpentard me comprenaient et trainaient avec moi malgré mon sang, d'autres me haïssaient simplement et je les haïssais en retour. Ceux là ? Je ne les connaissais pas. Mais avec ce que j'avais entendu sur Absinthe, cela ne ferait aucun doute qu'ils feraient partie de la seconde catégorie. Il y avait quelque chose que je détestais plus que tout au monde : qu'on parle mal de cette fille. Les autres femmes, peu importe. Mais Absinthe était vraiment spéciale à mes yeux. Avant que les mangemorts n'arrivent au bal, j'avais pu passer un bon moment avec elle. Elle m'avait souri, avait même accepté d'être ma cavalière. Cette fille était la plus extraordinaire que j'avais jamais rencontré, et je ne pouvais même pas décrire les sentiments qui me traversaient lorsque je pensais à elle. Du coup, ceux qui ne l'aimaient pas, je ne les aimais pas. « T'as un problème ? » « Oui j'ai un problème. Ne parle jamais, JAMAIS d'Absinthe de cette manière. » « Ouuuh on défend sa petite amie ? » Le poing partit. Je ne pus l'empêcher, je frappais le serpentard qui se foutait royalement de ma gueule. Et je me jetais sur lui pour lui en donner encore plus, à l'abri des regards indiscrets.

Marcher, action quotidienne que tu faisais si bien. Ne t’inquiétant de rien, tu gambadais de couloir en couloir sans même remarquer les regards qu’on pouvait te lancer. Tu devais avoir une belle allure à courir entre deux de tes cours. Oui, tu avais tendance à trainer, à t’attarder pour discuter ou observer quelque chose et cela n’était nullement bon. Non, cela t’amenait à te comporter d’une drôle de manière, à bousculer de pauvres innocents, à t’excuser à la va vite. Pour toi, cela n’était pas quelque chose de grave en soi mais tu te retrouvais vite totalement épuisée. Après la fin de tes cours tu avais donc décidé de profiter des extérieurs. Oh le temps n’était pas encore au beau fixe mais tu t’en moquais. Tu étais assez bien habillée pour ne pas en souffrir et puis, tu n’allais pas passer tout ton après-midi dehors, juste un petit moment, le temps de profiter de l’air, de te ressourcer et de laisser tes petits petons se remettre de l’horrible traitement que tu leur infligeais. T’arrêtant de temps en temps, tu ne trouvais pas une personne particulière à qui parler. Oh tu savais que par moments, tu tapais vite sur le système de tes camarades, alors, tu faisais ton possible pour que ça ne soit pas le cas. Pour le moment, cela ne marchait pas trop souvent mais tu essayais de faire que ça soit le cas. Tu ne savais pas exemple que tu ne pouvais parler pas plus de dix minutes à Katie avant qu’elle ne te trouve horripilante. Oh tu ne lui en voulais pas, tu étais bien souvent de la sorte. Tu le savais mieux que personne et tu ne pouvais donc reprocher à personne de te voir de la sorte. Tu étais unique et même si tu essayais de faire de ton mieux, tu avais compris que tu ne pouvais pas plaire à tout le monde mais par moment, il t’était bien difficile de l’accepter. Alors oui, il t’arrivait d’être ridicule et cela allait être encore le cas dans peu de temps. Te baladant comme si de rien n’était, tu t’aventurais dans des coins peu connus du parc. Oui, tu n’avais pas envie de te retrouver entourée de beaucoup de personnes. Pour l’instant, tu voulais du calme, la possibilité de tout oublier, d’avoir un peu de paix et tu allais la trouver. Tu connaissais un ou deux endroits de ce type et tu te rendais dans ton préféré. Tu te trouvais encore à une distance raisonnable quand tu compris que quelque chose n’allait pas. Tu entendais des gens se parler. C’était foutu, tu n’allais plus pouvoir prendre possession de son havre de paix mais le pire, ce n’était pas cela non. Les garçons, c’est ce que tu en avais déduit à l’entente de leur voix, faisaient bien plus que parler ou même crier, ils se bagarraient et cela ne te donnait qu’une seule envie : partir en courant. Tu n’aimais pas la violence, tu la détestais, pour toi elle ne menait qu’à plus de violence comme un cercle vicieux et sans fin duquel tu essayais de rester le plus éloigné. Tu allais donc partir quand, du coin de l’œil, tu aperçus un visage qui te semblait légèrement familier. Fait troublant qui t’empêchais de partir. Tu te retrouvais donc en train d’avancer vers quelque chose que tu avais tout simplement en horreur mais tu ne pouvais t’en empêcher. Tu devais aller’ voir, t’assurer que tu t’étais trompée et pouvoir avancer. C’était la seule et unique chose à faire, surtout à cet instant. Arrivant sur le lieu du délit, tu remarquas bien vite que tu ne t’étais pas trompée ce qui ne t’arrangeait pas. Oui, tu ne savais pas vraiment comment tu pourrais arranger la situation alors, tu improvisas comme tu le faisais si souvent, bien trop aux dires de certains. « Si vous ne vous stopper pas tous immédiatement je crie de toutes mes forces et la moitié de l’école se ramènera et peut-être même quelques professeurs. » Oh ton idée pouvais paraitre plus que stupide mais sur l’instant, tu n’avais su en proposer de meilleures. Tu espérais seulement que cela suffirait à les faire s’arrêtera, tu le voulais de tout ton cœur.