« Hastings, c'est un très bon devoir, vous avez cerné chacune des pensées de l'auteur, très bon style, synthétique, frappant, remarquable travail. »

Nathaniel reçoit sa copie fièrement alors que sur celle ci s'affiche un beau 18/20, vu les remarques du prof, c'est à se demander pourquoi il n'a pas eu eu 20. Il faut dire que l'étude des moldus, c'était un truc qui passionnait Nathaniel, dans son cursus journalisme de son second cycle, Nathaniel s'intéressait en effet beaucoup à l'actualité et l'histoire des moldus, faut croire que c'était l'habitude de sa mère moldu qui lui avait toujours demandé de lire des livres de littéraires moldus français, anglais ou allemands, économistes, bref, sa mère jusqu'à ses 15ans avait essayé de lui donner un grand panel culturel sur les moldus pour ne pas qu'il renie ses origines et devienne un sang-mêlé méprisant les nés-moldus ou moldus tout court. Mr. Lancaster est le seul prof de Hogwarts qui note sur vingt, quand tous les autres se cassent pas le cul et sortent tout simplement des A B C etc. C'est pas plus mal car cela me permet de bien montrer sa supériorité. Le même jour, il nous donne également les bulletins et carnets scolaires de la période que nous les élèves devront faire signer à leur parents. Quel galère. Nathaniel est issu d'une famille moyenne de Londres. Son père occupe un petit poste au ministère de la magie, sa mère est au foyer, enfant unique, la tâche risque d'être compliquée. Son père n'a jamais été une flèche à l'école et est souvent absent, surtout depuis la mort de sa mère ou il redouble d'efforts pour joindre les deux bouts et pouvoir s'offrir une vie décente à lui et à Nathaniel. Nathaniel aime ses parents, ou du moins son p!re à présent. Il les a toujours trouvés très braves et décents, ils font partie des good ones, de ceux qui triment toute la journée pour gagner une misère pitance mais ne se plaignent pas. Qui continuent à trimer en espérant qu'un jour, ça ira mieux, espoir vain. Et pourtant, dieu sait que Nathaniel leur a causé pas mal de soucis de par son sang-chaud et son caractère agité. Pourtant, son père l'a toujours supporté mais n'a jamais su vraiment le remettre à sa place, il faut dire que depuis la mort de sa mère, ils osent peu communiquer, il sont du même genre, silencieux et assez austères. Nathaniel observe son bulletin du coin de l'oeil qui n'est pas trop mauvais. Il s'est pas trop mal débrouillée pour l'instant. Il aurait bien aimé que Calypso soit là pour voir sa brillante note et qu'elle soit jalouse, jamais elle aurait pu avoir mieux que lui, lui prouver qu'on peut être décadent ET intelligent. Tant pis, il lui en toucherais un mot ce soir lorsqu'il la verrait. Il sort alors de la classe comme un prince, le sourire fier au coin, une bonne journée qui commence. C'est alors que Blake l'interpelle. « Heee la tronche, je te savais pas si brillant haha, ça te dirait pas d'aller emmerder un peu Kepner, lui faire quelques tours de farces & attrapes comme on sait les faire ? » Nathaniel échappe un sourire, il est tenté. Très tenté. D'autant que cette Kepner est probablement la fille la plus insupportable et la plus grotesque de tout l'univers sorcier et moldu, mais il va être en retard, et bizarrement aujourd'hui, il sent que cette journée va être bonne, qu'il va n'avoir que des bonnes nouvelles, et il ne voudrait pas la compromettre pour une simple farce qu'il pourrait réitérer dans tous les jours qui lui restent à accomplir dans cette putain d'école. « J'passe mon tour aujourd'hui mec, j'le sens bien ce jour, il a du potentiel, ce jour est enceint tu comprends ? » Un peu stupide sur les bords ce Serpentard, pas sûr qu'il ait compris la métaphore mais Nathaniel lui tape sur l'épaule avant de s'avancer dans les couloirs pour se rendre à son prochain cours.

Qui l'aurait dit ? Nathaniel qui se rends en cours, et presque impatient d'y être. Peut-être un peu trop vaniteux, il a l'impression que les gens s'écartent sur son passage, que toutes les filles l'observent du coin de l'oeil pleines de désirs, les mecs admiratifs et envieux, bref, il se sent pousser des ailes tel un héros d'une vielle série américaine pour adolescents, ouais il délire totalement mais il assume. Il sort dans les couloirs pour se rendre à ses cours de métarmophose, comptant bien impressionner Calypso lorsqu'il va la voir, limite lui foutre la copie au nez pour frimer. Et aussi car il aurait envie qu'elle soit fière de lui, oui c'est niais, mais c'est ainsi. Il sait qu'elle ne le saura pas. Tant pis, il le fera quand même juste pour l'énerver et la voir hargneuse. Il sort alors sa copie de son sac une nouvelle fois pour l'admirer une fois de plus, celle ci étant coincé dans un de ses livres, baissant la tête en regardant sa copie, il vient alors percuter une jeune demoiselle qui fait tomber la masse de livres qu'elle portait à bouts de bras à terre. Nathaniel lève les yeux pour tomber sur Desya, cas étrange, cas amusant. Nathaniel se rappelle vaguement lui avoir fait la misère durant les premières années de la jeune femme à Hogwarts, il faut dire qu'elle avait un don chelou, un truc que Nathaniel n'a jamais vraiment compris, ou du moins qui ne l'a jamais vraiment intéressé mais qui faisait changer ses cheveux de couleur et qui la rendait foutrement bizarre et flippante. C'était un véritable monstre à ses yeux, faut dire qu'il était plus jeune, encore plus con et cruel qu'il ne l'était actuellement, et surtout il était prêt à tout pour écraser les autres et épater la gallerie. Il s'était donc bien foutu de sa gueule, il était allé jusqu'à flirter avec elle pendant plusieurs mois au départ, lui faisant croire qu'il était amoureux d'elle avant qu'elle ne tombe dans la gueule du loup et ne se lance dans une déclaration de flamme mémorable que Nathaniel s'empressait de divulguer auprès de tous, se fendant bien la poire avec ses potes. Il en avait ensuite sa tête de turc favorite pendant plusieurs années avant qu'il ne s'échappe pour son cursus et qu'il trouve d'autres nouveaux jouets, de la chair fraiche. Aujourd'hui, elle semblait elle aussi avoir rangée ça au passé et mûrissant, Nathaniel avait appris à tolérer et apprécier son côté décalé, qu'il trouvait frais, amusant, charmant bref, elle était devenue une connaissance qui lui arrivait parfois de croiser et avec laquelle il conversait également de temps à autres, sans haine ou intentions malsaines. D'habitude pourtant, il aurait gueulé sur le premier abruti qui aurait osé lui rentrer dedans, mais rien ne pourrait entacher sa bonne humeur ce matin, oh non, absolument rien. Ramassant les livres de Desya et les siens qu'il avait fait également tombés à terre, il s'excusait alors : « Excuses moi Desya, j'ai pas vu ou j'allais, j'vais t'aider à porter tes livres pour la peine. » il prit alors tous les livres dans la main déjà plus aisément qu'elle quelques instants plus tôt avant de continuer à marcher dans le couloir. « T'as cours de quoi là ? Me dis pas botanique car sinon je lâche tout, j'veux bien être gentil mais ça fait plusieurs jours que j'me cache de la prof de botanique car j'ai séché son dernier cours la dernière fois haha. » Il savait que Desya était une férue de botanique, c'est probablement une des rares choses dont il se rappelait des ses années ou elle fut son martyr, raison de plus pour la détester à l'époque, étant donné que Nathaniel voue une haine immuable à la botanique et à la prof de botanique, probablement plus grande que celle qu'il voue à Dolohov. « Comment vas-tu sinon ? Le nouveau système mise en place par la harpie en chef n'a pas encore eu ta peau ? »

Attentive comme tu l’étais souvent en cours de botanique, tu observais avec attention chacun de ses gestes afin de t’assurer que tu ne ferais aucun impair. Oui, tu ne pouvais pas te le permettre. Qui plus est, c’était l’un des seuls cours où tu restais étonnamment concentrée. C’était d’ailleurs l’un des seuls où ta couleur de cheveux ne changeait pas à tout bout de champ. Oui, tu n’étais pas distraite, tu ne te faisais pas engueuler, tu n’étais pas en colère et tu restais donc normale, du moins autant que tu pouvais l’être. Replantant finalement une mandragore, tu venais de finir ton premier cours de la journée. Cependant, comme à ton habitude, tu n’étais pas pressée. Tu préférais ranger un peu la salle, resté dans ton élément te sentir bien, en paix. Oui c’était ce que ce lieu représentait pour toi et tu savais que cela ne changerait jamais. Il y avait ici quelque chose qui te rendait paisible, qui te faisait oublier tous tes soucis et qui laissait Circée bien loin. Oh oui, ici, elle n’était jamais apparue et cela te faisait du bien. Dans tout ce château il y avait au moins un lieu dans lequel cette part de toi ne te dominerait jamais. « Desya, je ne veux pas vous presser mais votre prochain cours ne commence-t-il pas bientôt ? » Tu la regardais tout en acquiesçant, le temps passait bien trop vite cela en devenait fou. Si tu posséderais un objet te permettant de remonter dans le temps aucun doute qu’il t’aurait servi pour revivre encore et encore ce cours. Le prochain était beaucoup moins amusant, il s’agissait de celui d’histoire de la magie et tu ne désirais pas vraiment t’y rendre. Tu n’avais malheureusement pas le choix. Ce fut donc peu contente que tu quittas ta pièce favorite pour t’engager dans le dédale de couloir. Il y en avait tellement et jamais tu ne t’y étais habituée. Oui, tu possédais un sens de l’orientation que certains annonceraient comme douteux. Cherchant ton chemin, tu ne regardais pas vraiment devant toi ce qui n’était sans doute pas la meilleure des idées. Un peu dans la lune comme à ton habitude tu pensais à tellement de choses que même réfléchir en devenait compliqué. Un pas, puis l’autre et la chute. Tu te retrouvais sur son petit popotin tandis que tous tes livres étaient tombés sur le sol dans un fracas bien plus qu’assourdissant. Rapidement tu te relevas avant d’enfin apercevoir la personne qui t’avait fait face. Qui était tombé dans qui ? Tu ne le savais pas et cela n’était pas vraiment important. Oui, tu étais maladroite et rien ne pourrait changer cela et ce n’était que des livres. Oui, cela n’avait pas d’importance pour toi mais ce n’était pas le cas de ce qui venait de se passer. Tu ne venais pas de percuter n’importe qui. Non, tu venais de rentrer dans Nathaniel Hastings et une part de toi-même n’appréciait pas vraiment cela. Même maintenant, tu ne pouvais t’empêcher d’avoir un sursaut tandis que tu l’apercevais. Dans ton fond intérieur, tu répétais sans cesse qu’il avait changé, qu’il n été ferait plus de mal. Tu avais ce besoin de t’en persuader, pour continuer à la regarder. Il avait changé… Tu voulais le croire mais même avec tout ton bon cœur une part de toi repensait à tout ce qu’il avait pu te faire par le passé. Tu te revoyais en pleur tandis qu’il t’avait, une fois de plus, prise pour une conne. Il s’était servi de tes faiblesses pour te briser pour t’amener à pleurer, encore et encore. Oh oui, tu avais totalement détesté cela et rien n’aurait pu changer les choses. Une part de toi le verrait à jamais comme cet homme qui appréciait de se moquer de toi, de te briser toujours un peu plus. Jamais au grand jamais tu ne pourrais oublier même si tu lui avais pardonné. Toujours perdue dans le fil de tes pensées, tu l’aperçus toutefois ramasser tous tes livres et cela amena bien vite un sourire sur ton tendre visage. « Excuses moi Desya, j'ai pas vu ou j'allais, j'vais t'aider à porter tes livres pour la peine. » Il avait changé, tu n’avais aucun doute là-dessus. Le Nathaniel que tu avais connu autrefois n’aurait jamais réagi de la sorte. Tu le savais et pourtant, tu ne pouvais t’empêcher de revoir son mauvais côté, cette image que tu essayais d’effacer avec le fil des années. « Ce n’est rien. » Oui, tu ne pouvais pas le lui en vouloir alors que tu étais toi aussi responsable de ce qui venait de se passer. Jamais tu ne lui mettrais la responsabilité sur sa seule et unique personne. Il fallait être deux pour que cela se produise et puis tu étais connue pour être par moment assez maladroite. Tu le vit ensuite prendre tous tes livres ce qui amena un sourire d’autant plus grand sur ton tendre visage et naturellement, tu le remerciais. « Merci mais je peux les porter tu sais. » Tu ne voulais pas le déranger ni même l’obliger à faire quelque chose qui ne lui plaisait pas. Tu étais ainsi et tu ne changerais jamais pas pour lui ni pour quiconque. Le voyant se remettre en marche, tu suivis son rythme, oui, il avait tes livres, tu n’allais pas le laisser partir avec même si tu doutais que ça soit son but premier. « T'as cours de quoi là ? Me dis pas botanique car sinon je lâche tout, j'veux bien être gentil mais ça fait plusieurs jours que j'me cache de la prof de botanique car j'ai séché son dernier cours la dernière fois haha. » Un rire léger mais agréable se fit entendre dans toute la pièce tandis que tu le regardais. Oui, il n’était plus le même et cela tu l’avais très bien compris. Pourtant, au fond de toi, tu sentais cette voix qui voulait sortir, qui voulait te dominer, qui voulait lui faire payer mais tu la faisant taire parce qu’elle ne t’intéressait pas. Parce que tu ne voulais pas lui faire de mal ni même le détruire.« J’en sors justement… Je crois qu’elle t’attend toujours pour des cours particuliers. » Tu rigolais et le rire qui sortit de la commissure de tes tendres lèvres ne faisaient que le rappeler. « Je dois me rendre en cours d’histoire de la magie… Je crois que je risque même d’y être en retard. » Tes prunelles montraient à quel point cela ne te faisait rien. Oui, il n’y avait rien à faire, tu ne pouvais et ne pourrais jamais supporter ce cours, entendre quelqu’un parler durant des yeux, cela était bien trop douloureux pour toi. A chaque fois, tu risquais un profond sommeil devant la voie totalement ennuyeuse de ton professeur. Rien ne pourrait changer cela, tu le savais, tu en étais persuadé et cela resterait surement jusqu’à la fin. D’ailleurs, si un jour tu avais le choix entre finir à la rue où donner ce cours, tu choisirais la première solution sans le moindre doute. Oui, tu pourrais toujours trouver une solution mais s’enfermer dans la voie la plus barbante qu’il soit n’en était pas une et ne le serait jamais.. « Comment vas-tu sinon ? Le nouveau système mise en place par la harpie en chef n'a pas encore eu ta peau ? » Tu le regardais tout en continuant à avancer. Qui était cette harpie ? Surement Dolohov. Tout en t’arrentant un petit peu, tu observas chacune de ses réactions tout en réfléchissant. Que pouvais-tu dire sur le sujet, tu n’en savais rien. Le sujet était si vaste qu’il était difficile de donner une réponse qui sera véritablement précise. « Disons que je ne respecte pas toutes les règles mais que j’ai eu la chance de ne pas encore me faire coincer et toi ? » Tu lui souriais parce que tu te demandais comment quelqu’un comme lui pouvait se comporter face à ce personnage. Les imaginer, tous les deux, dans une même pièce avait le don de te faire sourire. Toutefois, tu ne montras rien ne voulant nullement paraitre déplacée. « Et tu ne dois pas aller en cours. » Tu n’avais pas envie de le déranger et le voir en train de porter tes livres te paraissait bizarre et étrange. Tu ne voulais pas le gêner ou l’embêter, tu ne voulais pas souffrir non plus…