moi, le magicien,

prénoms : Perséphone, tous les membres (ou presque) de la famille Grindelwald ont un prénom tiré de la mythologie grecque. Pourquoi donc ? Probablement pour montrer l'importance de notre lignée. Aleema, prénom d'origine écossaise, qui me rappelle chaque jour mes origines. nom : Grindelwald, nom plutôt connu dans le monde des sorciers pour sa puissance. nature du sang: D'ascendance sang pur, aujourd'hui je ne fais plus cette différence. Malgré le fait que l'on m'ait élevée dans la haine des né-moldus, cette distinction entre les sorciers ne me plaît guère. Ce sentiment s'intensifia à la rencontre d'un certain Marius qui me montra une toute autre image du monde. âge : le cap des trente années est atteint, et je me porte plutôt bien. date et lieu de naissance : un vingt-trois octobre à Glasgow, en Ecosse. nationalité : britannique. profession : Après avoir commencé un cursus d'Auror, j'ai finalement décidé de devenir Langue de Plomb; en parallèle, j'approfondissais mes connaissances en métamorphose pour enfin devenir professeur à Hogwarts. Cela fait deux années que j'exerce et je suis également directrice de la maison Serdaigle depuis peu. ancienne maison : La maison Serdaigle, même si cette nouvelle ne fit pas le bonheur de mon cher père qui aurait préféré que j’atterrisse chez les Serpentard. statut matrimonial : fiancée à Marius Rimbaud, et on ne peut plus heureuse de l'être. votre baguette : mesurant vingt-quatre centimètres, elle est composée d'une larme de phénix et faite en bois de rosier; enfin, celle-ci est légèrement incurvée, particulièrement rigide et prédisposée aux enchantements. matières favorites : sans aucune hésitation, les cours de métamorphose. Ceux-ci me fascinaient littéralement, d'où mon envie plus tard de devenir un animagus accompli. En seconde place arrive le cours de défense contre les forces du mal. matière détestée : plutôt studieuse, je m'intéressais à toutes les matières, malgré quelques préférences. Mais disons que l'arithmancie et la divination me plaisaient moins. votre patronus : une petite marmotte, à la fourrure bien brune et abondante. face à l'épouvantard : Marius, sous sa forme lycane. particularité magique : animagus depuis quelques années maintenant, un long travail sur moi-même qui eut une issue positive; désormais, je peux changer mon apparence en un chat, d'une blancheur éclatante avec une petite tâche noire sur la région interscapulaire (côté gauche).

l'interrogatoire des aurors,

Ce qui va suivre est nécessaire pour bien cerner la personnalité profonde de votre personnage. Ceci doit correspondre à la maison de votre personnage quand il était étudiant, faites donc bien attention !


une potion : celle du tue-loup. Un sortilège : endoloris, l'un des trois sortilèges impardonnables. une chanson : le lac des cygnes de Tchaikovsky. un instrument de musique : le piano. un bijou : ma bague de fiançailles. une insulte : espèce de niffleur mongol. une phobie : la solitude. une couleur : le vert, celle de la vie et de l'espoir. une créature magique : un phénix. un sorcier célèbre : Ignatia Wildsmith, qui inventa la poudre de cheminette. un objet moldu : une radiocassette un parfum de dragée surprise de Bertie Crochu : fraise. un endroit : notre maison à Godric's Hollow. un mot doux : je t'aime (prononcé avec l'accent anglais ) un conte : la Belle au bois dormant.

généreux ● ● ● ● ○ ○ ○ ○ ○ ○ égoïste ; sociable ● ● ● ● ● ● ● ○ ○ ○ ○ solitaire ; loyal ● ● ● ● ● ● ● ○ ○ ○ infidèle ; téméraire ● ● ● ● ● ● ● ○ ○ ○ lâche ; travailleur ● ● ● ● ● ● ● ● ● ● paresseux ; clairvoyant ● ● ● ● ● ● ● ● ○ ○ aveugle ;créatif ● ● ● ● ● ● ○ ○ ○ ○ pragmatique ; patient ● ● ● ● ● ● ● ● ○ ○ pressé ; fougueux ● ● ● ○ ○ ○ ○ ○ ○ ○ calme ; malin ● ● ○ ○ ○ ○ ○ ○ ○ ○ sérieux ; ambitieux ● ● ● ● ● ● ● ○ ○ ○ j'en foutiste ; colérique ● ● ● ● ○ ○ ○ ○ ○ ○ contrôlé: joueur ○ ○ ○ ○ ○ ○ ○ ○ ○ ○ mauvais perdant ; séducteur ● ● ● ○ ○ ○ ○ ○ ○ ○ timide ; bruyant ● ● ● ● ○ ○ ○ ○ ○ ○ discret ; orgueilleux ● ● ● ● ○ ○ ○ ○ ○ ○ à l'écoute ; gourmand ● ● ● ● ○ ○ ○ ○ ○ ○ calculateur ; méfiance ● ● ● ● ● ● ● ● ● ○ naïveté

hiver ou été : été. quidditch ou lecture : lecture. patacitrouille ou baguette au réglisse : baguette au réglisse. argent ou amitié : amitié. st-mangouste ou ministère de la magie : ministère de la magie. cavalier ou fou : cavalier. balais ou transplaner : transplaner. elfe de maison ou liberté : liberté. astronomie ou arithmancie. : astronomie. chat ou chien : chat.

quelques gouttes de Veritaserum,

Nous vous demandons de répondre aux quelques questions suivantes afin de savoir votre avis sur les évènements du forum. Répondez-y avec précision, nous voulons vraiment savoir ce que vous pensez.

Que pensez-vous de l'attentat de Diagon Alley le 17 décembre dernier :
Un acte d'une violence non justifiée. Les né-moldus ont déjà bien du mal à vivre correctement avec l'oppression des familles d'ascendance sang pur, alors ce n'est sûrement pas cet attentat qui va arranger les choses. Leur état d'esprit est bien trop étroit. Nous sommes tous sorciers, alors pourquoi vouloir instaurer une sorte de ségrégation ? C'est complètement ridicule. Malgré tout, les mentalités ne changent pas, ce qui provoque des réactions malsaines. En ce qui concerne les moldus, ils méritent également leur place. Le monde serait certainement très différent s'ils n'existaient pas. Mais ce qui m'angoisse le plus, c'est le fait que Marius peut être victime de ces personnes à tout moment.

Que pensez-vous des Mangemorts :
J'ai entendu certaines rumeurs concernant ce groupe. Les familles sang-purs en savent beaucoup mais ne prennent pas le risque d'en parler en ma présence. Considérée comme traître à mon sang depuis mes fiançailles, ceux-ci ne veulent prendre aucun risque. Mais j'en sais assez pour dire que cela ne présage rien de bon. Les sorciers deviennent de plus en plus méfiants, jusque devenir paranoïaques. Pour cause, on m'accuse d'être un agent double, professeur à Hogwarts en mission. Ce qui est totalement faux, je le précise.

Quel est votre souvenir le plus douloureux :
Beaucoup pensent que l'événement le plus douloureux de ma vie fut le décès de mon père. Mais en réalité, c'était tout le contraire. Celui-ci se produisit il n'y a pas très longtemps. C'était un matin, lorsque je partis rejoindre Marius dans sa chambre à l'auberge des Trois Balais. A le voir allongé au sol, de nombreux scénarii se bousculèrent dans ma tête. Une attaque de sorciers ? Probablement. Mais l'idée qu'un lycan l'ait mordu ne m'avait même pas effleuré l'esprit. A peine réveillé, il se retrouvait à l'hôpital Sainte-Mangouste.

à l'intérieur de ma pensine

chapitre un · à un enfant, quel que soit son âge, on n'a jamais le droit de voler la fin d'une belle histoire.

« Maîtresse, permettez-moi, ce n'est pas une bonne idée. Votre père serait très fâché s'il apprenait que ... » Me faisant plus petite que jamais, j'avançais dans les couloirs du manoir familial avec prudence. Cet elfe ne se taisait donc jamais. « Digry, parle moins fort, on va nous entendre ! » lui disais-je en chuchotant. Nous étions en plein après-midi et mon père travaillait dans son bureau. Bien entendu, personne ne devait le déranger. Au bout de quelques minutes, j'atteignis la pièce voulue, malgré les râles de Digry. Je restais quelques minutes à regarder les flammes de la cheminée danser. Reprenant mes esprits, je cherchais dans la pièce une petite boîte en bois sculpté, renfermant quelque chose de magique. « Nous devrions partir … Et ne comptez pas sur moi pour vous en donner ! » Les bras croisés, celui-ci me regardait avec un air dédaigneux. Très bien. Il ne voulait pas m'aider, j'allais réussir, seule. Du haut de mes neuf ans, je scrutais la pièce avec minutie à la recherche du trésor caché. J'étais tellement concentrée que je n'entendis pas les bruits de pas dans les couloirs. Lorsque je mis enfin la main sur la poudre de cheminette, la porte s'ouvrit d'un coup. Digry vint directement me rejoindre, cachant son petit corps derrière le mien. « Perspéhone ! Combien de fois devrais-je te le répéter ? Tu ne rentres pas dans cette pièce sans nous. » Seize heures. Suis-je bête. Il était temps pour lui de repartir. Et celui-ci préférait largement ce moyen de transport au portoloin, surtout pour des petites distances. Encore une fois, mon père me sermonna. La tête baissée, je buvais ses paroles sans vraiment y faire attention. Je connaissais son discours par cœur, mais celui-ci s'entêtait à me le répéter chaque fois. « Je voulais juste acheter des baguettes de réglisses …. » Sur le chemin de traverse, oui oui. Toute seule, comme une grande. J'allais presque avoir dix ans après tout. « N'insiste pas, nous reparlerons de ton comportement plus tard. » D'un geste vif, il attrapa mon bras pour me faire sortir de force de la pièce. Ma mère était dans le couloir. Les larmes aux yeux, j'allais me réfugier dans les bras de cette dernière. Hermès était le dieu grec le plus aimable avec les humains. Foutaises ! Il aurait dû s'appeler Hadès. « Ma puce, tu sais comment est ton père. Il t'aime malgré tout, ne l'oublie jamais. » Némésis, ma mère, me déposa un léger baiser sur le front juste avant de prendre délicatement ma main. « Viens, c'est l'heure de ta leçon de danse. » Je lançais un dernier regard dans la pièce. Mon père était dans la cheminée, me regardant fixement. Un dernier soupir à mon égard et il prononça le lieu de sa destination. Le chemin de traverse, comme par hasard. A ma naissance, mes parents perdirent un autre enfant : Arès. Celui-ci devait être mon frère jumeau mais succomba à une maladie très peu de temps après. Voilà pourquoi ils me chérissaient tant. Hermès pensait que me priver de tout me garderait en sécurité. La seule activité hors-magie autorisée était donc la danse classique. Une discipline que j'affectionnais particulièrement. C'était un moment d'évasion. Libre de mes mouvements, j'oubliais le quotidien difficile auquel j'étais confrontée. Une bouffée d'air frais en somme.

Eté 1964. J'atteignis mes onze années l'octobre passé. Et depuis, je n'attendais qu'une seule chose : que l'été arrive. Celui-ci fut bien différent des autres. Non pas parce que les températures étaient anormales, ou que nous partions vers une destination paradisiaque, mais plutôt parce que j'allais recevoir quelque chose d'extraordinaire. Un matin de juillet, alors que nous étions tranquillement en train de déjeuner, un hibou vint se poser sur le rebord de la fenêtre. Mon père, plutôt agacé, tenta de le faire s'éloigner, mais sans succès. Après un soupir, celui-ci écarquilla ses yeux, et se retourna vers moi avec un large sourire. Ses bras étaient derrière son dos, comme s'il voulait nous cacher un objet. « Qu'est-ce donc cela ? Perspéhone, tu as bien onze ans si je ne m'abuse ... » Hermès ne souriait que très peu, et lorsque cela arrivait, c'était vraiment sincère. Après avoir lâché un cri de joie, je jetais littéralement mes couverts sur la table. « POUDLARD, c'est Poudlaaaaard ! Donnez-moi ça père, je veux la liiiire. » L'instant d'après, je lui avais arraché la lettre des mains. On laisse tomber les bonnes manières, les représailles se feront après. Et puis, c'était un événement important, il était donc normal que je réagisse excessivement. Tout à fait compréhensible. Le jour que chaque jeune sorcier attendait avec impatience.

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chapitre deux · tu verras que certaines familles de sorciers valent mieux que d’autres.

Sans plus attendre, l'après-midi fut entièrement consacrée aux achats. Il était temps de se rendre sur le chemin de traverse, avec la poudre de cheminette bien sûr. Ce moyen de transport m'a toujours fascinée. C'était si simple et pourtant si ingénieux à la fois. J'ai plusieurs fois rêvé de me libérer du manoir en utilisant le réseau des cheminées, mais chaque fois, mes tentatives étaient vouées à l'échec. Se faire prendre une fois, oui, mais deux, sûrement pas. Étant fille unique, j'avais le devoir de ne pas décevoir mes parents. La première à se placer dans la cheminée était ma mère. Quelques secondes plus tard, je pris la précieuse poudre dans ma main pour me rendre au même endroit. Le regard fixé droit devant, je hurlai un « Chemin de traverse ! » qui résonna dans la vaste pièce. A destination, Némésis m'attendait, et celle-ci me tendit la main pour m'inviter à la rejoindre. Nous nous promenions donc ensemble dans les rues bondées, en visitant une par une les boutiques mythiques des lieux. Je m'étais munie d'un crayon de papier et de ma liste de fournitures pour mettre des croix sur les éléments achetés et donc ne rien oublier. Convaincue d'avoir une sorte de mission, je prenais mon rôle très au sérieux, ne laissant aucun détail m'échapper. Les achats terminés, il ne nous restait plus qu'un endroit à visiter. Alors que nous avancions tranquillement, je m'arrêtai en plein milieu de la rue, un grand sourire aux lèvres. « Hmm … Je crois que nous avons oublié d'aller quelque part ! » Mon regard se porta sur ma mère, puis sur la boutique devant laquelle nous nous trouvions. « Non, je ne crois pas. Toute ta liste a été cochée ... » Elle prit la lettre de ma main pour appuyer son affirmation. Elle marqua une courte pause, faisant mine d'ignorer ce à quoi je faisais allusion. Le regard plein de malice, elle finit par reprendre la parole. « Bien sûr. Salon de glaces de Florian Fortarôme, je me doutais bien qu'un passage par ici serait une étape obligatoire. Quoi de mieux pour clore cette après-midi en beauté ? » Rien d'inhabituel quant au reste de l'été, je continuais de pratiquer la danse classique plusieurs fois par semaine, mon père et sa dureté grandissante me privait de plus en plus de mes libertés qui étaient déjà très minces. Les rares sorties avec ma mère me permettaient de prendre l'air, de pouvoir décompresser et d'oublier cette atmosphère si tendue au manoir. Lorsque je reçus enfin ma lettre un mois auparavant, j'avais espéré que mon père soit fier, qu'il se montre plus tendre. Mais son sourire ne dura que quelques minutes. Tout le reste n'était que noirceur. Il ne changera jamais. Et ma pauvre mère devait supporter cet être si froid à longueur de journée. La veille du départ fut bien mouvementée. Les allers et retours faisaient grincer le parquet de ma chambre. Je restais là, plusieurs heures à faire les cents pas. Ce n'était pas de l'anxiété à proprement dit, mais de la joie, de l'excitation. Intérieurement, j'explosais. Je n'avais qu'une hâte, me retrouver dans l'enceinte de la prestigieuse école. Avant le départ, nous prîmes un petit-déjeuner copieux. Les elfes de maisons avaient préparé mon plat favori : de bonnes crêpes bien chaudes tartinées de chocolat. Gourmande comme j'étais, j'en avalais plusieurs, jusqu'à ce que ma mère m'arrêta dans mon élan. « Il vaudrait mieux ne plus en manger. Je te rappelle que sept heures de train t'attendent, ce serait gênant de te retrouver à l'infirmerie dès le premier jour. » Elle n'avait pas tort. Un grand verre de jus d'orange, et j'étais enfin prête. L'aventure allait enfin commencer.

King's Cross était bondé ce matin. Il était presque onze heures et les séparations arrivaient. Munie de mon chariot avec mes valises et mon chat, je fonçais droit sur le mur. A destination, je pouvais voir le Poudlard Express juste en face de moi. Plus que quelques minutes, et me voilà partie pour plusieurs mois. Une dernière étreinte de ma mère, et quelques larmes de la part de celle-ci, tandis que mon père manquait à l'appel. Je n'en attendais pas moins de sa part. Mais j'en avais que faire, il ne m'était pas indispensable, ou du moins, ne l'était plus. Une fois embarquée, je rentrais dans le premier compartiment libre pour agiter ma main par la fenêtre et ainsi faire une dernier au revoir à ma mère. Quelques minutes plus tard, un groupe d'élèves me rejoignit, quatre personnes au total. Un jeune garçon de mon âge me regarda de haut en bas puis lança : « Un uniforme d'une telle qualité laisse penser que tu viens d'une famille riche ? » Son regard soutenait le mien, je ne savais plus ou me mettre. « Oui, c'est ça … » Ma mère avait pris soin de noter sur chaque bagage mon identité, au cas où il y aurait une perte ou un vol, disait-elle. Ce détail n'échappa pas à ce garçon à l'air menaçant. « Grindelwald ? Et bien, c'est du beau tout ça. Une bonne famille sang-pur. Regarde un petit ce que l'on fait aux autres. » A cet instant, il ouvrit la porte du compartiment et fit dépasser son pieds dans le couloir. Une petite fille passait par là, et celle-ci se retrouva au sol en une fraction de secondes. « Mélanie Cooper, une sang-de-bourbe de deuxième année. Il va falloir bien choisir tes amis. » Impuissante, je regardais cette Mélanie repartir les larmes aux yeux. « Ne t'inquiète pas, elle a l'habitude avec nous. C'est l'avantage d'être né dans une famille supérieure. A Hogwarts, tu pourras profiter de ton sang à tout moment. » Mes parents m'avaient élevée selon une éducation élitiste, et aujourd'hui était l'exemple parfait de ce que les parents sang-purs font de leurs enfants. Ces sept heures allaient décidément être très longues. Pourtant, à ma grande surprise, ceux-ci s'en allèrent. Probablement d'autres chats à fouetter. Le silence revint, et ce n'était pas plus mal. Lorsque nous arrivâmes à la gare de Pré-au-Lard, un grand homme se chargea de diriger les premières années vers le château. Plus nous avancions, et plus l'école était visible. C'est si grand et … majestueux. Et je fus encore plus émerveillée lorsqu'un professeur nous dirigea vers la Grande Salle. Levant la tête, j'admirais avec détails le faux plafond, celui dont ma mère m'avait toujours parlé. « La première chose à faire en entrant dans la Grande Salle, c'est de regarder le plafond. Tu verras, c'est magnifique. » disait-elle toujours. Et elle n'avait pas tord. Tout cela rendait le lieu encore plus magique, plus beau que je ne l'imaginais. Plongée dans mes pensées, je ne faisais pas attention aux personnes déjà réparties, et mon nom arriva plus vite que je ne l'attendais. « Perséphone Grindelwald. » Les regards se posaient sur moi alors que j'avançais vers le choixpeau magique. Sur mes épaules, celui-ci hésita longuement entre serpentard et une autre maison. Après mûres réflexions, il vint à crier serdaigle. S’ensuivirent des applaudissements et je me rendis à ma table. Les serpentards étaient juste en face de moi, et j'aperçus le garçon du wagon me regarder avec un air supérieur, le visage légèrement crispé.

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chapitre trois · quand on ne peut pas changer le monde, il faut changer le décor.

Loin de la menace de mon père, je pouvais enfin m'épanouir comme tout enfant normal et être avec des personnes de mon âge. Les cours se passaient plutôt bien et je n'avais pas de réelles difficultés puisque je travaillais régulièrement. Personne ne venait me chercher des ennuis, probablement grâce au statut de mon sang ou bien mon nom de famille. Ce que j'aimais par-dessus tout, mis à part les amis, était les cours de métamorphose. J'étais littéralement fascinée par cette matière qui offrait tant de possibilités. Les vacances d'hiver approchant à grands pas, je me devais de rentrer au manoir pour passer des moments en famille. La première fois que je revoyais mes parents en l'espace de plusieurs mois. Même si ma mère m'avait beaucoup manquée, je ne me montrais pas enthousiaste à l'idée de me confronter au regard de mon père. Je savais déjà comment il allait réagir. Il me salua pour souhaiter la bienvenue et retourner s'enfermer dans son grand bureau. Le dîner fut bien triste, l'ambiance était ennuyante et Némésis essayait tant bien que mal de combler les blancs. Il faut croire que seule elle s'intéressait à ce que j'aurais pu faire à l'école. Quant à mon père, il restait silencieux et ses moments de discussion se faisaient très rares. « Alors, comment cela se passe-t-il chez les serdaigles ? » Phrase lourde de sous-entendus. Ces quelques mots me firent comprendre à quel point il était déçu. « Beaucoup mieux que si j'étais à serpentard en tout cas. » lui répondis-je d'un ton complètement naturel tout en me resservant de la salade. Il me fixa quelques instants, et replongea dans son journal. Il l'avait probablement déjà lu ce matin, mais il le relisait encore et encore. A croire que nous n'étions pas assez bien pour être en sa compagnie. « Je n'ai plus faim Je vous souhaite une bonne nuit. » Déceptions sur déceptions. J'y étais habituée à présent, ce n'était plus des surprises. Allongée sur mon lit, je regardais le plafond complètement inanimé. Il n'y avait pas de vie dans cette maison, tout était tellement triste. Et ainsi se passèrent la plupart de mes vacances en compagnie de la charmante famille Grindelwald.

De retour à Hogwarts pour le printemps, je me sentais revivre. Comme une fleur qui reprenait doucement ses marques dans une nature où le froid de l'hiver avait tout dévasté. Les cours de métamorphoses me passionnaient de plus en plus et en sixième année, je décidais de me lancer dans l'art de se transformer en animal. Pour cela, je m'étais munie de nombreux livres à la bibliothèques et d'autres achetés à Fleury et Bott pendant les vacances scolaires. A chaque instant, je prenais le risque de me blesser mais j'en étais parfaitement consciente. Il a d'abord fallu que je mémorise à la perfection mon aspect physique et mental. Décrite comme étant l'étape la plus longue et la plus contraignante, seules de longues heures de méditation dans un silence religieux permettait de s'entraîner correctement. Il fallait réussir à visualiser chaque détail de notre corps et n'en oublier aucun. Là était l'aspect difficile de l'exercice, il fallait un contrôle parfait de notre corps et de l'esprit. Savoir communiquer avec son moi intérieur. Perfectionniste comme j'étais, il me fallu près d'un an pour réussir à obtenir un résultat parfait. Le reste s'annonçait encore plus difficile. La seconde étape consistait à visualiser des animaux. Réussir à trouver celui qui correspondrait le mieux à ma personnalité fut bien compliqué et de nombreux essais n'aboutirent à rien. Une potion bien spécifique est censée nous aider à savoir quel animal nous serait lié. Pendant plusieurs mois, une sorte de colère s'empara de ma personnalité. Jamais confrontée à l'échec, il était difficile pour moi d'accepter ce fait. Lorsque j'obtins le liquide précieux, un long sommeil me permit de découvrir à quel forme animale j'étais liée. Aucunes images ne me parvenaient, aucun rêve. Âgée de maintenant dix-neuf ans, je me retrouvais à la case départ. Bien que cela était frustrant, ma détermination et mon envie de réussir me permit d'atteindre mon but. La forme animale qui m'était due était finalement un chat. La première transformation aboutit après plusieurs tentatives. Il m'arrivait parfois de me retrouver avec des moustaches, ou bien des oreilles de félin. Signe de l'échec, encore une fois. Mais lorsque je réussis enfin, la première chose qui me vint l'esprit était de me regarder dans le miroir. Trois années entières passèrent pour en arriver là. « Toutes cette attente pour finalement être un chat blanc, avec une petite tâche noire. Si c'en était un tigré, je comprendrais, mais là, en ce qui concerne les couleurs, il n'y avait rien de compliqué. » J'étais complètement ridicule, discuter devant un miroir en étant un chat. Qu'importe, le bonheur d'avoir atteint mon but me faisait perdre mes moyens. Il ne me restait plus qu'à contrôler parfaitement cela. Détail qui allait encore prendre du temps. La maîtrise atteignit quasiment la perfection le jour de mes vingt-quatre années. Il était temps pour moi de me rendre au Ministère de la Magie pour me déclarer. Un certificat en poche, je rentrais fièrement à mon domicile.

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chapitre quatre · j'ai survécu à pas mal de colères. Je les ai remplacées par de l'amour. La vie n'est qu'une longue guérison..

« Suite à votre demande, vous pouvez dès à présent commencer votre formation de Langue de Plomb. Des documents d'information sont joints à cette lettre. »

D'une main, il s'appuyait sur la table de la salle à manger. De l'autre il tenait une lettre. A le voir ainsi, il n'avait pas l'air heureux du tout. Essayer de l'éviter n'était pas envisageable, autant se frotter à lui, et laisser la tempête passer par la suite. J'avançais doucement vers mon père, espérant qu'il prenne la parole avant moi. « Quand tu m'as dit que tu voulais être auror, j'ai réussi tant bien que mal à accepter. Maintenant, on m'informe que tu changes de programme pour devenir une langue de plomb. C'est complètement ridicule. Tu aurais dû t'engager dans la justice. Suivre mes pas. » Encore, et encore la même chose. Je roulais les yeux pour ensuite pousser un soupir encore plus fort que le sien. Aujourd'hui adulte, je n'avais plus à plier à ces moindres désirs. « Jusque là, j'ai fait face à tous tes caprices, sans exceptions. Et ce, depuis toute petite. Il est temps pour moi de reprendre ma vie en main. Si je veux devenir langue de plomb, ce ne sont pas quelques paroles qui m'en empêcheront. » Je fis un pas vers mon père, lui arracha la lettre des mains, et repartis. « C'est mon affaire à présent. » Quelques jours plus tard, j'entamais sérieusement la formation de mon futur métier. Toujours aussi assidue et sérieuse en cours, mon évolution se passa plutôt bien et à l'âge de vingt-six ans j'obtins mon diplôme. Malgré les réticences de mon père, ma mère était présente pour me soutenir dans chaque épreuve, et mes amis également. Pour la première fois de ma vie, j'avais tenu tête à mon géniteur. J'étais déterminée à obtenir ce que je voulais coûte que coûte. Si bien qu'en parallèle de ma profession, je me lançais dans une carrière complètement différente de la première. Approfondir mes connaissances dans le domaine de la métamorphose ne pourrait être que bénéfique. D'autant plus que depuis quelques années, je souhaitais devenir un animagus. Une nouvelle vie s'offrait à moi, et j'allais saisir cette opportunité. Ce sentiment de puissance, comme une sorte de supériorité était jubilatoire. Il était face à moi, complètement impuissant. La situation lui avait échappée des mains. Il n'était plus le seul dans la famille Grindelwald à vouloir se faire entendre. Seulement, nos méthodes sont complètement différentes. Lui agit comme un sang-pur impitoyable, tandis que moi, mon esprit s'ouvrait sur des horizons plus larges. En particulier ces dernières années. La raison de ce changement se résumait en un seul mot, une seule personne : Marius. Lors de ma formation de professeur, je rencontrais un charmant jeune homme. D'origine française, celui-ci vivait en Angleterre depuis peu. Il me tendit la main et prononça un « Marius, enchanté. » avec son accent terriblement craquant. Un petit sourire pour accompagner le tout et me voilà toute chamboulée. En guise de retour, je lui serrais la main, avec un petit sourire béat. « Perséphone. Mais on m'appelle plutôt Aleema. » Quelques jours plus tard, nos chemins se croisèrent de nouveau, mais d'une manière différente. Trop occupée à chercher un carnet dans mon sac, je ne m'étais même pas rendue compte que le français se trouvait juste en face. L'immanquable arriva donc, une bousculade qui réussit à faire perdre mes moyens. « Excusez-moi, je … J'étais un peu distraite. Beaucoup en fait. » Lui dis-je en bafouillant. Mes paroles était maladroites et j'essayais tant bien que mal d'éviter son regard. Alors que celui-ci rigolait, il finit par m'inviter à prendre le thé. « Tea time » disait-il avec un accent fort prononcé. Un rire s'échappa de ma bouche. Comment refuser une telle invitation ? Après réflexion, je lui devais bien cela. « Avec plaisir. » Je pouvais difficilement cacher que ce Marius me faisait complètement craquer. Son rire, ses cheveux ondulés et sa petite barbe de plusieurs jours, le charme français opérait complètement sur ma petite personne. Nous passions du temps ensemble, à boire le fameux thé anglais et nous ne pouvions ignorer notre rapprochement, l'attraction était bien réelle. En pleine carrière, l'idée de me laisser distraire était inconcevable, j'écartais donc très vite la possibilité de vivre une aventure. Et pour couronner le tout, je me retrouvais face à une situation du genre pour la première. L'éternelle célibataire que j'étais ne m'aidait pour le moins du monde !

Un soir, alors que je logeais au Chaudron Baveur de manière provisoire, un hibou entra dans la minuscule chambre que j'occupais. C'était Helios, et il appartenait à ma mère. Celle-ci n'avait pas pour habitude de m'écrire, et la présence de l'animal m'intriguait. Une lettre, accrochée à sa patte, m'invitait à la rejoindre de toute urgence au manoir. Fort heureusement, nous étions en week-end, et la formation était suspendue ces jours-là, histoire de nous laisser du temps libre. Une fois arrivée sur place par portoloin, il a fallu faire face à la masse de sorciers entassée dans l'entrée de notre manoir. Tous vêtus de noir, je cherchais du regard ma mère qui ne devait pas être loin. Puis soudainement la panique s'empara de tout mon être. Introuvable. Elle était comme disparue. Malgré la grandeur du logement, je me heurtais sans cesse à ces personnes qui me barraient le passage. Les escaliers n'étaient pas loin, et ceux-ci menaient au couloir de la chambre parentale. Sans plus attendre, je rejoignis l'étage supérieur. Ma mère se tenait debout, la tête baissée et un mouchoir en main. Lorsqu'elle m'aperçut, son visage s'éclaira, mais les larmes qui s'écoulaient sur son visage étaient bien trop visibles. « Mais que se passe-t-il ? En voyant tout ce monde, j'ai cru qu'un malheur t'étais arrivé ! » J'enlaçais ma mère qui visiblement n'allait pas en rester là. Celle-ci se retira de mon étreinte et prit un ton grave. « Ma puce, ton père … s'en est allé. Un envoyé de Sainte-Mangouste dit que c'est une mort naturelle, qu'il n'avait pas du tout souffert. » La nouvelle me fit un choc. Les sourcils froncés, je fis quelques pas en arrière. Le sentiment qui m'habitait était assez étrange. Aucunes larmes, pas de cri de colère ou d'appel à l'aide. Rien de tout cela. Au plus profond de moi-même, j'étais heureuse. Le décès de mon père marquait le début de ma liberté. Celle dont je rêvais étant enfant. Trois jours plus tard, nous étions à son enterrement. Mes yeux suivaient la descente de la tombe, impossible de m'en détacher ...

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chapitre cinq · a pluie tombe comme nous tombons amoureux : en déjouant les prévisions.

Les origines moldues de Marius me permirent de découvrir un tout autre monde. Curieuse et intéressée par sa manière de vivre, je me rendis compte finalement qu'ils n'étaient pas si mauvais que cela. Tout ce que mon entourage m'avait appris, la haine des né-moldus et toutes atrocités, était infondé. De sang-pur ou non, nous étions tous égaux. Il fallait juste résoudre ce problème de mentalité qui sévissait encore au vingtième siècle. Dans un futur proche, ne sait-on jamais, peut-être que tout sera différent. Que les gens ouvriront enfin les yeux. Une chose était sûre, un tel changement ne risquait pas de survenir dans les jours qui suivraient. Dans tous les cas, je tenais énormément à Marius. Nous passions les derniers jours de notre première année de formation à Hogwarts, pour s’accommoder des lieux. En nous promenant dans les couloirs de l'école, nous allâmes nous installer sur un petit banc en pierre. Quelques paroles et des sourires plus tard, nos doigts s’entremêlèrent et la distance entre nos deux corps se réduisit considérablement. Les joues en feu et le cœur battant la chamade, Marius approchait son visage du mien, de plus en plus près, jusqu'à ce que nos lèvres se touchent. En réalité, elles se frôlèrent. Je ne lui laissai pas le temps d'aller plus loin. D'un bond, je me retrouvais à plus d'un mètre de lui. Je passais ma main droite dans mes cheveux, dos à lui, tout en regardant l'extérieur. Tout cela était insensé. « On ne peut pas. C'est impossible. Pas avec moi du moins. Je t'assure, ce n'est pas une bonne idée. Il vaudrait mieux en rester là. » Ma respiration fut de plus en plus rapide, et mes paroles se débitaient à une grande vitesse. Conscient que quelque chose n'allait pas, Marius me prit dans ses bras. Mes bras l'entrelaçaient, je serais restée ainsi longtemps encore. Il était temps de se séparer. Mais le jeune français ne comptait pas abandonner aussi facilement, si bien que le lendemain, nous nous retrouvions dans le thé moldu que nous avions l'habitude de fréquenter. Après plusieurs minutes de discussion sur les diverses coutumes anglaises, j'entrepris de lui avouer toute la vérité. Depuis le début, Marius n'avait jamais été mis au courant de mon nom de famille. Cela aurait pu freiner notre relation. Le verre de thé que j'avais entre les mains rejoignit sa coupole, tandis que je prenais la parole. « Grindelwald, ça te dit quelque chose ? C'est une longue lignée de sang pur, et jusqu'à preuve du contraire, je fais parti de cette famille. Tu es né moldu, et ce n'est pas un problème pour moi, tu le sais très bien. En réalité, j'ai peur de ce que l'on pourrait t'infliger si notre relation venait à être révélée. En plus d'être traître à mon sang, on te fera subir des choses horribles. Je n'ose même pas imaginer. Tu ne sais pas à quoi tu t'exposes en restant ici. Les familles sang-purs parlent entre elles, et ce qui remonte à mes oreilles ne me plaît guère. » Je n'osais même pas le regarder. L'idée même de lui faire du mal me rendait folle. Si quelque chose lui arrivait, jamais je ne réussirais à me le pardonner. « C'est pour ta sécurité, rien de plus. Je t'assure ... » Des larmes me montaient aux yeux. Instinctivement, le jeune homme prit ma main. « Ce n'est pas une histoire de sang ou de famille qui m'arrêtera. Ne crois pas que ... » Je retirais ma main tout en lui coupant la parole. Une petite larme réussit à couler le long de ma joue, puis je me repris. « Il n'y a rien à croire. C'est comme ça. Tu ne mérites pas tout ça, je ne suis pas assez bien pour toi et rien ne pourra me convaincre du contraire. » Un dernier regard et je partais. Sans me retourner. La dernière image que j'avais de lui était une mine décomposée. J'aurais aimé le voir sourire une dernière fois, mais je ne pouvais pas. Seule la distance réussirait à le maintenir en sécurité. Rien d'autre.

Les jours passèrent puis les semaines et son absence se faisait sentir plus intensément. Marius était toujours là, déterminé à ne pas laisser tomber notre histoire. Celui-ci m'invita maintes fois à manger ensemble, mais je me refusais de le voir en espérant que le temps comble ce manque. Rien n'y faisait, je n'arrivais pas à me relever, jusqu'à ce qu'un soir, une nouvelle invitation de sa part me parvint par hibou. Le Chaudron Baveur était une sorte d'auberge et pub miteux, mais qu'importe, j'allais enfin le rejoindre. Lorsque je partis rejoindre sa table, celui-ci se leva. Un large sourire illuminait mon visage. Je pouvais sentir ses lèvres contre les miennes, et ses bras m'enlaçaient entièrement. L'instant d'après, nous nous retrouvâmes dans sa chambre, située à l'étage, à retirer tout ce qui nous servait de vêtements. Une longue nuit d'amour s'offrait à nous, c'était l'occasion d'en profiter. Tandis que nous ne cessions de nous embrasser, je lui glissais un « Je t'aime. » qui résumait parfaitement l'état de mes sentiments. Cette nuit-là, je me rendis compte que plus rien ne pourrait nous séparer. Malgré les risques qu'encourrait Marius, notre relation resta secrète pendant près d'un an. J'avais appris tellement de chose en peu de temps, mon amour pour Marius devenait encore plus fort et l'envie de me battre aussi. Plus de secrets. Tout le monde devait le savoir. Entre temps, un poste en tant que professeur de métamorphose à Poudlard m'était proposé alors que Marius enchaînait les petits boulots. Nos revenus nous permirent de vivre quelques temps dans un appartement à Londres jusqu'à ce que l'héritage Grindelwald vint remplir mon compte à Gringotts. Nous avions troqué notre petit appartement londonien en une maison au charme typiquement anglais à Godric's Hollow. La beauté des lieux m'étonnait chaque jour. « Notre havre de paix. C'est chez nous. » prononçais-je juste avant d'embrasser tendrement mon compagnon.

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chapitre six · l’épreuve ne tourne jamais vers nous le visage que nous attendions.

Dix-neuf heures. Tranquillement installée dans mon bureau à corriger des copies, Marius débarqua dans la pièce. « Prépare-toi, ce soir, on sort. » Puis il repartit directement, en souriant. Dans notre chambre m'attendait une somptueuse robe bustier vert bouteille. C'est qu'il avait du goût. La destination m'était toujours inconnue, je savais seulement que nous nous dirigions vers le centre de Londres. Il portait un magnifique costume noir, Marius dans toute sa splendeur. L'endroit était plutôt chic, et un tel repas devait probablement caché un événement important. Lorsque le dessert fut servi, l'homme que j'aimais me prit par la main. Celui-ci se leva et vint me rejoindre. « Cela fait maintenant trois années que nous sommes ensemble. Il est grand temps de sceller notre amour. Chez nous, ça marche comme ainsi. » Il posa un genou à terre et sortit une minuscule boîte rouge de sa poche. « Aleema Grindelwald, veux-tu être ma femme pour le restant de ma vie ? » La bague qu'il tenait là était d'une beauté, et mon bonheur à ce moment me fit pousser un petit cri aiguë et terriblement niais voulant sans aucun doute dire oui. S'ensuivit un baiser, celui qui marquait notre engagement l'un pour l'autre. L'amour véritable, celui que très peu de personnes ont la chance de vivre, se trouvait à notre portée. Une chance, un bonheur sans fin. Marius s'empressa de prendre ma main pour y glisser l'anneau. De retour chez soi, nous nous empressions de fêter cet événement. Dès le lendemain, j'arborais fièrement le présent de mon fiancé , même auprès de la communauté sorcière. Notre bonheur était à son comble. De l'autre côté, les familles conservatrices se révoltaient. En acceptant de m'unir à Marius Rimbaud, je détruisais en toute connaissance de cause l'une des plus longues lignées de sang-purs. C'était un risque à prendre, qui n'allait pas être simple à défendre chaque jour. Le jeu en valait la chandelle. De nombreux sortilèges protégeaient notre demeure contre les sorciers outrés, mais cela ne tint que quelques jours. A chaque fois, ils réussissaient à contourner notre magie pour finalement détruire des fenêtres ou encore étaler des oiseaux morts devant notre porte. De nombreuses lettres de menaces commencèrent à m'inquiéter sérieusement. Un matin, alors que je sortais récupérer le journal moldu, j'aperçus avec horreur le corps de mon chat, entièrement brûlé. Un haut-le-cœur me prit soudainement, jusqu'à rentrer en courant à l'intérieur. Alerté par le bruit, Marius me rejoignit immédiatement. « Alee, tout va bien? » Enfermée dans les toilettes, je nettoyais mon visage avant de sortir. Fatiguée par tant de haine, je me tenais les côtes, pour ensuite me jeter dans les bras de mon fiancé. « Ils ont brûlé notre chat. Ils vont beaucoup trop loin. Je n'arrive pas à les comprendre … C'est d'une absurdité. » La situation me dépassait complètement. Heureusement, Marius était toujours là, présent à mes côtés et prêt à affronter lui aussi toutes ces mauvaises langues. Avec un peu de patience, tout s'arrangera, me disait-il souvent.

Peu de temps plus tard, un poste en tant que professeur à Hogwarts s'offrit à Marius, qui réussit à remonter le moral de tous. Pour cela, il devait passer une nuit à l'auberge des Trois Balais, ne pouvant rentrer à Godric's Hollow. Alors que le soleil annonçait une belle journée, je me préparais à rejoindre mon amour à l'auberge. Devant la porte, je ne pris même pas le temps de toquer, et entrai donc directement. L'image qui suivit me pétrifia. Marius était bien là, mais complètement inerte et gisant au sol. Des traces de sang se trouvaient un peu partout et il ne me fallut que très peu de temps avant de comprendre qu'il s'agissait du sien. Persuadée que c'était encore une fois des représailles d'un sorcier mécontent, je m'empressais de l'emmener à Sainte-Mangouste en transplanant. Aucun risque d'être désartibuler, j'avais assez de détermination pour réussir la manœuvre. Cela dépendait de sa vie. Sur place, une horde de médicomages se jeta sur lui, m’assurant qu'il n'y avait aucun soucis à se faire. Les murs blancs et l'odeur qui émanaient des lieux ne m'aidait pas à aller mieux, au contraire. Les minutes défilaient mais elles me parurent des heures. Un membre du personnel vint enfin me donner des nouvelles. Une chose est sûre, je ne m'attendais pas une seule seconde à ce qu'on allait m'annoncer. Une grande femme avec une blouse blanche se tenait debout, et m'invita à la rejoindre dans un endroit plus calme. « Ce dont Monsieur Rimbaud est victime n'est pas une simple attaque de sorcier. Une morsure ainsi que d'autres blessures confirment qu'un lycan l'a contaminé. A ce jour, nous n'avons aucun remède contre cette maladie, et celui-ci va devoir vivre avec. Nous vous fournirons plus d'informations plus tard, il est temps pour vous de le rejoindre. Il aura besoin d'un soutien moral considérable, tenez-vous prête. » Le seul mot que je parvins à retenir était lycan. L'homme que j'aimais était condamné à être un loup-garou pour le restant de sa vie. Et je devais rester là, à le regarder souffrir. Toujours endormie, je profitais de ces derniers instants de silence avant de devoir supporter l'abominable vérité. Quelques jours seulement après son attaque, celui-ci se rendit à l'école de sorcellerie contre mon avis. Encore fragile, il ne souhaitait pas en parler. Et moi non plus. Pour le moment, je n'arrivais pas à accepter cela. Il n'avait pas encore été confronté à sa première transformation, mais il faudra sans doute beaucoup de soutien, rester unis pour que de son côté tout se passe bien. Malgré tout, un malaise persiste. Notre amour n'en était pas pourtant brisé, mais sérieusement affecté. En plus de cela, je sentais que quelque chose ne tournait pas rond. Mon état de santé se détériorait alors que rien ne me prédisposait à tomber malade. Par simple précaution, je fus amenée à faire un test de grossesse. Enfermée dans la salle de bain, j'attendais que le petit appareil donne son verdict. « Positif. » Adossée au mur, ma tête vint s'y poser également. A l'annonce d'une nouvelle comme celle-ci, le bonheur devrait être à son comble. Je l'étais, vraiment. Mais j'avais cette boule au ventre qui persistait. La peur de l'avenir. Celui de notre enfant surtout. Au mois de décembre dernier, le dix-sept plus exactement, un attentat fut commis à Diagon Alley par un groupe nommé les Mangemorts. Alors que nous tentions progressivement de faire face à tous ces changements, une nouvelle menace pesait sur notre couple. Une fois de plus, Marius était en danger, et rien n'assurait sa sécurité à présent. En ce qui me concerne, les Grindelwald étant une famille de sang-purs plutôt conservatrice, de lourds accusations se portèrent à mon insu. Me sachant professeur, certaines familles ne voulaient même plus envoyer leurs enfants de peur qu'une menace pèse sur eux. A ce jour, Marius n'est toujours pas informé de ma grossesse. Les mots me manquaient, je ne savais pas réellement comme m'y prendre. Tellement de questions se bousculaient dans ma tête que je ne savais pas à laquelle me consacrer en particulier. L'avenir n'était pas sûr et toute cette succession d'événement ne semble être que le début.

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