Pâquerette était tranquillement assise, en cette douce matinée de printemps, sur un fauteuil moelleux devant la fenêtre, ensorcelant des aiguilles pour tricoter un magnifique bonnet pointu en laine à rayures colorées en prévision de cet hiver. Elle fut tout à coup surprise par un animal à plumes venant de se crasher contre la vitre. Elle ouvrit alors la fenêtre et fit rentrer le pauvre hibou désorienté. Il tenait entre ses pattes une lettre. La vieille infirmière s'en empara sans tarder ; elle venait de Marius Rimbaud, un collègue et accessoirement la plus grande star du X que Poudlard n'ait jamais connu. Pâquerette le voyait souvent se promener en sous-vêtements suggestifs à motifs léopards dans la salle des professeurs, ou même quelquefois la nuit, dans les couloirs du château. Selon les rumeurs, il donnerait même des cours de kamasutra dans le cimetière. Glauque, n'est-ce pas ? Toujours est-il que ce ne sont que des rumeurs. Du moins c'est ce qu'espérait Pâquerette. Ce dernier lui demandait de bien vouloir lui préparer une potion contre la calvitie, car le jeune homme en était depuis peu atteint, et il avait peur que ceci ne nuise à sa réputation de sex-symbol. La situation fit rire l'infirmière, qui se dirigea vers son placard à ingrédients pour prendre ce dont elle avait besoin. Cependant, il lui manquait des poils de pattes de crevettes nocturnes des marécages sombres, ingrédient principal de la potion. Il ne lui restait plus qu'à se rendre chez l'apothicaire du chemin de traverse. Pâquerette s'apprêtait à s'y rendre à l'aide de la poudre de cheminette, quand elle se rendit compte qu'elle n'en avait également plus. Elle se transforma alors en poule et sauta par la fenêtre. Grâce à la magie, elle pouvait voler longtemps, contrairement aux autres poules. Elle rencontra quelques turbulences, une troupe de canards et un avion avant d'arriver à destination. Elle se posa dans une impasse sombre, se métamorphosa et se rendit chez le fameux apothicaire. Ce dernier put lui fournir de la poudre de cheminette, mais pas de poils de pattes de crevettes nocturnes des marécages sombres. On ne pouvait en trouver à Londres que dans l'allée des Embrumes. Pâquerette sortit de la boutique en se dandinant, se dirigeant vers la fameuse allée mal famée.
L'infirmière était ravie de visiter cette fameuse rue, elle n'avait pas souvent eu l'occasion de s'y promener. Elle offrait des sucreries, car oui, elle avait toujours quelques bonbons de secours dans ses poches, aux créatures désœuvrées qu'elle prenait pour des mendiants. Elle entra dans plusieurs boutiques aux allures de pompes funèbres désaffectées, avant d'enfin trouver le commerçant possédant des poils de pattes de crevettes nocturnes des marécages sombres. Ce dernier avait cependant des manières on ne peut plus louches. Il refusait d'être payé en gallions.
« Madame, vous êtes fort charmante, et c'est pour cela que je vous demanderai en guise de paiement votre culotte. »
Pâquerette était on ne peut plus choquée de l'audace du vendeur.
« Monsieur, avec tout votre respect, je refuse de donner ma culotte à un inconnu. Ne puis-je pas vous payer autrement ? Je peux par exemple.. Vous faire une démonstration de danse. Je danse très bien la polka, vous savez ? »
L'homme eut un rictus et ouvrit le placard se trouvant derrière lui ; il y trônait des centaines de culottes, de toutes les tailles, de toutes les couleurs.
« Voyez-vous, je refuse d'être payé autrement qu'avec votre culotte. Je les collectionne. C'est une sorte de passion. Si vous tenez à obtenir vos poils de pattes de crevettes nocturnes des marécages sombres, il vous faudra me la donner. Vous n'avez d'autres choix! »
L'infirmière était bien embarrassée. Les cheveux de Marius en valaient-ils la peine ? Et puis, cet ingrédient sert dans de nombreuses potions. Après avoir pesé le pour et le contre, elle finit par accepter le marché.
« Bon, après tout j'ai bien d'autres culottes. »
Elle se retira dans un coin sombre pour la retirer, et revint la donner au vendeur, qui affichait une mine des plus réjouies.
« Ce fut un plaisir de traiter avec vous, Madame. Voici vos poils de pattes de crevettes ! Vous saurez où trouver la sortie. Au-revoir. »
Et l'homme se retourna pour ranger sa précieuse acquisition. Pâquerette sortit et rejoignit le chemin de Traverse, après avoir écoulé son stock de friandises aux quatre coins de l'allée des Embrumes. Elle était mal à l'aise ; se promener sans culotte n'était plus de son âge, elle se sentait bien trop frivole pour une vieille dame. Elle atteint finalement l'impasse et put se transformer en poule. Elle se sentait bien mieux à présent. Elle put rentrer sans encombres et put enfiler un sous-vêtements dès qu'elle arriva dans sa chambre. Elle était soulagée. Elle put préparer sa potion sereinement.

JE SUIS
UNE
POULE
QUI AIME
LE CHOCOLAT AU RIZ.
ET MANGEZ CINQ FRUITS ET LÉGUMES PAR JOUR.