La fièvre du samedi soir ♕

Pâquerette était choquée par les événements de décembre dernier. Depuis la seconde guerre mondiale, elle ne pensait pas de tels actes de violence encore possibles. Ces fameux « Death Eaters » et leur chef dont elle avait oublié le nom, mais qui lui faisait étrangement penser à du couscous, ne lui auguraient rien de bon. Bien qu'étant une née-moldue, ce n'est pas pour elle qu'elle s’inquiétait le plus. Ce pour quoi elle se faisait également du souci était l'avenir des jeunes serpentards de l'école. Elle était intimement persuadée que certains d'entre eux avaient des parents appartenant à cette organisation malfaisante, et elle avait peur qu'ils ne soient influencés par leurs aînés.
Ce n'est qu'en déambulant dans les couloirs de Poudlard que l'idée lui vint à l'esprit. Il fallait changer les idées des élèves, voir même des professeurs et du personnel. Et pour cela, elle organiserai des soirées, à l'infirmerie. Les idées foisonnaient dans sa tête ! Elle pourrait en début de soirée mettre en place un karaoké, parce-que oui, c'est génial les karaoké. Avec de la musique qui bouge, comme ça tout le monde pourrait danser en même temps ! Et puis des musiques calmes pour pouvoir faire des pauses, manger des biscuits et boire du thé. Ces réunions se dérouleraient le soir, puisque le reste du temps les élèves avaient cours. Après tout, elle pouvait même les réunir avant de manger. Comme ça, une fois le karaoké de folie terminé, ils pourraient se restaurer tranquillement avec un bon repas préparé avec amour par les elfes de maisons et... Quoique ! Non ! Changeons tout ! Les élèves viendraient avant de manger pour apprendre la cuisine. Oui oui, ça leur servira certainement pour leur vie future. Ce n'est pas en lançant un sortilège pour la première fois à une dinde morte qu'elle se transformera instantanément en de parfaits filets dorés à la poêle. Mais n'allez pas imaginer que Pâquerette mange de la dinde, elle est tout de même solidaire envers ses compatriotes les volailles. Bref. Ils cuisineraient de bons petits plats. Revenons-en maintenant au moment où ils dînent. Voilà. Le karaoké serait pour la fin de soirée, pour pouvoir se permettre de s'amuser jusqu'au bout de la nuit ! Mais que faire entre le repas et le karaoké ?
Le souvenir d'une lettre reçue peu de temps plus tôt la fit sourire. Il s'agissait d'une amie sorcière gérant un orphelinat faisant appel à elle pour qu'elle lui confectionne quelques vêtements pour les enfants, étant elle-même submergée de travail. Ce serait parfait ! Apprendre aux jeunes à coudre, tricoter et broder. Encore quelquechose qui se perdait de nos jours. Les activités de cette première soirée semblaient lui convenir. Elle descendit aux cuisines, accepta les réserves de nourritures que les elfes lui offraient et leur fit part de son projet. Ils furent au début durs à persuader, car ils ne voulaient pas confier la tâche de cuisiner à qui que ce soit d'autre qu'un elfe. Mais Pâquerette finit par les convaincre, et ils acceptèrent de l'aider. Elle dépoussiéra ensuite sa vieille machine à karaoké magique avant de se rendre d'un coup de poudre de cheminette à Londres pour acheter de la laine et du tissu. Il ne restait plus qu'à avertir les éventuels participants.
Elle envoya tout d'abord son patronus WQT avertir ses collègues (hormis bien entendu cette satanique Cordélia). Elle espérait qu'ils l'approuveraient. C'était maintenant le soir et les élèves sortaient en masse de la grande salle pour rejoindre leurs dortoirs, le ventre plein. Elle put intercepter quelques connaissances qui promirent de faire circuler la nouvelle. Elle avait décidé de fixer cette soirée pour la semaine suivante, le jeudi plus précisément. Ce qui laissait aux élèves le temps de se décider.


Quelques jours plus tard, la plupart des élèves étaient au courant, et en plus des curieux qui avaient décider de se rendre à cette soirée, il y avait les punis qui y assisteraient. Oui, les punis. Les professeurs avaient vite compris que hormis les élèves sérieux, personne ne voudrait aller à cette fête. Mémé Pâquerette ne se rendait pas compte que ces activités pouvaient faire fuir les jeunes de cette époque. Elle n'était absolument pas au goût du jour ! Ils avaient essayé de lui faire entendre raison, en vain. Ils avaient alors décider de s'en servir comme moyen de pression envers les perturbateurs de cours et autres élèves insupportables. Et pour ceux qui continuaient tout de même à s'amuser, ils avaient devant eux un ultimatum : soit deux-cent points retirés à leur maison, soit ils participaient à la soirée. Et sans ronchonner, s'il vous plaît. Le choix était vite fait. Pendant quelques jours régna alors un semblant de calme dans les salles de classes.

Arriva enfin la soirée tant attendue. Pâquerette avait sorti une de ses tenues de soirée, dans laquelle elle ressemblait, avouons-le, plus à un chou-fleur qu'à une infirmière. Elle avait passé la journée à se dandiner en tout sens, ne tenant pas en place. Elle s'y reprenait à plusieurs fois avant de trouver le sortilège ou la potion appropriée à ses patients, et au repas de midi, elle sautillait tant sur sa chaise que Dumbledore lui avait demandé en riant si elle n'allait pas finir par s'envoler à force de tant se remuer. À présent, elle était dans son infirmerie et attendait ses invités. Elle ne savait pas qui allait venir. Ce serai la surprise. Pour patienter, elle s'était dessiné un jeu de marelle sur le sol et faisait travailler ses gambettes. C'est qu'elle n'avait plus l'agilité d'une gamine !

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