Quel meilleur moyen d’attaquer une nouvelle année que par un match de quidditch ? Aux yeux de Ludo, aucun. Et puis serpentards contre gryffons, ça promettait ! C’était un peu THE derby de Poudlard. Le match qui faisait toujours le plus d’émules. Les yeux brillants d’excitation, impatient d’assister à ce spectacle, le poufsouffle gravit les marches pour grimper dans les gradins décorés aux couleurs rouges et or spécialement pour l’occasion. Des drapeaux rouges s'érigeaient déjà parmi la foule de supporteurs venus en nombre pour l'occasion. Ludo soutenait les gryffondors, évidemment. Pas seulement parce que la mentalité des serpentards le dégoutait souvent, avec notamment leurs préjugés détestables sur les nés-moldus, (il n’avait jamais supporté les insultes qu’une bande de serpentards avait lancé à sa meilleure amie, Marvel, juste parce que c’était une fille de cracmol), non c'était un sportif, c’était avant tout parce que l’équipe des lions était la meilleure qu’il la supportait avec ferveur. Les poursuiveurs avaient un esprit d’équipe aiguisé et leur entente transparaissait à merveille sur le terrain. Et parmi eux, il y avait Amélia Bones, une étudiante de 8ème année qui suivait le même cursus que lui. Lors des matchs, c’était une adversaire redoutable pour lui parce qu’il avait du mal à se résoudre à diriger les cognards sur la belle poursuiveuse… Heureusement que sa consoeur féminine, Arabella, avait moins de scrupules que lui. Les batteurs rouges et or n’étaient pas mauvais eux aussi. Bien que nettement moins talentueux que lui, cela va de soit. Et puis il y avait le capitaine et attrapeur James Potter. Là, Ludo tirait son chapeau. Il était vraiment doué. Avec sa carrure svelte, c’était comme si il avait été taillé pour ce poste. Et puis, il avait des réflexes impressionnants. Ludo devait bien reconnaître qu’ensemble, ils étaient excellents. Il redoutait d’ailleurs toujours les matchs contre cette équipe. L’étudiant souffla sur ses doigts pour les réchauffer un peu et l’air qui sortit de sa bouche se condensa aussitôt à cause du froid formant alors de faibles volutes de buée blanche. Le temps était beau, malgré les températures négatives, il faisait sec et la neige avait pratiquement entièrement fondu dans la nuit. Ludo, qui était lui même joueur de quidditch pour l’équipe des jaunes, se doutait qu’une fois grimpés en altitude, à califourchon sur leurs balais, les joueurs risquaient de souffrir énormément du froid. Mais le principal pour lui c’était que le match ait lieu et qu’il ne soit pas annulé pour cause de mauvaise météo. Il arriva finalement au sommet des gradins, et il se laissa tomber sur un siège libre. Il sortit une bourse de sa poche ainsi qu’un petit carnet et très rapidement, un élève s’approcha de lui. « Salut Ludo, alors les cotes sont à combien ? » Ludo sourit. Voilà aussi pourquoi il aimait tant le quidditch : les paris. Il n’avait pas vraiment conscience à quel point ce petit jeu lui était devenu nécessaire. Il répondit au jeune parieur : « Quatre contre un pour les gryffondors. Mais je n’ai pas encore enregistré tous les paris. D’ailleurs, tu n’as pas joué tiens. » Remarqua-t-il en consultant son carnet. Le garçon paria sur les rouges et or vainqueurs et précisa le score avec lequel il pensait qu’ils allaient l’emporter. Ludo nota soigneusement tout cela et récupéra sa mise : « Deux mornilles c’est tout ? Tu veux pas parier des dragées surprises de Bertie Crochu pendant que t'y es."plaisanta Ludo. "Je t’ai connu plus joueur mon grand. Tes parents t’ont pas filé de sous pour noël ou quoi ? » S’étonna-t-il en rangeant précautionneusement les pièces dans sa bourse. Puis il se tourna vers le groupe de spectateurs installés sur le banc derrière lui et demanda avec son plus beau sourire : « Y a-t-il d’autres joueurs dans l’assistance ? »