à l'intérieur de ma pensine

CHAPITRE 1 : Jamais les crépuscules ne vaincront les aurors - guillaume apollinaire. ☞ Elle avait les yeux qui se projetaient vers l'avenir, ce regard perçant qui vous découpait l'âme. Elle inspirait autant la crainte que l'admiration, et chacun voulait la faire sienne. Bien qu'elle naquit du péché, on l'a disait bénie des dieux. Arachné tissait la toile de son existence, au milieu des flots de cris, d'injustices et de trahisons. On la méprisait et l'adorait, l'ignorait et la brisait.

Le cri du nourrisson déchira la nuit spectrale. Ses poumons goûtaient l'air pour la première fois, et son corps froid ressentaient les crocs glaciales du froid se refermer sur chaque parcelle de son corps. On ne le passa pas à sa mère, qui reposait, exténuée, sur le lit à baldaquin, comme une poupée désarticulée.

L'enfant ne percevait que des sons et des lumières rouges sang. Ses yeux ne s'ouvraient pas, et il reposait, paupières closes, derrière cette membrane de chair et de sang qui le protégeait encore. Ses mains minuscules se démenaient dans les méandres des couvertures, s'entremêlaient avec les tissus rugueux. Il se joignait doucement aux désordres humains, et se plaisait dans ce fouillis de sensations et de chaos. Il remplissait déjà à ras-bord le tiroir de sa vie, débordant de fureur et de bruits. Le couvercle du ciel pesait sur sa tête, bas et lourd de chagrins et de promesses. Ses hurlements faisaient le tour de la pièce et il tendait ses bras, prêt à embrasser tous les périples qui l'attendaient.

Ses yeux s'ouvrirent et se posèrent sur l'univers flou et flambant où il allait vivre, survivre.

Callidora Macnair demanda sa fille, l'enfant et ses grands yeux ciel s'agitaient, s'affolaient. Les lourds cheveux roux de la mère sertissaient ses épaules blanches et veloutés, et le bambin leva une main potelée vers la flamboyante chevelure épaisse et douce de sa génitrice.

« Arachné, ma belle, belle petite fille. »

L'enfant amena un cerceau auburn au niveau de ses yeux et un grand sourire se découpa sur son visage, sa bouche rose pâle s'étirant avec malice et maladresse. Ses yeux bleus pétillaient déjà avec force et ses doigts se mouvaient de façon saccadés, laissant s'échapper les boucles collantes qu'il appréciait tant.

Un bruit vînt gêner cet havre de paix. Le père rentrait, ses yeux glacés transperça la pièce d'un regard. La mère s'affola et serra sa fille, sa petite chose parfaite et vulnérable.

« C'est une fille ? »

Ses narines palpitaient, Arachné se mit à crier. Elle sentait l'animosité de l'homme qui venait de rentrer, elle sentait cette haine dont il était rempli, cette terreur qu'il gardait en lui. L'animal féroce qu'il surveillait était sur le point de se réveiller et la peine qu'il causerait serait irréparable.

« Oui. »

Craintes, défis s'unissaient en une syllabe. La douleur déchira le mot et la colère le renforça Il s'envola comme un oiseau de feu, enflamma chaque parcelle de son corps. Son âme même était touchée, ébranlée. Diana savait qu'elle irait jusqu'à brûler en enfer pour sa fille.

Arnaché hurle. Son père ne l'aime pas. Il la hait.

CHAPITRE 2 : Les soleils mouillés de ces ciels brouillés, pour mon esprit ont les charmes si mystérieux de tes traîtres yeux, brillant à travers leurs larmes. - Charles Baudelaire. ☞ « Elle a des yeux mon cher ! Des yeux à se damner »

Dames poudrées, paroles obséquieuses. Tant de bijoux qui claquent, de phrases qui frappent. C'est un enchevêtrement d'onomatopées, de rires aiguës et forcés, d'admirations fantasques. Le père est loin, il allume un cigare au feu du jour, fait étinceler cette journée suffocante. La mère est perdue dans les draps, le tulle de sa robe et les rubans des cadeaux.

La tête tourne, un tourbillon de couleur et de bruit. Ces mots, ces cris, ils lui font mal. Arnaché crie. C'est pas beau, c'est moche, ce défilé d'hypocrites, de vautours qui veulent s'attirer les faveurs des Macnair. Tout n'est que silence. Arnaché s'est avancée sur le devant de la scène, elle a hurlé, craché son existence, son humanité. Elle naît une seconde fois, épouse la vie et affirme son âme. Elle existe.

« Et des poumons ! Cela fait longtemps qu'on n'a pas vu un bébé en si bonne santé ! »

Le regard transperce. Les yeux tendres et innocents. Les yeux saphir aux trésors multiples ; cet océan qui vous submerge, vous saisit, l'espérance ardente concentrée en un lieu, ce bleu profond, cadeau du ciel, qui vous perdra dans sa chaleur. Les yeux se transforment.

La glace s'installe, grise et rancunière. Elle s'infiltre dans le corps, ronge et brûle, les joyaux prennent vie, appliquent une marque au fer rouge. Son sceau de feu étouffe, s'incruste dans la chaire. Un silence rouge s'installe dans la pièce, et le père tourne la tête, intrigué. Il découvre le démon qui naît dans sa fille. Ce même démon qui grandit en lui. Les fantômes de l'avenir se dispersent en elle, ensorcellent cette âme si pure.

« Ses yeux ont changé, remarque une femme aux doigts longs et aiguisés, on dirait qu'on nous ouvre les portes de l'enfer. Cet étrange non ? Cette sensation de peur et de désir. Comme si elle nous attirait inévitablement, nous happait dans son monde. On sait qu'il est mauvais, mais on veut s'y rendre, goûter chaque merveille empoisonnée qu'il contient. »

Elle détourne la tête, ses mains fondent sur une pâtisserie à l'aspect acidulé. Callidora s'approche, anxieuse, elle détourne la tête. Ses joues sont empreinte de honte et ses yeux dissuadent l'assemblée de parler.

« Ma chère soeur, ma douce Cassandre. Je te l'avais dit que tu ne devais pas quitter ta chambre, tu vas faire peur aux invités avec tes paroles apocalyptiques. Ma douce, ma chérie, je suis là, je t'emmène. »

Elles partent, la rousse et la brune, l'une portant l'autre, l'autre prévenant l'une. Et le monde se met à colporter, la nuit se tisse de murmures, de scandales, et de secrets. Les étoiles s'allument, stupides ampoules dans le ciel, et brillent, maniérées et dédaigneuses. Oh ! Comme Arachné aurait voulue être aimé de ces astres !

CHAPITRE 3 : Parmi les troupes de méduses violettes. L’heure des fuites est sombre et violet d’effroi. Tant de gemmes tombaient du manteau du vieux roi. - Guillaume Apollinaire.☞ « C’est une fille ! »
Les narines du paternel palpitent, Arachné tremble. Un accès de furie monte en lui. Papier, vase, il envoie tout valser. Tout s’écrase, fragile et misérable. Le bureau vole, la jeune sorcière de Saint Mangouste se précipite dehors.

Arachné est là recroquevillée dans un coin, elle attend que tous passent, que son père se calme enfin. Mais il n’en fait rien, il agit comme un chien enragé, l’étincelle de folie dans son œil a éclaté. La coupe est pleine, mais Arachné attend, pétrifiée. La terre ne tourne plus, le temps est suspendu dans le chaos. La fureur emplit la pièce, colle chaque élément dans le poison de la discorde. La déesse c’est déployé dans la pièce, c’est cheveux de sang et ses serpents de haines. Ils sont là, partout, empoisonnant l’homme, nourrissant cette rancœur qu’il garde en lui.
Il n’y a plus rien, juste les débris de sa vie. Par terre, maltraitée, délaissée. Il est planté au milieu de la pièce, c’est bras grand ouvert comme s’il voulait embrasser la mort des deux mains. Il se retourne, un rire rauque et dément s’échappe de sa gorge déployée. La folie c’est emprise de lui, ses yeux vacillent dans la lumière défaillante. Il la voit.

« Tout est de ta faute. C’est toi, juste toi. Toujours toi. Finalement j’aurai dû te noyer à la naissance. »

Il attrape la flasque qui est dans sa poche et la boit. Le liquide ambré coule sur son menton, tombe sur la chemise si propre et si soignée.

« T’es qu’une sale garce, comme ta mère. Tu sais, j’ai toujours su que t’étais pas ma fille. Toi aussi hein ? Dis-le. »

Arachné ne dit rien, elle tremble. Elle aimerait que l’infirmière revienne. Ses cheveux lui tombent devant la figure, tout est bestial chez lui. Il se rapproche, attrape la hanse d’un vase en cristal. Il lance.
La douleur, cuisante et pleine de sang. Elle crache le liquide vermillon sur le plancher ciré. Cette perfection au milieu de la haine et la destruction.

« DIS-LE ! »

Elle reste interdite. Ses yeux pleurent et les perles d’argents tombent autour d’elle. Il la déteste, encore et toujours. Cette haine qu’elle porte en elle, ce chagrin qui la forge depuis toute petite, elle le savait, elle ne voulait juste pas le voir.

« C’est ta faute. »

Il s’approche et la rue de coups. Son corps s’écrase contre le mur comme une poupée de chiffon, sa carcasse repose sur le sol blanchi. Les insultes fusent, les verres se cassent. Arachné se brise sur la surface la plus dure qu’il soit : la vie. Chaque bleu, chaque cassement l’éloignent peu à peu de la lumière. Les ombres dansent devant ses yeux. Elle reste à ne rien dire, à subir, à pleurer.
Entre les sanglots et les cris. Entre la haine et la peur. Elle sent qu’on tire son père, qu’on la relève. Des vois tournent dans sa tête.

« Ca va aller, ça va aller » « Arrêtez-le ! Sinon il va tuer la gamine » « MORDRED ! COMMENT AS-TU PU ! » « Ne pleure plus, on va réparer tout ça. »

Comment réparer ce qui n’est pas réparable ? Tout en Arachné est brisé, souillé. Son père la hait.

« CE SONT DES JUMEAUX MORDRED ! UN GARCON ET UNE FILLE ! MORDRED ! »

CHAPITRE 4 : C'est pour un rien que le coeur m'est parti d'un deuil cruel. - Guillaume de Poitiers. ☞ « TOUCHÉ ! » Arachné rit, elle sent l’adrénaline se profiler dans ses cheveux, ces picotements enivrants que l’on ressent après de fortes sensations. Elle gagnait toujours, c’était la plus rapide, la plus petite, celle qui montait dans les arbres, car elle ne déchirait pas sa robe. Celle qui se faufilait dans chaque recoin, qui ne faisait aucun bruit. Elle était pareille au souffle du vent, silencieuse, transparente, insaisissable. Courir après elle, c’était voir Peter Pan pourchasser son ombre. Elle était partout, dans chaque feuillage, derrière chaque fleur, gravée à jamais dans l’univers qui l’entourait.

« ARACHNÉ ! JE TE VOIS !»

Elle sursaute, derrière son tuyau d’arrosage, elle se croyait invincible, invisible. Elle détale, ses cheveux se défont en lourdes boucles brunes. Ses yeux s’agitent, s’étonnent, personne n’avait réussi à la trouver avant. Elle jette un coup d’œil derrière son épaule, le garçon est brun, et moldu, ses habits sont amples et gris. Il s’avance vers elle et court toujours plus vite. C’est le garçon des écuries du château d’à côté. Il la rattrape, elle accélère. Tout en elle se dérègle, la peur prend le dessus et son cœur s’emballe. Elle veut utiliser la magie. Son conscient le crie, le fait résonner dans tout son corps. Il se rapproche, encore et encore, infatigable, il gagne du terrain. Arachné pousse la terre, enfonce ses pieds.
L’angle est plus loin, il lui suffira de sauter sur le banc pour être à l’abri. Arachné effleure le mur, la mousse s’est introduite entre les briques, comme un parasite.

« JE T’AI ! »

La déflagration, puissante et bruyante. Le bruit lui déchire le crâne. Les larmes coulent, elle hurle, rien n’est réel. Tout agit si vite, si lentement. Rien n’est réel. Le bruit de l’os sur le mur, le sang vermeil sur la mousse. Rien n’est réel. Cette couronne de sang qui engorge son cœur. Rien n’est réel. On se groupe autour de l’enfant, de cette fille qui hurle, qui hurle à la mort. Rien n’est réel.
« C’EST FAUX ! TOUT EST FAUX ! RIEN N’EST RÉEL ! TOUT EST FAUX, RIEN N’EST RÉEL! TOUT EST FAUX, RIEN N’EST RÉEL! »

Le rideau de sang sur ses yeux, et le vide, profond, lacérant chaque partie de son corps. « Monstre ! Abomination ! » Tous ces mots qui font partie d’elle, qui la définisse. Et la mère qui arrive, ses cheveux mouillés par les larmes qui ne sauront jamais tarir. Elle crie elle aussi, elle s’égosille sur le corps de son fils. Le regard vide, les gestes lents, la poitrine immobile.
On l’a prend, on lui tire les cheveux, la malmène et la traine. La terre sur ses mains, et ce sang, ce sang qui ne s’enlèvera pas. Elle arrive à la maison comme par magie, dehors, elle entend les pleurs et les lamentations. On lui donne de l’eau, on ferme les volets. Une vitre est cassée, une brique la brisée. Les éclats de verre font miroiter son visage, et elle se dégoute. Elle fait tomber l’eau sur ses mains, mais le sang reste.

« IL EST LÀ ! IL SERA TOUJOURS LÀ ! MAMAN ! MAMAN ! IL EST LÀ ! IL EST ROUGE, ROUGE ET IL ME PARCOURT. J’EN AI PARTOUT, IL NE PART PAS ! JE SUIS UN MONSTRE MAMAN ! JE SUIS UN MONSTRE ! POURQUOI J’AI FAIT CA ! »

Elle plonge sur sa mère, elle lui ouvre les bras, mais elle rencontre un roc. Ce même roc qui a tué le garçon.

« Ma fille n’aurait jamais fait ça. »

CHAPITRE 5 : Le temps à laissé son manteau de vent, de froidure et de pluie. Et s'est vêtu de broderies, de soleil luisant, clair et beau. - Charles d'Orléans. ☞ Arachné, c'est pas tout le monde. C'est l'orgueil mélangé au talent. L'effronterie et la rancune. La prétention, la volonté et l'ambition font partie d'elle. Arachné, c'est la cruauté, le mensonge et la crainte. Une douloureux mélange de jalousie et de sans-pitié. Un manteau de haine et de rancœur, un habit imbibé de poison. Arachné n'aime qu'elle, et ça tout le monde le sait bien. Joueuse, elle répand sa langue de vipère. Seulement, Arachné, c'est pas quelqu'un de fort. Elle se cache de tout, crache sur tout. Elle a peur des regards des autres, peur qu'on ne l'aime pas assez, et ne comprend pas comment faire pour être aimée. Au final, elle ne l'a jamais été assez. Perdue, elle hait la solitude. Elle dit être incapable d'aimer, de ressentir quelque chose. Mais elle sait au plus profond d'elle même qu'elle a peur de cet amour qu'elle porte et qui l'a rend faible. Capricieuse, Arachné est impulsive mais ordonnée, elle tient bien à écraser chaque petit moucherons capable de contrer sa montée au pouvoir. C'est la peste, la chieuse, la superficielle, l'égoïste. Arachné, c'est pas un cadeau, c'est un caprice, c'est l'envie et la jalousie, couronné par l'avarice. Elle représente à elle seule les sept péchés capitaux et ça lui plaît. Comme sa mère, elle cultive le besoin du mensonge, et de la trahison. Arachné, c'est pas quelqu'un de simple. Elle croit qu'elle n'est pas assez intéressante pour être aimée, alors c'est une personne miroir. Elle devient exactement ce que son amie du moment veut qu'elle soit. Elle entretient une relation fusionnelle, puis c'est fini. Elle y met fin, car elle a peur que l'on découvre que toute cette vie qu'elle s'invente, c'est du faux, ou alors, elle est fatiguée de jouer. Extravertie, elle a besoin du regard des autres pour vivre, survivre. Arachné, c'est pas un univers simple. Précis, stylistique, il ne fait pas bon d'entrer dans son monde sans s'y brûler un peu. C'est peu être ça la force d'Arachné, on ne peut juste pas l'oublier.

Arachné est très pieuse. Elle éprouve une forte connexion avec La Vierge Marie et s'en remet souvent aux mains de Dieu. Elle dit voir des signes partout, cependant, beaucoup pense que cette faculté lui permet de faillir à ses obligations, lui permet de se défiler devant une lourde décision. Véritable langue de vipère, elle aime tous savoir sur tout le monde, et répand de fausses rumeurs dans le château. Elle a un don avec les animaux. Ils n'ont jamais peur d'elle et elle parle plusieurs langues couramment, comme celle des êtres de l'eau, des géants ou des elfes. Elle n'aura pas besoin de s'incliner devant un hypogriffe, et sa présence seule permet d'apaiser le chat de Daphné, un persan qui passe son temps à siffler et à cracher des boules de poils. Arachné se dit sans coeur, puérile, maniaque avec un penchant pour les expériences culinaires. Elle ne mange rien sauf si cela sort de l'ordinaire et elle possède un estomac à toutes épreuves. Élevée dans la haine des sangs impures, elle ne peut rester très longtemps à leur côté, et ces derniers l'évitent dans les couloirs. Arachné est un personnage caractériel très câlin, qui joue les idiotes devant les professeurs, qui sort des blagues ironiques et pleines de sarcasmes et qui aime rire. Elle juge souvent sans connaître, et n'aime pas avouer ses tords. Elle a un besoin immodéré de tout contrôler, et panique dès qu'elle est perdue. C'est pourquoi, lorsqu'elle est en proie à beaucoup de stress, elle se met à tout ranger. Cela lui donne l'illusion du contrôle, et la rassure, la sécurise.

ㄨ RELATION FAMILIALE

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