La porte de ta chambre se referme dans un claquement sonore. Tes mains se crispent contre tes tempes alors que tu tombes au sol. Tu as seulement huit ans. Même ici, à l'abri, tu entends le fracas de la vaisselle contre le sol. Même ici, à l'abri, tu les entends se déchirer. Les larmes envahissent ton regard. C'est tout ce que tu as toujours connu, pourtant, tu ne le supportes plus. T'as peur que chaque dispute ne soit la dernière. T'as peur qu'il vous foute dehors, toi et ton ivrogne de mère. T'as de quitter cette maison, cette vie, ce père que t'as jamais eut. Tu ferme les yeux. Tu cries. Tu laisses sortir cette rage qui te consume. Ton cris déchire les murs de ta chambre. Le genre de cris désespéré, celui qui ressemble à un appel de détresse. En réponse, de nouveau fracas, plus proche, tu sens les éclats de verres heurter tes joues. Des explosions, ici et là. Tu ouvres les yeux, tremblante. Ta chambre n'est qu'un champ de ruines. Interdite tu sens une force en toi que tu n'avais encore jamais ressentie. Les coussins se déchires, les carreaux se brises, les jouets se fracassent contre le mur. La rage, la colère, la peur, tout semble s'évanouir pour laisser place à un sentiment de puissance, de pouvoir. Les yeux ébahis, tu observes ton oeuvre. Oui, ton oeuvre. Tu as l'intime conviction d'avoir provoquer cela. Tu ne te l'expliques pas, c'est simplement en toi. Soudain le silence s'abat sur la maison, un silence de mort. La porte de ta chambre s'ouvre. Oh mon Dieu, Jack, tu vas bien? Ton beau père s'est rué vers toi, il tient ta entre ses mains, il scrute les plaies qui ont déchiré ta chair. Tu lis la terreur dans son regard. Toi, étrangement, tu te sens bien. A vraie dire, tu ne t'es jamais sentie aussi bien. Tu ne le sais pas encore, mais cette journée va changer le reste de ton existence. Tu ne le sais pas encore, mais t'es une sorcière. Tu ne le sais pas encore, mais tu viens de goûter à la magie. Non, tu ne sais encore rien. Jack? Murmure-t-il, de plus en plus inquiet de ton mutisme. Ton regard se pose sur lui, vide et impassible. Tu souris vaguement. Il te serre contre lui, il te soulève pour te sortir de cette chambre. Il ne comprend pas ce qui a pu se produire. Sur le pas de la porte, ta mère titube. Elle se coince contre l’embrasure de la porte. Un rictus de dégoût déforme son visage. T'es qu'un monstre, Jack. Ton beau père lui lance un regard assassin. C'est trop tard, le mal est fait. C'est trop tard, le fossé qui s'est creusé entre toi et ta mère est devenu bien trop grand, bien trop profond pour que l'on puisse espérer vous unir à nouveau. Il n'y a pas de pardon, pas d'amour, pas d'affection, juste de la rancœur, de la haine et de l'amertume.


Tes vacances d'hivers, tu les passes dans la famille de ton beau père, à New-York. Tu les détestes tous autant qu'ils sont. Tu les connais depuis toujours, mais il ne t'ont jamais considéré comme l'une des leurs, tu ne t'es jamais sentie à ta place au milieu d'eux, t'as beau avoir le même nom de famille, tu n'as pas le même sang. Enfin, tu craches pas sur un été à New-York. T'as 14 ans. T'as des rêves pleins la tête, t'as des étoiles plein les yeux. Ils se sont même pas rendu compte que tu leur à fausser compagnie pour rejoindre Times Square. T'as rejoints des potes de ta cousine, alors qu'elle est restée coincée avec le reste de la famille. Il y a du bon à n'être qu'un fantôme, qu'une ombre. A la limite, t'es certaine que ça les arrange de pas voir ta tronche. Tu ne leurs en veux pas, toi non plus tu les aimes pas. P*tain, elle est où Ginnie? Ginnie, c'est ta pseudo cousine. Tu hausses les épaules, vaguement. Il croit que t'en a pas la moindre idée, mais la vérité, c'est que t'en fous. T'espère même qu'elle se pointera pas, histoire que tu puisses en tiré profit. Le gars, il soupire, le regard se soulevant vers le haut One Times Square où la boule lumineuse est sur le point de descendre pour se poser à minuit pile. Tu lances un vague coup d'oeil aux alentours et finalement tu t'glisses à ses côtés, tes doigts viennent enlacer ceux du jeune homme. Tu le toises, ses lèvres se pincent, il hésite et finalement, il sert tes doigts contre sa paume. Il esquive un sourire. Le décompte commence. Un nouveau regard aux alentours, c'est là que tu croises le regard de Ginnie. 3. Elle a le feu aux joues, les cheveux en bataille, le souffle court. Elle s'immobilise. 2. Tu lui souris et lui adresses un clin d'oeil, mauvais et malsain. Tu sais exactement ce que t'es en train de briser. 1. Tu t'tournes vers lui. Juste aux moment où il veut tourner le regard vers Ginnie, tu glisses ta main sur sa joue. 0. Tu poses tes lèvres contre les siennes. Tu lui arraches son premier baiser. Tu l'as volé. Tu l'as pris en traître. Tu t'sens même pas coupable. Ses bras enlacent ta taille fine, les tient enserrèrent son cou. Tu finis par écourter le baiser. Tu lances un regard du côté de Ginnie, juste à temps pour la voir disparaître dans la foule. Tu jubiles. Tu t'sens bien. Tu t'sens forte. Tu t'sens supérieur. T'en as rien à foutre des Badstuber, de leur foutu sang. T'as jamais eut besoin d'eux. T'as jamais eut besoin de personne. Tu veux quelques choses, tu l'obtiens, c'est aussi simple que cela. Tu ne dois compter que sur toi même, sur personne d'autre. Tu sens son étreinte se refermer sur toi. Il enfuit son visage dans tes cheveux. Tu l'laisses faire, un vague sourire aux lèvres. T'es plus certaine de vouloir de lui. A ton âge, on tombe amoureux rapidement, trop rapidement. Toi, tu ne prétends pas à ce genre de chose. Toi, tu te lasses.Toi, tu prends pour mieux jeter.


Le soleil est déjà haut dans le ciel, ses rayons transpercent les rideaux de ta chambre pour parvenir jusqu'à toi, ils caressent de le chaleur doucereuse cette peau trop pâle, parsemée de tâche de rousseur. Un sourire se glisse sur tes lippes. Tes paupières s'ouvrent, tu laisses ton regard vagabonder dans ta chambre. Aucune trace de ton meilleur ami, un vieux chien avec lequel ta grandi. Aussi loin que tu t'en souviennes, il était là pour t'aider à franchir les obstacles de la vie. T'es tellement habituée à l'voir t'attendre sur le pas de la porte, que t'imagines pas une seule seconde que ce soit autrement. Pourtant, aujourd'hui, il n'est pas là. Tu t'attends à entendre ses pattes vers des claquettes sur le parquet. Seul le silence te répond. Tu sens qu'il s'est passé quelques choses, tu le sais. Il n'y a pas de raison pour qu'il ne soit pas là. Tu repousses la couette, t’extirpant de son enveloppe moelleuse. Tes pieds nus rejoignent le sol. Tu t'traines hors de ton lit, uniquement vêtue d'un t-shirt blanc ample qui t'arrives à peine sous les fesses. Tu passes une main dans tes cheveux, les rejetant en arrière alors que tu t'avances dans le couloir, à la recherche de ton meilleur ami à quatre pattes. Tu t'arrêtes à la Mezzanine. De là, t'as une vision panoramique de la maison. La maison est vide, il n'y a pas de trace de ton beau père. Ni de ta mère. Pas plus que ton chien, d'ailleurs. La porte vitrée est ouverte, tu peux sentir un courant d'air frais s'insinuer dans la maison. C'est agréable. Tu descends les marches, laissant ta main trainée sur la rampe. Tu siffles, espérant que le canon pointe le bout de son museau. Mais rien. Tu t'sers un verre de jus de citrouille, tu l'portes à tes lèvres, prenant la direction de l'extérieur. Tu t'arrêtes sur le pas de la porte, t'adossant à l'embrasure de celle-ci. Le soleil illumine ton visage, t'es obligé de te servir de ta main comme visière. Tu bois une gorgée, balayant les environs. C'est la qu'tu l’aperçois, à l'ombre d'un gros arbre. Tes lippes se pincent. Tes sourcils se froncent. Ton bras redescend mollement le long de ton corps, tenant du bout des doigts le verre de jus de citrouille. Tes pieds foulent l'herbes humides. Son corps gît sur la sol, dépourvu de vie. T'arrives pas à t'émouvoir. T'es même pas ébranlée par l'horrible vision de cet animal que t'as chéri. T'es juste fascinée par le poison qu'il a ingurgité. Ce ne sont que des petites boules rouges. Des fruits, normalement inoffensif et pourtant... Si puissant, si destructeur. C'est à cette instant qu'est née ta passion dévorante pour les poisons. Tu voulais ressentir ce pouvoir, ce contrôle,... Tu voulais donner la mort, aussi majestueusement, aussi théâtralement, aussi sournoisement. Tu portes le verre à tes lèvres, tu vides le contenus d'une traite. Tu te détournes de la seule créature que tu chérissais réellement, tu retournes sur tes pas, simplement. Tu retrouves l'intérieur de la maison, sa fraicheur, tu poses le verre vide sur le plan de travaille. Les gloussements de ta mère te parviennent à l'entrée de la maison. S'ensuit un soupire et les pas lourds d'un homme. La silhouette de ton beau père. Il a ce sourire piteux et désolé, ce sourire qui t'indique que ta mère s'est encore enfilé une bouteille de rhum et qu'elle s'est donné en spectacle. Tu te demandes pourquoi il reste avec elle... Sincèrement. Ta mère est une épave. Son visage est marqué et ravagé par l'alcool et la débauche dans laquelle elle s'est enfoncé au fil des jours, des semaines, des années. Tu te demandes comment il fait pour tenir le coup. Tu te demandes comment il fait pour éprouver encore de l'amour pour cette femme sans honneur. T'es pourtant ravie de l'avoir dans ta vie. T'es même reconnaissance. Cet homme, c'est le seul a s'être comporté comme un parent le devrait. Il s'approche et dépose un baiser sur ton front. Il ne dit rien. Il n'a pas besoin, il sait que tu as conscience de la situation. C'est ce que t'as toujours aimé chez lui, le fait qu'il te prenne pas pour une môme, qu'il te ménage pas. Tu quittes la cuisines, tu te laisses guidés par les effluves d'alcool qui proviennent sans nul doute de ta mère. Tu déboules dans le couloir et tu l'as vois, une bouteille de Jack à la main, essayant de se débarrassé de ses chaussures, en vain. Tu t'approches d'elle, un sourire mauvais aux lèvres. Tu t'penches pour lui prendre la bouteille des mains. Tu portes le goulot à tes lèvres, tu laisses le liquide ambré te couler dans la gorge. Tu l'as regardes. T'es qu'une merde. Que tu murmures avant d'exploser la bouteille contre le mur le plus proche. Le verre qui se brise résonne dans la baraque et interpelle ton beau père. Il laisse échapper un juron, persuadé que c'est l’œuvre de son épouse, il te tire en arrière et te demande d'aller dans ta chambre. Tu t'exécutes, non sans avoir lancé un regard à ta mère par dessus ton épaule. Elle te fixe, son regard livide et morne. Elle n'est plus que l'ombre d'elle même. Elle n'est plus rien.


Dossier de Jack Badstuber

Résultat aux B.U.S.E.s

Nombre de B.U.S.E. obtenu : 12.

Arithmancie : O.
Astronomie : E.
Botanique : O.
Défense contre les forces du mal : O.
Divination : E.
Études des moldus : O.
Études des Runes : O.
Histoire de la magie : O.
Métamorphose : O.
Potion : O.
Soin aux créatures Magiques : A.
Sortilège et enchantement : O.

Résultat aux A.S.P.I.C.s

Arithmancie : O.
Astronomie : O.
Botanique : O.
Défense contre les forces du mal : O.
Divination : E.
Études des moldus : O.
Études des Runes : O.
Histoire de la magie : O.
Métamorphose : O.
Potion : O.
Soin aux créatures Magiques : E.
Sortilège et enchantement : O.


C'est pour elle? Ton regard se tourne vers lui, assassin et glacé. Il éclate de rire. Tu serres les dents, tu serres les poings, tu détournes le regard de lui, refusant de l'affronter. Le truc, c'est qu'il connait les parties les plus obscures de ton âme, il sait que t'es pas du genre à ressentir quoi que ce soit, il sait que t'es pas le genre de filles qui pleurent un amour perdu, parce que t'es tout simplement pas de celle qui se fait larguer, non, toi tu brise les coeurs sans te retourner, tu blesses sans t'en soucier. Tu t"plaisais dans cette situation. Tu t'plaisais à être s'être fille sans lien ni attache. Tu croyais pas qu'un jour, tu te brûlerais les ailes, tu croyais pas qu'un jour, tu devrais lui demander de couvrir ta fuite. Ça l'fait rire de découvrir que finalement, t'es pas si forte, que finalement, t'es tout aussi humaine que n'importe quelle fille de cette école. Toi, t'sais pas trop quoi en penser, non, il ne vaut mieux pas y penser, faut juste que tu partes, loin d'elle, le plus loin possible, faut juste que tu la blesses avant qu'elle ne te blesse. Sérieusement, Jack, vient pas m'dire que tu tiens à elle? L'une de ses mains se saisit de ton bras, l'autre de ta gorge, il te colle au mur avec une brutalité bestiale. Tu accuses le coup, impassible. Va te faire foutre, c'est mon problème. Alors, c'est d'accord? Il laisse échapper un nouveau rire. Un rire jaune, dépourvu de saveur. Il finit par resserrer l'étreinte de ses doigts contre ta gorge. Tu serres les dents, tu détournes surtout pas le regard de lui. C'est pas mon problème? HEIN? Si tu veux vraiment te barrer d'ici, va falloir que tu montres un peu de bonne volonté, mon ange. Tu as toujours aimé cet aspect de votre relation, violente, bestiale, sans retenue, tout ce qu'il y a de plus primitif. Tu as du mal à respirer, mais tu comptes pas lâché le morceau. C'est trop difficile. Tu refuses de l'accepter, t'as l'impression que si tu le dis tout haut, ça ne rendra les sentiments qui plus réelle. Tes mains se posent sur ton avant bras, t'essayent de lui faire lâcher prise, mais tu fais pas le poids fasse à lui. Il consent à te relâcher, te repoussant contre le sol. Tu laisses échapper un grognement. T'as le souffle court. Tu m'saoules Jack. C'est là que tu comprends qu'il te cède. Tu relève le regard vers lui. On quitte Poudlard demain. J'm'occupe des formulaires et toi, tu vas faire c'que tu fais d'mieux !!! Tu vas briser le rêve de cette pauvre fille. Tu vas la regarder dans les yeux et lui dire que ce voyage, elle le ferra pas. C'est le cadet de tes soucis. Tu pourrais détruire des dizaines de vie dans l'unique but de sauvegarder ta vie. T'es persuadée que tu peux encore te sauver, que tu peux revenir en arrière, que tu peux l'oublier, simplement en la laissant derrière toi, comme tu as fais pour les autres. T'es prête à tout quitter pour pas être enchaînée à elle, pour garder ta liberté, même Poudlard, même ton ambition démesurée. La vérité, c'est que t'es pas aussi insensible que tu n'y paraît, tu refuses juste de te laisser approcher, de t'attacher. La vérité, c'est que tu n'es qu'une gosse qui crève de trouille.