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 it's like once you've been hurt, you're so scared to get attached again (r)

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Naëlle Ocarina
Naëlle Ocarina

Poufsouffle


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MessageSujet: it's like once you've been hurt, you're so scared to get attached again (r)   it's like once you've been hurt, you're so scared to get attached again (r) EmptyMar 19 Juin - 19:46

like you have this fear that every person you start to like is going to break your heart
DAMIEN L. CRABBLE & NAELLE OCARINA

La neige tombe, les cieux de plomb ne laissent plus percer la lumière du soleil. La délicate blancheur lui écorche les yeux, et les jeux de ses camarades ne l’amusent pas. La boule de neige l’a atteinte en pleine figure. Un moment, le silence fut roi, un moment seulement, Naëlle, oscille entre le désir stupide de voir ce silence durer encore ; et sa colère habituelle, si facile à provoquer. Puis, poussière et vents, le silence se brise, les éclats de rire retentissent. Mais Naëlle, elle ne rit pas. Des larmes perlent au coin de ses prunelles azurées, et elle fuit, préférant la situation de facilité à l’affrontement. Ce dernier, aurait été superflu ; Naëlle n’aurait jamais pu toucher l’un de ses camarades si elle l’avait voulu. Elle s’éloigne au pas de course, tourbillon jaune et noir, mordorée de blanc, dans le paysage blanchâtre qu’offre ce mois de décembre. Les marches sont glissantes, le sol traître, sous ce manteau blanc, et subitement, la poufsouffle se prend à détester la blancheur de la neige. Sa blancheur trop pure la révulse, et lorsque son regard porte derrière elle, dans le parc, ou les élèves s’en donnent à cœur joie, elle pousse la lourde porte de bois du hall d’entrée, et la referme presque avec une précipitation maladive. Les couloirs déserts sont son refuge, en ce lundi après-midi, et si tant est qu’ils sont glacials le froid n’a aucun effet sur elle. Ses cours ne reprennent que dans quelques heures, alors elle vagabonde, vadrouille, dans des couloirs dénués de vie. La neige a fondu, sur ses épaules, dans ses cheveux et y laisse des perles d’argent, qui scintillent à la lueur des torches fixées aux murs. Elle croise quelques élèves, mais, muette, refuse de s’avancer à leur parler ; ce ne sont que des étrangers, des inconnus pourvus de sourires stupides. Naëlle sourit rarement ; Lorcan fut le dernier à avoir emporté l’un de ces magnifiques sourires dans sa tombe. Morose, l’air perdue, elle erre ainsi pendant une heure, déambulant dans les couloirs d’un Poudlard qui se revêt d’une couverture de fantôme, de manoir déserté. Là, elle entends le cours donné par un professeur de métamorphose, un instant, elle tend l’oreille, lorsque, au travers de la fenêtre, le soleil perce alors les nuages. Tout attrait, dès lors, pour le château est perdu ; seul le soleil l’intéresse, le soleil et l’heure qu’il indique. Elle jure. Son cours est passé, elle se précipite, ne laissant dans son sillage que son odeur d’orchidée fleurie.

Les joues rosies, haletante, son souffle traçant des sillons dans l’air glacé, les cheveux ébouriffés par sa course, Naëlle parvint ainsi aux abords du terrain de quidditch. Ses prunelles balayent le terrain, et elle gémit, puis jure, puis gémit à nouveau. Le professeur ne l’a pas attendue, évidemment. Elle se débarrasse de son écharpe jaune et noire d’un geste rageur, la laisse tomber dans la neige. Son balai sous le bras, elle n’a l’air rien d’autre que d’une poupée de cire, ainsi, ses joues délicatement rougies par l’air frais, la pâleur de sa peau, et le bleu de ses yeux. Le soleil, alors, disparaît subitement. L’instant de magie s’est éteint, et le ciel reprend ce qu’il donne. Naëlle lève les yeux ; nul trace d’éclaircie, désormais. La neige se remet à tomber.
« Je déteste la neige. » souffle-t-elle, lorsqu’un flocon de neige se pose sur le bout de son nez. Rageuse, elle l’essuie vivement, et s’avance sur le terrain. Vides, les gradins, vide, le terrain. Et ce n’est pas pour lui déplaire. Elle ne veut pas que ça se sache. Elle ne veut pas que Poudlard sache que Nâëlle Ocarina ne sait même pas monter sur un balai. Non, décidément, non. Elle se débarrasse de sa lourde veste, déposant le tout sur le sol. Son pull aux couleurs criardes de sa maison, n’enlèvent cependant rien à sa silhouette svelte et si maigrichonne. Elle repousse ses cheveux, et les attache en un chignon improvisé. « ça ne doit pas être bien dur. » fit-elle alors, tendant une main au-dessus du balais. Denier coup d’œil furtif, à la dérobée, puis « debout. » le balais manque de lui crever un œil, certes, mais elle l’attrape avant. Non sans quelques jurons, toutefois. Naëlle l’enfourche. Elle ne laisse alors pas le temps à sa peur de prendre le pas sur ses émotions, elle frappe le sol de son pied et… L’instant est bref, mais l’air vivifiant lui frappe le visage, sa vue se trouble, et soudainement, le sol, la neige, sa roulade, son arrêt brutal dans la poudreuse, le balais qui vole à travers le stade… Le rouge lui monte aux joues, et sa terreur fut telle qu’elle en avait lâché tout objet, soit dit en passant, le balais, qui, lui, avait ainsi continué sa route tout seul.

Assise ainsi sur le sol, de la neige froide plein les frusques, Naëlle soupire. « je déteste la neige. » répète-t-elle, se relevant, sa voix résonnant dans le stade. Et, lorsqu’elle se met en quête de retrouver ce fichu balais, qu’elle fait volte-face, ce n’est pas la neige, qui, cette fois, manque de lui couper les genoux. Le jeune homme qui se tient là, un délicieux sourire narquois sur les lèvres, et le balais dans une main, n’est que la cerise sur le gâteau. Naëlle roule des yeux, s’approche de lui, se débarrassant de la neige qui orne royalement sa tête, et ses vêtements. « le spectacle t’a plu, je suppose ? » marmonne-t-elle sans aucune douceur toutefois. « t’as quelque chose qui est à moi » jette-t-elle sans attendre de réponse.

Mauvaise journée.
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Damien L. Crabble
Damien L. Crabble

Serpentard


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MessageSujet: Re: it's like once you've been hurt, you're so scared to get attached again (r)   it's like once you've been hurt, you're so scared to get attached again (r) EmptyVen 22 Juin - 21:08

Tel un soldat prêt à partir en guerre, tu remontes les manches de ton uniforme tout en expirant brièvement l'air stagnant dans tes poumons, tu craques les phalanges de tes doigts unes par unes, puis tu attrapes ton Nimbus ainsi que le pot de lustrant soigneusement rangé dans la commode prévue pour le matériel lié à tes affaires de sport. Armé d'un chiffon, tu t'attaques enfin à ton balais dont tu frottes vigoureusement le précieux bois et dont tu vérifies l'état avec attention. Tu serais fort embêté s'il lui arrivait le même sort que ton bon vieux Comète qui a vu son manche se briser suite à un choc avec une tribune durant un match. Certes son ancienneté n'avait pas arrangé la chose, mais ta négligence à son égard avait également été un facteur décisif dans sa durée de vie.. Et tu tiens bien trop à ce fameux Nimbus que ton père t'a généreusement offert quelques semaines après le malheureux accident du Comète pour réitérer cette grossière erreur. Concentré, attentif, minutieux, ce genre de travail qui nécessite de la patience ne te ressemble pas; comme quoi rien n'est impossible. C'est peut-être ta passion pour le Quidditch qui créé des miracles, en fin de compte. Qui te change, qui te fait renaître de tes cendres tel un phénix, qui te fait revivre, toi, le Damien solaire qui vit sa vie au maximum. Hélas, ce n'est qu'éphémère. Ou heureusement, en fin de compte. Tu l'ignores toi même. Enfin quoi qu'il en soit, tu es là, penché au dessus de ton balais comme au dessus d'un trésor, et ce qui germe dans ton petit cœur tandis que tu laisses glisser tes doigts sur la paroi du bois n'est pas pour te déplaire, quoi qu'il puisse se passer d'autre autour de toi. Une fois ton nettoyage terminé, tu fais léviter ton engin volant à l'aide de ta baguette afin d'avoir une vue d'ensemble. Satisfait, tu te redresses, le rattrapes et surprends ton reflet dans la vitre de la fenêtre.. La première réaction qui t'agite est un bref sursaut. Tu te surprends avec ce sourire béat accroché au visage et ça te perturbe toujours autant, mais.. Il faut bien avouer que tu trouves presque beau, cette expression figée sur ton minois de marbre gelé. Cesse de croire que tu as droit au bonheur, Crabble. C'est pathétique. A cette pensée ton sourire fraîchement né sur tes lèvres s'efface, puis tes pupilles traversent finalement l'épais vitrage qui te sépare du monde extérieur, les petits flocons de neige que tu aperçois virevoltant dans l'air, dansants avant de retomber au sol pour disparaître gracieusement tels des artistes sur lesquels le rideau rouge s'abat à la fin d'un spectacle te donnent soudain des envies d'évasion.

Une brise de vent glaciale vient effleurer ton visage alors que tu franchis le seuil de la porte du hall d'entrée. Un frisson secoue imperceptiblement ton échine, ta peau découverte se pique légèrement de petits reliefs dus au changement de température et des cristaux de neige viennent alors se loger dans ta crinière brune négligemment coiffée. Tu déposes ton balais sur une des grandes colonnes qui supporte une petite parcelle de toit et d'un geste vif tu relèves le col de ton manteau aux ornements verts et argents, ton écharpe fidèle aux couleurs de ta maison étroitement enroulée autour de ton cou. Enfin, tu cherches à tâtons ta paire de gants en cuir dans une de tes poches, puis le saint-graal découvert, tu les enfiles rapidement, couvrant tes doigts délicats rougissant déjà à cause de cette fraicheur matinale. Ta tête bascule vers l'arrière, ta face dirigée vers le ciel. Tu inspires longuement, les paupières closes, et tu sens le soleil contrastant avec la blancheur immaculée de la neige que tu foules de tes pas embrasser tes joues avec chaleur. C'est une journée magnifique. Consolatrice. Qui te correspond. Belle, froide, mystérieuse. Il est encore tôt. Personne n'est à l'horizon; personne ne brisera ce moment de tranquillité que tu convoites tant et ce depuis un bon bout de temps déjà. Vraiment, tu as un bon pressentiment. Finalement, après avoir savouré les rayons, tu empoignes ton Nimbus et décides d'amorcer ta course en direction du terrain de Quidditch qui semble s'époumoner pour que tu viennes le rejoindre, l'allumeur. Tes pieds s'enfoncent légèrement dans la couche blanche qui recouvre le sol, seul le bruit de friction que provoque la neige sous tes chaussures envahit tes tympans, si ce n'est qu'un silence presque complet et, il faut le dire, d'une plaisante douceur qui te transporte à l'époque où tu faisais encore des batailles de neige avec ton petit frère et ta petite sœur, l'époque où tu pouvais encore jouer par ce temps qui respire la pureté sans apercevoir des tâches rouges éparses provenant des poumons de ta propre mère tandis qu'elle violentait son organisme pour vous observer vivre.

Les gigantesques gradins se dressent devant toi sous tes pupilles ébahies. La grandeur du stade t'étonnera toujours comme au premier jour, visiblement.. Depuis que tu as débarqué à Poudlard, tu as tellement de souvenirs! Tu sens à nouveau un rictus d’allégresse se dessiner sur ton visage tandis que tu te retrouves à l'intérieur de l'arène. Tu l'observes de long en large, les grands cercles qui servent de buts, le compteur de points, les grands drapeaux sur lesquels trônent les symboles de chaque maison, les bancs vides.. Vide. Oui. Mais tout semble prendre vie alors que tes yeux se déplacent d'infrastructure en infrastructure. Le silence cède sa place aux cris des supporters, l'absence des joueurs se fausse à tes yeux, des images de ton précédent match s'invitant dans ton champ de vision. Et, inopinément, un hologramme d'Asphodel juchée sur son balais t'intercepte. Ton sourire s'élargit, et d'un bond, tu enfourches ton balais avant d'énoncer la formule magique. Tu décolles du sol, tu t'envoles dans les airs, majestueux, sans doute plus à l'aise là-haut qu'en bas. Finalement, ton patronus aurait peut-être dû être un oiseau plutôt qu'un renard.. Soit, tu survoles le terrain dans son entièreté, tournoie autour de la tour Serpentard, fais joyeusement quelques loopings.. Entre autre, tu t'amuses comme un gamin. Les bourrasques de vent qui te fouettent le visage te font l'effet de caresses, les flocons qui cristallisent dans tes cheveux en bataille, qui finissent par fondre et qui te gèlent le crâne te réchauffent paradoxalement. Le cœur.

Légèrement haletant, ton souffle formant dans l'air un petit nuage vaporeux qui s'estompe petit à petit, tu t'arrêtes, toujours perché en hauteur. D'ici, tu as une si belle vue.. « Mmmh? » Une silhouette qui vient de faire son apparition sur le terrain capte ton attention. Tu plisses les yeux, places ta main en visière au dessus de ton front afin de discerner l'identité de cette intrigante personne, en vain. Discrètement, tu t'approches. « Poufsouffle.. » Mais tu t'arrêtes vite dans ta descente quand ladite inconnue t'offre un magnifique spectacle. Ce dernier est de très courte durée mais tu le dégustes seconde par seconde tant il te donne envie de.. T'esclaffer. La chute est absolument splendide. Mémorable. Et soudain, comme pour te punir de ta mesquinerie, le balais de la demoiselle se dirige droit sur toi, à pleine vitesse, l'air de ne pas vouloir s'arrêter. « Woooow! » Tu l'esquives de justesse, et, réflexe oblige, tu tends ton bras en arrière tout en effectuant un demi-tour sur toi même afin de raffermir ton emprise sur cet impétueux balais. Une fois bien en main, tu reportes ton regard sur l'infortunée et tu reprends ton chemin vers le sol. Tu te retiens de rire, après tout, elle s'est peut-être fait mal et ceci risque de ne pas trop te faire rire si jamais il s'agit de quelque chose de conséquent. Seulement, le visage poupon qui s'offre à toi tandis que les longues mèches blondes qui le cachaient jusqu'à présent s'écartent ne t'aide pas vraiment.. D'ailleurs, elle te fusille du regard. « Le spectacle t’a plu, je suppose ? T’as quelque chose qui est à moi » Un gloussement s'échappe de ta gorge et simultanément tu lui tends son objet volant que tu notes, au passage, en assez mauvais état. Rien à voir avec ton Nimbus de péteux. « Désolé, c'est plus fort que moi, mais honnêtement, t'étais absolument fantastique Naëlle, j'ai jamais vu quelqu'un tenir aussi peu de temps sur un balais! » Tu la toises de haut en bas, elle pourrait presque être belle, ainsi naturelle, sa chevelure en désordre tombant en cascade sur ses épaules, la mine sombre, telle une poupée de porcelaine. Oui, elle est belle. Surtout qu'il faut avouer une chose. Si tu ne la connaissais pas un tant soit peu, tu aurais presque pu desceller une pointe de honte dans ses iris azures incandescentes, et c'est assez touchant. Mais non, tu ne le reconnaitras jamais . Sans prévenir, quelque chose germe en toi. Tu as envie de jouer. Là. Maintenant. Lentement, tu t'approches de la sorcière et tu lui relèves le minois par le menton. L’œil mielleux, ton visage peut-être un peu trop près du sien pour des ennemis, tes traits se transforment en une expression faussement peinée. De loin, vous pourriez presque passer pour un petit couple en pleine dispute! Tu plonges ton regard bleu dans le sien, et tu as l'impression, une fraction de seconde, d'y lire de la terreur. Mais de la terreur qui s'efface, de la frayeur passée. « Mais dis moi, Naëlle, si je ne te connaissais pas aussi bien, je dirais que tu as eu.. Peur de monter là-dessus? » Lances-tu en désignant le bien qu'elle a repris. « Ou bien.. Ai-je raison? Tu serais vraiment une galérienne du balais, ma jolie? » Tu n'es même pas sûr d'y croire, mais l'envie de la tester te démange trop. Là, c'en est assez, tu ne peux te retenir. Tu éclates de rire.

Quelle merveilleuse journée.
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Naëlle Ocarina
Naëlle Ocarina

Poufsouffle


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MessageSujet: Re: it's like once you've been hurt, you're so scared to get attached again (r)   it's like once you've been hurt, you're so scared to get attached again (r) EmptyMer 4 Juil - 22:19

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DAMIEN L. CRABBLE & NAELLE OCARINA


Les cendres de mer, les perles jetées à la mer, le ciel blanchâtre, grandiose, tel l’appel du vent dans les gorges du monde, de splendeur absolue, et pourtant, si vide, si proche du néant en soi-même que rien ne semble consoler ses pleurs. Elle avait bien essayé, de se relever, de marcher. La vérité est blessante, cruelle, et elle s’enfonce, s’empêtre dans un monde qu’elle refuse de nouveau de comprendre, ou, pire même, d’accepter. C’est de trop, leurs visages émaciés, leurs questions impertinentes qui lancinent son esprit de dagues acérées, prêtes à verser le sang. Et Naëlle se surprend à rêver qu’on les lui arrache, ces putains d’yeux ; ainsi ce monde lui sera caché, ainsi, finie la beauté, finie le méli-mélo de leur ballet ; il n’y aura donc que le noir pour elle, puisqu’il en fut toujours ainsi. Le noir est une couleur lui seyant parfaitement, contrastant si durement avec ce blanc trop pur qui recouvre les environs, ce blanc si pur qu’il en devient impur à ses yeux, et dont la réverbération met à mal des prunelles déjà condamnés. Alors elle peste, car elle ne fait que ça, n’a pas d’autre choix, sinon que d’accrocher les confins du monde en lui gueulant sa haine, son injustice et sa trahison morbide. C’est à peine, là, si elle distingue sa putain de silhouette ; non, en fait, ses bords sont si flous qu’elle ne l’identifie pas, et la rage dès lors gronde encore plus sournoisement. Naëlle brûle, incandescente, et sa chaleur terrifiante pourrait faire fondre la neige, seulement, cette chaleur, n’est pas visible ; et elle les blâme tous, d’autant plus que eux sont incapables de la VOIR cette rage, alors qu’elle-même est entortillée dedans, incapable de s’en sortir. Elle les blâme, la Blanche Colombe, de leur perfection, de leur normalité, de leur parfaite composition, dès lors qu’elle, n’a pas le droit à une vision. Injustice terrible, qui la ronge, la détruit, puis la reconstruit, pour venir la réduire en pièces à nouveau. Et chaque mot, chaque allusion à sa maudite vision, la rend folle de rage, non, la rend folle tout court. Et si ses autres sens ont repris le dessus sur sa vision diminuée, elle n’en a cure, et la vérité, Naëlle, la vérité, c’est qu’elle a affreusement peur de ne plus voir.

De là, les gradins ne lui parviennent que par leur présence ; il ne sont que des contours flous de couleurs criardes, impossibles à déterminer réellement. Et cette foutue peur du ciel, du vol, l’énerve presque autant que le reste de son être. De marbre cependant, la poupée s’approche, fuse, et demande qu’on lui restitue le damné balais. Le gloussement qui s’échappe des lèvres du garçon manque de lui faire perdre pied. A cran, Naëlle ? Un peu. « Désolé, c'est plus fort que moi, mais honnêtement, t'étais absolument fantastique Naëlle, j'ai jamais vu quelqu'un tenir aussi peu de temps sur un balais! » Le presque demi-sourire sans joie qui s’affiche sur le visage de la demoiselle en dit long, et un moment, elle hésite entre lui sauter à la gorge et s’enfuir. Le soleil disparaît, la neige tombe à gros flocons. Elle le maudit, lui et son balais, la neige et le soleil, la lumière et l’ombre. Elle ne réponds pas, mais là, dans le fond de prunelles vouées à la disparition, brûle une flamme sans pareille, et s’il la toise de tout son haut, elle lui renvoie un regard de braise. L’attitude de Damien change alors ; il s’approche, lui relève la tête par le menton. Naëlle plisse les yeux ; le fauve se méfie. « Mais dis moi, Naëlle, si je ne te connaissais pas aussi bien, je dirais que tu as eu.. Peur de monter là-dessus? » balance-t-il ainsi en désignant le cher balais détesté.« Ou bien.. Ai-je raison? Tu serais vraiment une galérienne du balais, ma jolie? » Elle se crispe, mâchoire fermée, poings fermés sur son balais. Ses doigts s’enfoncent dans le bois, ses dents dans ses gencives.

Puis, son éclat de rire. S’il n’avait pas rit, peut être cela serait-il passé. A un autre moment. Dans un autre endroit. Et un autre jour. Son rire retenti dans le terrain entier, et son écho semble repris par des milliers de voies imaginaires. Il ne lui a pas fallu longtemps pour trouver son point faible, là, en ce froid matin d’hiver, sous une bise glacée. Le rose lui monte aux joues, et elle se trahi. D’abord la honte, elle détourne le regard, n’osant rien répliquer, restant la petite Ocarina, la petite fille qui se terre. Puis, le changement, aussi vif que le vent, digne d’une tornade, s’opère. En un instant, la gamine passe d’effrayée à enragée. Sa rage prend le dessus, envoie tout sur les orties. « Qu’es-ce que ça peut bien te foutre ? » balance-t-elle subitement, le ton sec, presque trop hargneux, et, joignant le geste à la parole, elle tente d’envoyer son putain de balais à travers les anneaux qu’elle ne fait que distinguer ; or, sa course se dévie et le balais se plante deux cents mètres à côté, dans les gradins, faisant s’envoler une volée d’oiseaux indignés. Déconnectée, elle regarde les oiseaux, puis le balais. Même pas foutue de viser correctement, de voir correctement. La rage l’a quittée, et laisse place à son désespoir. De fines perles pointent leur nez aux coins de ses yeux, et elle s’empresse d’échapper à l’emprise de Damien, s’échappant de plusieurs mètres, et lui tournant le dos. Le temps d’essuyer ces stupides larmes, là. Et même après ça, après les larmes échouées sur son pull, elle n’ose se retourner, consciente de la violence dont elle vient de faire preuve. Une violence qui n’a pas lieu d’être. Alors, elle se penche, ramasse une poignée de neige, et la fais s’effriter entre ses doigts, le regard fixé sur les flocons de neige. « je déteste la neige » psalmodie-t-elle en murmurant.

Spoiler:
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Damien L. Crabble
Damien L. Crabble

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MessageSujet: Re: it's like once you've been hurt, you're so scared to get attached again (r)   it's like once you've been hurt, you're so scared to get attached again (r) EmptySam 4 Aoû - 18:23

La mesquinerie. Pourquoi as-tu besoin d'être aussi vile, parfois, de t'abaisser à un niveau qui ne te ressemble pas? La peur, pourtant tu ne la connais que trop bien. Cette sensation constante d'être épié, d'avoir cette épée de Damoclès perchée au dessus de ta tête, ces intestins qui se nouent au creux de ton ventre, ces perles de sueur froide qui parfois coupent ta respiration, qui t'arrachent une douleur dans la poitrine lorsque tu as le malheur d'inspirer trop fort, tu sais, ce sentiment d'insécurité que tu ressens mais que surtout, tu caches, tu enfouis au plus profond de toi? Oui, la peur, cela est loin de t'être inconnu. Tu devrais être compatissant avec Naëlle. Après tout, sa peur, à elle, est bien matérielle, bien réelle. Elle peut la toucher, la définir avec des mots clairs et concis. La tienne, de crainte? Elle est tellement.. Bizarre. Elle s'entremêle avec d'autres petits tourments qui jusque là n'étaient pas majeurs, mais qui se sont finalement amplifiés, et cela a donné naissance a donné quelque chose de flou, un véritable bordel que tu contiens tant bien que mal. Tout est axé sur ton don, mais ton don est tellement imposant et si incontrôlable.. Le seul moyen que tu as trouvé pour l'expier de ton être temporairement, c'est te défouler sur ceux que tu as désigné comme tes souffres douleurs. Naëlle, Aaron.. Mais au fond, même si tu répugnes à te l'avouer, tu sais que tu les apprécies. Naëlle te permet d'évacuer ton mal être, de façon éphémère, et comme c'est éphémère, comme une drogue, tu y reviens toujours, sans penser aux répercussions que la pauvre peut endurer par la suite. Aaron, lui, tu l'as manipulé avec de belles paroles, puis tu l'as publiquement humilié, pour finalement réaliser que tu tenais à lui plus que tu ne l'aurais jamais pensé. Il t'a tourné le dos, tu le regrettes, mais ta fierté t'empêche de refaire le premier pas. C'est terrible mais tu t'y résignes, et l'idée de ne plus pouvoir l'embêter te froisse énormément. Tout cela pour dire que tu ne devrais pas rire ainsi de Naëlle. Sa frayeur t'étonne, certes, te semble contre nature, mais tu ne peux la blâmer, te moquer ainsi d'elle. Après tout, un balais, parfois, c'est imprévisible.. La scène dont tu as été l'heureux spectateur était drôle, tu dois bien le reconnaitre, mais tes remarques cinglantes étaient quant à elles on ne peut plus déplacées. Tu es tout à fait conscient de ça, mais le sourire qui trône sur tes lèvres refuse de s'effacer. L'orgueil, l'orgueil, l'orgueil, toujours l'orgueil et cette peur qui te pousse à rester caché derrière cette barrière en titane que tu as construit autour de toi et de ton cœur. Et d'ailleurs, de toute manière, tu n'es pas prêt à la laisser se craqueler.

« Qu’est-ce que ça peut bien te foutre ? » La réplique sonne comme un coup de fouet dans l'air. Les émotions de Naëlle transparaissent sur son visage aux traits fins et t'indiquent que tu as vu juste. Que tu as réellement mis le doigt sur quelque chose dont elle a visiblement honte. Mais il y a plus que de la honte. Il y a quelque chose qui te souffle qu'elle en souffre plus qu'il n'y parait. Que le vol sur balais n'est pas forcément l'élément numéro un responsable de cette colère noire, mais qu'il fait déborder un vase ayant déjà atteint ses limites. Et à l'idée qu'elle puisse être comme toi, traumatisée par quelque chose qu'elle cache, fait instantanément s'évanouir le rictus que tu pensais "indestructible". Soudain, la sorcière envoie rageusement son balais à l'autre bout du terrain à la force de ses frêles petits bras, trajectoire que tu suis silencieusement du regard. Puis elle se défait de ton emprise et s'éloigne à quelques mètres sans que tu n'ose dire quelque chose, intérieurement bousculé par l'attitude de la Poufsouffle. Hagard, tu te contentes de l'observer jurer sur les flocons de neige immaculés qui se déversent au sol, comme une pluie d'étoiles glacées. Un détail te fait tiquer. Un détail que tu ne peux négliger. Tu pourrais jurer l'avoir aperçue pleurer. Et une fraction de seconde tu as eu l'image de ta sœur les larmes aux yeux apparaître dans ton champ de vision. Asphodel. La voir sanglotante est quelque chose qui t'insupporte tellement.. Inconsciemment, tu enfourches ton balais et tu t'envoles en direction de la tribune dans laquelle celui de la demoiselle a atterri. Peut-être pensera-t-elle que tu la laisseras enfin tranquille, peu intéressé par ce manque de réaction qui d'habitude a effectivement pour effet de te faire fuir, lassé. Mais non, pas cette fois, toi même tu en ignores la raison. Tu poursuis ton ascension vers les gradins et interceptes l'objet volant de Naëlle. Rapidement, tu l'attrapes et tu redescends à une faible vitesse.

Que dire? Que faire? Comment dois-tu t'y prendre? Tu as agi comme un parfait goujat il y a à peine quelques minutes. Comme si lui ramener son balais allait la réconforter, allait suffire pour te faire pardonner ou même pour effacer les mots peu amènes que vous vous êtes déjà échangés par le passé. Tu n'as pas envie de faire copain copain avec elle. Ce n'est pas dans tes plans que de te la mettre dans la poche. Mais au fond.. Tu es loin d'être méchant. Tu es loin d'être le type d'homme à rester insensible à un mal réel qui t'entoure, un mal être que tu ressens véritable. Pas le genre de chagrin de gamine amourachée qui vient de se faire jeter, non, ça, tu en ris énormément, mais le genre de souffrance intérieure qui est inarrachable, telle une inscription "torture" écrite sur le palpitant. Semblable à celle que tu as en toi. Tu fais quelques pas, prudent, vers la jeune fille. La neige couine sous tes chaussures, et une fois à une distance appropriée, tu lui tapotes l'épaule gentiment. Tu cherches tes mots, passe nerveusement une main dans ta crinière brune, humidifie tes lèvres, hésitant. « Écoute, euh, je suis désolé, je pensais pas que tu le prendrais aussi mal. » Pouaaah, rares sont les fois où tu t'excuses, tu avais oublié à quel point ça arrache la bouche. Finalement, tu la contournes, tu lui fais face mais tu ne la regardes qu'une fraction de seconde afin de vérifier qu'elle a bien cessé de pleurer. Ce n'est pas la première fille à qui tu causes des maux, à qui les perles salées trahissent les sentiments, mais tu dois avouer que tu n'as jamais été plus à l'aise qu'une baleine dans un bocal dans ces cas-ci. Désignant ton balais, tu inspires une grosse bouffée d'air. Être aussi altruiste ne te ressemble pas, mais quelque chose chez elle, là, à cet instant précis, te bouleverse légèrement. « Tu veux pas en parler? » Une proposition te brûle les lèvres. Le refus ne te fait pas peur, après tout, ce sera par la suite son problème, mais c'est sans doute un peu culotté que de faire comme si de rien n'était. « Si tu veux j'peux t'apprendre à voler. » Bon, eh bien voilà, c'est dit.

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Naëlle Ocarina
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Poufsouffle


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MessageSujet: Re: it's like once you've been hurt, you're so scared to get attached again (r)   it's like once you've been hurt, you're so scared to get attached again (r) EmptySam 11 Aoû - 16:50

like you have this fear that every person you start to like is going to break your heart
DAMIEN L. CRABBLE & NAELLE OCARINA


La tourmente l’emporte, elle ne contrôle plus rien. Ou donc est passée la Mignonne ? Ou sont les délicats sourires, les yeux pétillants d’étoiles dorées ? La Mignonne s’est effritée, elle a fui, terrifiée, tétanisée par un monstre qu’elle ne peux, qu’elle ne veut nommer. Le nommer, n’es-ce point le rendre réel ? Et n’es-ce pas, Naëlle, qu’elle ne veut pas que ça soit réel ? Qu’il serait plus aisé de penser que ceci n’est qu’un rêve, n’est qu’un malheureux malentendu, que Lorcàn surgit de nulle part avec son sourire parfait, sa douceur candide et son amour inconditionnel pour toute forme de vie. Et elle de le regarder avec ravissement, tandis qu’il lui explique à grands renforts de gestes, les complexités de la vie. Elle se serait assise, là, dans le creux du canapé, à rire comme une jouvencelle. Hélas, la vie est cruelle. Cruelle, injuste, et impitoyable. Le tourbillon l’a emporté, lui aussi, la laissant dans un débarras d’où elle n’arrive pas à s’extirper. Elle entend encore son rire, certaines nuits, et c’est en hurlant son nom qu’elle se réveille. En gueulant à s’en fendre l’âme ensuite, lorsqu’elle se rend compte qu’il ne serait jamais plus là pour la bercer dans ses bras.

Et la vision, ô doux fléau, sa terreur est si pure, si dure, qu’elle en oublie toutes les convenances, qu’elle envoie politesses et sourires sur les orties, et que jamais plus elle ne se préoccupe des autres. Son comportement est volage, et jamais plus elle ne semble être cette gamine souriante, dieux, non. Naëlle, qu’es-tu devenue ? Le miroir est brisé, les morceaux jonchent le sol et elle s’y coupe les pieds. Il n’y est pour rien, diable non, pourtant elle lui en veux, à lui, Damien, pour avoir le doigt là ou ça fait mal, pour l’avoir poussée dans ses retranchements. Elle en veux au monde entier. La colère brûle, menace d’exploser et rien, rien ne semble être en mesure d’apaiser ses tourments. Les flocons se déposent sur sa délicate silhouette, quand le mouvement l’intrigue. Le temps qu’elle se retourne, il n’est plus là. Le serpentard s’est envolé avec la grâce aisance de ceux qui valsent dans les airs. Elle suit sa trajectoire, un moment, puis, quand sa vision se trouble, elle détourne les yeux. Long soupir, la demoiselle, là, s’en retourne, ramasse son écharpe étalée dans la neige. Inlassable, la neige tombe. Le blanc pur est partout, et ses yeux s’en trouvent fatigués. Et alors qu’elle s’apprête à quitter le terrain, les pas, les pas sur la neige. Ca la stoppe net. Lentement, elle se retourne, comme si elle craint, une quelconque remarque de la part de Crabble.

Pourtant, c’est d’autres mots qui sortent de sa bouche. « Écoute, euh, je suis désolé, je pensais pas que tu le prendrais aussi mal. » Oh putain. Le rouge lui monte soudainement aux joues. Colère ténue, Naëlle redevient Naëlle. Les excuses sont aussi inattendues que l’eau dans le désert. Elle détourne la tête, incapable d’articuler un mot, et si honteuse de sa conduite, quelques secondes auparavant. Certes, il l’a poussée à bout, mais sa violence à elle n’avait aucune raison d’être explosée ainsi. Et il continue, se poste devant elle, lui bouchant toute retraite impromptue vers le château et sa relative sécurité, hors d’ici, hors de la neige abondante. « Tu veux pas en parler? » En parler ? Elle refuse toujours de le regarder, ses dents venant mordre sa lèvre inférieure. En parler ? En parler ? La panique nait au creux de son estomac. En parler ? Par les couilles de merlin, comment peut-elle parler d’une telle chose ? Elle ne l’assume même pas. « Si tu veux j'peux t'apprendre à voler. » elle se crispe, se raidit. Un long moment, elle reste ainsi, sans ajouter ne serait-ce qu’un mot, en proie à un combat intérieur furieux. L’envie de partager ce fardeau, l’envie de lui en parler, lui déchire les entrailles. Mais en parler, c’est rendre tout ça réel. C’est dire adieu à la relative sécurité de son esprit pour le balancer à la figure de n’importe qui, et encaisser chaque murmure, chaque coup d’œil de pitié, de tristesse. Naëlle veut pas de leur putain de pitié. Brusquement, ses genoux cèdent sous elle, et elle se retrouve à genoux, les mains dans la neige. A mi-voix, guère plus fort que le murmure du vent, « ce n’est pas voler le problème. » déclare-t-elle, la voix brisée par une émotion qui lui noue l’estomac, les entrailles et tout ça. Soudainement, elle lève les yeux vers lui. Les prunelles sont perlées par l’éclat de jeunes larmes en formation, mais sa voix, cette fois, ne tremble pas. « promet-moi. Promet de ne jamais en parler. » C’est presque un supplice, mais à ce moment-là, Naëlle se rend compte qu’elle a besoin de ça. Besoin d’en parler. Besoin de partager ce qui la ronge chaque jour un peu plus. Besoin d’une épaule sur qui se reposer.

Le vent siffle entre les gigantesques tours du terrain de quidditch, et la neige se stoppe. Le temps semble, l’espace, d’un instant, s’arrêter. Les nuages s’effacent doucement, et les rayons du soleil viennent caresser la blancheur de la neige. Naëlle ouvre les doigts, paumes tournées vers le ciel, ferme les yeux et lève le visage vers les cieux. Lorsqu’elle ouvre les yeux, la clarté l’aveugle, et les larmes dévalent ses joues rosies. «  ce sont mes yeux. » murmure-t-elle avec une terreur insidieuse courant le long de son échine.

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Damien L. Crabble
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MessageSujet: Re: it's like once you've been hurt, you're so scared to get attached again (r)   it's like once you've been hurt, you're so scared to get attached again (r) EmptyDim 12 Aoû - 22:27


Il y a quelque chose dans l'attitude et les expressions de Naëlle qui te désarçonnent pour de bon de ton piédestal de fierté, qui te ramène à un Damien que tu ne reconnais pas. Où es-tu passé, le moqueur, le taquin, l'orgueilleux, l'égoïste qui ne pense qu'à sa pomme? Tu aurais dû la laisser là, les yeux baignant de petites larmes, sa fureur en son sein, sa douleur dont tu ignores la nature la dévorer jusqu'à ce qu'elle craque sous tes yeux. Tu aurais dû continuer à rire d'elle, la pousser encore plus loin dans les abysses de sa colère, tu aurais dû continuer à te libérer de ton fardeau par cet intermédiaire facile. Tu aurais dû continuer à agir comme tu en as l'habitude, à incarner le toi que tu penses être devenu. Mais non, pas cette fois. Au lieu de ça, tu as laissé tomber dans la neige les deux balais que tu tenais chacun dans une main. Lui redonner son bien après une telle fureur contre ce dernier aurait peut-être été déplacé. Tu le lui rappelleras de ne pas l'oublier plus tard. A l'heure actuelle, la situation est propice à une toute autre conversation. La tempête Ocarina s'est calmée. La demoiselle a retrouvé sa candeur originelle, ses petits yeux de chat dont la flamme dense s'est amoindrie, son teint pâle illuminé par deux petites pommettes rougies par le froid hivernal. Tu l'observes se métamorphoser, passer du chaud au froid en un si court laps de temps. En un sens, cela te rassure. Pas qu'elle te soit particulièrement effrayante, mais rares sont les fois où tu as pu l'observer dans un tel état de perte de contrôle. Parallèlement, elle ne te crache pas tes quatre vérités à la figure, elle n'essaie pas de te frapper, elle ne te lance pas ce regard froid bourré de sous-entendus, elle ne refuse pas tes excuses même si elle ne les accepte pas non plus. En réalité, elle ne dit pas un mot. L'intrigue ne tarde pas à s'imposer à toi. Des questions fusent dans ton esprit alors que ses traits se crispent, ses petits poings fermement clos, et tu penses même percevoir sa silhouette trembloter, comme secouée de spasmes imperceptibles. Tes sourcils se froncent. Elle ne te regarde pourtant pas mais tu peux clairement lire sur son visage qu'à cet instant quelque chose ne va pas. Naëlle semble tiraillée entre deux extrémités qui te sont invisibles, terrorisée par un spectre qu'elle seule peut entrevoir. Lentement, tu te penches un peu sur la blonde, prêt à lui dire quelque chose, n'importe quoi qui puisse la tirer de son mutisme, mais tu n'en as pas le loisir. A peine as-tu cligné des yeux que votre entrevue prend un tournant inattendu.


La Pouffsouffle s'écroule. Littéralement, ses genoux heurtent le sol et ses mains s'enfoncent et se referment impitoyablement dans la poudreuse sans crier gare. Par réflexe, tu t'agenouilles à ses côtés et laisse un "woh!" de surprise glisser d'entre tes lèvres. Que lui arrive-t-il, bon sang? Naëlle demeure immobile, un silence s'insinue entre vous. Seul le vent qui souffle sur le terrain et qui effleure vos cheveux parvient à tes tympans. Enfin, ceci est de plus courte durée que tu ne l'aurais crû. Soudain, sa voix cristalline s'élève dans les airs, se mêle à la brise légère. Ce timbre que tu entends, il est tellement semblable à celui d'Asphodel lorsque vous parlez de votre mère que c'en devient troublant. D'un coup de tête bref, tu expies ces pensées de ta caboche et reportes ton attention sur la belle, tendant l'oreille pour entendre ses mots tant ils sont énoncés d'une voix faible, presque inaudible. « ce n’est pas voler le problème. » Ah bon? Pourtant, d'après le peu que tu as pu apercevoir de ses compétences en vol, cela en avait tout l'air, au vu son faible équilibre sur le balais. Cette réplique te brûle la langue mais tu te gardes bien de la dire. Inutile d'envenimer les choses, de raviver la flamme, de la chercher à nouveau alors que présentement elle t'apparait comme une chétive créature. Impression accentuée par ce subit regard déterminé mais suppliant dont elle te fait grâce, des perles salées au coin des yeux. Encore. Pourtant, paradoxalement, ce faciès torturé ne concorde pas avec la tonalité vocale sèche qui accompagne ses paroles. « promet-moi. Promet de ne jamais en parler. » Décidément, tu n'y comprends vraiment plus rien. Tu es passé de l'acteur au spectateur, de l'actif au passif. Une petite vanne manque de t'échapper -on ne change pas les mauvaises habitudes..-, mais le sérieux de la sorcière expédie rapidement cette mauvaise idée passagère de ton esprit. « Pour une fois, je vais te promettre quelque chose que je tiendrai. J'dirai rien. » Neutralité puissance max. Pas de sympathie, pas de compassion mais pas de méchanceté dans ta voix. Tu ne dois pas non plus la laisser se méprendre sur la nature de votre relation. Ce n'est pas parce que vous partagez à cet instant une sorte de moment "intime" tous les deux que vous êtes des amis.


On dirait qu'elle n'a jamais vu le soleil. Qu'elle aimerait embrasser sa chaleur, son nez orienté vers le ciel, qu'elle aimerait sa protection, qu'elle partage à ce moment là un instant privilégié avec l'astre solaire, les paupières closes. Elle a l'air bien. Seulement elle rouvre les yeux et les ténèbres semblent s’abattre une nouvelle fois sur elle, de véritable larmes dévalant le long de ses joues. Encore. Tu ne sais que dire. Fort heureusement, elle prend la parole avant que tu ne sois contraint de combler le vide avec une ânerie qui passait par là. « ce sont mes yeux. » Alors que tu t’imprègnes de ses mots, la terreur qu'elle laisse transparaitre et qui lui ressemble si peu te choque. Ce sont ses yeux. Qu'est-ce qu'ils ont, ses yeux? « Tes yeux? Ils sont très bien, tes yeux. » T'es vraiment con, Damien, et tu en es conscient. Mais l'évidence ne te saute hélas pas au visage, et la finesse n'est pas réputée pour être dans tes cordes. Soudain, quelques flash-back ressurgissent dans ta mémoire, comme s'ils avaient été scellés et que la découverte de ce secret en était la clé. Tu revois Naëlle dans les couloirs, brusquement chanceler sur ses jambes avant de s'appuyer sur un mur, vertiges que toi, tu as fréquemment en cas de migraines. Et si elle, c'était à cause de sa vue? Ensuite tu la revois quelques minutes plus tôt, viser les cerceaux avec son balais, et le lancer loin, très loin de sa cible. Enfin, tu revois ses yeux se plisser plus que la normale alors que les halos de soleil se réfléchissent sur l'immaculée étendue neigeuse. Les pièces du puzzle se rassemblent lentement mais sûrement dans un coin de ton crâne, il ne te reste plus qu'à toutes les assembler correctement. Sa vue lui fait faux-bond, ça tu en es certain. « Tu fais de l'insuffisance visuelle? C'est grave? » Tu ne peux brider ta curiosité débordante, tu as toujours été ainsi. Il n'y a plus qu'à prier pour que tes interrogations ne la brusquent pas trop. Les mains dans les poches, tu lèves les yeux au ciel à ton tour. Une nuée d'oiseaux traverse les nuages vaporeux, puis machinalement, ta main vient doucement se poser sur l'épaule d'Ocarina. « Allez, arrête de pleurer, les larmes, ça ne te va pas. »
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