« Quel match mes amis ! Mais quel match ! » s’exclama Diggory le capitaine de l’équipe, un sourire radieux aux lèvres. Les Huffepuff venaient de remporter un match exaltant. Au bout d’une heure et demi de passes, de tirs, d’échanges, le souaffle passant de mains en mains avec une vitesse incroyable, les cognards sifflant dangereusement autour des balais des poursuiveurs, les coups de battes des deux batteuses pleuvant pour protéger les poursuiveurs et l’attrapeur des attaques des deux balles folles, les gradins s’étaient soudain animés, l’acclamation de la foule résonnant jusqu’à eux : Miette, l’attrapeuse des jaunes, s’était emparé du vif d’or, le match était finit, les poufsouffles l’emportaient à l’issue d’une rencontre passionnante. Les joueurs posèrent pied au sol. Attrapant Miette par les hanches, Ludo la hissa sur ses épaules. L’équipe fut rapidement entourée d’une horde de Poufsouffles enthousiastes, s’agglutinant autour d’eux pour les féliciter et ovationner l’habile attrapeuse. Les autres maisons applaudissaient poliment, tout autant ravies qu'eux de la déculotté infligée par les jaunes aux prétentieux serpentards, si fiers et si hautains. Tout le monde se réjouissait de la réussite des jaunes, cela allait donner une bonne leçon à ces arrogants. Seuls les verts et argent quittaient les tribunes la tête baissée et la mine grise, grommelant dans leur barbe et remettant en cause l’arbitrage du match.

Tant pis pour eux, les jaunes eux étaient rayonnants. La troisième mi temps promettait d’être animée. John Fox, un poufsouffle dont le père tenait une brasserie, avait réussi à introduire une cargaison de bièraubeurre dans la salle commune de leur maison. Il faut dire que l’ambiance à l’époque était nettement plus détendue que ce qu’elle deviendrait par la suite avec les mesures futures… La direction et l’ensemble des professeurs étaient alors nettement plus tolérants. Un soir de fête comme celui là, ils savaient fermer les yeux et laisser les étudiants savourer un peu leur réussite. L’ensemble des jaunes se retrouva donc dans la salle commune de leur maison pour célébrer dignement la victoire. Fox avait également les elfes de maison dans sa poche. Il avait ravitaillé l’endroit, à présent empli de victuailles en tout genre.

« Ludo, aligne les mornilles mon grand » lui ordonna Altaira Fawez attendant pour récupérer sa monnaie. Feignant de n’avoir pas compris sa remarque, le poursuiveur attrapa son verre de bièraubeurre ignorant la main tendue de sa coéquipière. La batteuse cependant ne lâcha pas l’affaire : « Je t’avais dit qu’elle s’accrocherait à son balai la petite Miette… » La concernée entendant son prénom tourna la tête vers les deux étudiants, les sourcils froncés, intriguée. « Si tu lui avais pas sauvé la mise à la 42ème minute de jeu, je suis sur que le cognard qu’Aspho lui envoyait l’aurait désarçonnée. » répondit Ludo avec une mauvaise foie évidente… Impossible de nier d’avantage sa défaite, il remit à Fawez les trois mornilles qu’il avait parié sur la chute de leur attrapeuse. Ca lui apprendrait à parier contre un membre de son équipe. La blondinette réalisant alors qu’elle avait été l’objet d’un pari, frappa Ludo derrière la tête : « T’as parié contre moi, tu exagères quand même ! » lui reprocha-t-elle. Ludo massa sa nuque avant de s’excuser avec un petit sourire gêné craquant « Bah les affaires sont les affaires… Mais je suis heureux que tu n’ais pas finie à l’infirmerie. » Miette laissa échapper un soupire, son ami était vraiment un incorrigible parieur. « Tu es si mince et délicate, jolie Miette… Je ne pouvais pas soupçonner la force et la détermination qui se cachait sous cette apparence si frêle. » poursuivit le garçon avec un air volontairement théâtral qui eut le mérite de décrocher un petit rire chez l’attrapeuse : « Te donne pas tant de mal Ludo, c’est oublié va ! »


Dans le courant de la soirée, le séduisant jeune homme entreprit de partir à la « chasse ». Pourquoi ne pas tirer profit de sa victoire au quidditch pour conquérir une de ses jolies groupies ? Son regard se porta sur une ravissante blonde à la chevelure joliment ondulée et au sourire rayonnant. Attrapant deux verres de bièraubeurre, il s’approcha et en offrit un à la belle inconnue. Il se présenta à la jeune femme : « Salut jolie demoiselle. Je suis Ludo Verpey. Tu as du me voir sur le terrain tout à l’heure. J'avoue c’est un peu moi qui ai marqué la plupart des points. Le vol sur balai n’a plus de secret pour moi… » Sourire charmeur, regard malicieux, Ludo s’apprêtait déjà à servir son baratin de grand séducteur : « On s’est déjà vu quelque part non ? » Il fit mine de réfléchir avant de lui servir son éternelle phrase de drague, faisant mine de se rappeler où il l’avait vue « Ha mais oui, je me rappelle de toi… D’ailleurs, tu n’as pas trop mal aux pieds ? Parce que tu te promènes dans mes rêves chaque nuit... » Avec ça, il choppait à tous les coups…

Le stade de Quidditch était plein à craquer. Et ce n’était pas sans surprise, surtout lorsque l’on savait que les équipes à l’affiche n’étaient nulles autres que les Hufflepuffs face aux Slytherins. C’était donc les blaireaux face aux vipères, ce qui attirait toujours du monde. En fait, les matchs des Slytherin attiraient toujours du monde, car les autres maisons voulaient toujours les voir perdre, ce qui était, en toute honnêteté, très jouissif. Et comme l’ensemble de ses collègues, Tonks était bien présente dans la foule. Et ce n’était pas n’importe quelle supportrice, non, elle n’était pas vraiment du genre discrète. Lors des matchs des Hufflepuffs, Tonks était comment dire…En folie. Elle criait son soutien à l’équipe, elle bougeait dans tous les sens, elle sautait, parfois elle dansait, une véritable tornade qui faisait bien bouger les tribunes des Hufflepuffs. Et le pire dans tout ça, c’était que quasiment personne ne parvenait à suivre son rythme, sous peine de finir exténuer à la fin des matchs, alors que Tonks, était encore en pleine forme. Et ce fut le cas pour ce match-ci, qui dura bien une heure et demie. Un match intense, et lorsque la jeune attrapeuse des Hufflepuffs s’empara enfin du vif d’or, ce fut une explosion de joie au sein des tribunes. Une explosion de joie que ses camarades eurent du mal à exprimer physiquement tant ils étaient épuisés d’avoir suivi le rythme de Tonks aussi lentement, mais heureusement, elle était assez énergique pour montrer à quel point ils étaient heureux de cette victoire face aux Slytherins, qui étaient légèrement, pour ne pas dire complètement, dégoutés. Tonks en profita d’ailleurs pour jeter un coup d’œil à quelques Slytherin qu’elle connaissait, dont mademoiselle Crabble qui risquait de bien se faire lyncher par notre jeune Hufflepuff suite à cette cuisante défaite. Mais le match était encore loin d’être terminé pour la maison des blaireaux.

En effet, qui disait victoire des Hufflepuffs, disait aussi troisième mi-temps dans la salle commune. Et qui disait troisième mi-temps à Tonks, disait aussi une grande occasion pour s’amuser. Et pour s’amuser, le meilleur moyen à sa portée était bien sûr de changer d’apparence, afin de piéger de manière amusante ses amis. Oui, la jeune Hufflepuff était une diablesse dans l’âme. En ce jour de victoire de sa maison au Quidditch, elle décida donc de mettre une des couleurs de sa maison en avant. Elle prit donc l’apparence d’une belle jeune femme possédant une magnifique chevelure blonde légèrement ondulée. Tonks avait un don précieux, qu’elle maitrisait parfaitement bien à l’heure actuelle. Inutile de dire donc que ses choix d’apparence n’étaient pas le fruit du hasard, mais d’une réflexion stratégique. C’est ainsi qu’elle fit son apparition dans la salle commune qui débordait de vie, et sa présence ne tarda pas à attirer l’attention de certains mâles qui avaient des yeux de lynx, il faut le dire. Et ce fut sans réelle surprise qu’elle se fit aborder par son ami Ludovic Verpey, un grand séducteur dans l’âme, qui allait être, sans s’en douter un seul instant, la victime de son piège.

« Salut jolie demoiselle. Je suis Ludo Verpey. Tu as du me voir sur le terrain tout à l’heure. J'avoue c’est un peu moi qui ai marqué la plupart des points. Le vol sur balai n’a plus de secret pour moi… » Et tout cela était accompagné d’un sourire charmeur, et d’une bieraubeurre bien sûr, ce qui lui inspira une grande envie de rire, mais elle savait parfaitement maîtriser ses émotions lorsqu’elle utilisait ses capacités de métamorphomage, ce qui était un avantage hors pair. Elle savait que son baratin de séducteur ne faisait que commencer, c’est pourquoi elle le fit continuer sans dire un mot, en attendant impatiemment la suite. « On s’est déjà vu quelque part non ? » C’était juste génial. Elle ne savait pas qui remercier pour ce don, mais en tout cas, celui-ci lui permettait de vivre des moments qui n’avaient pas de prix. Elle pensait déjà à plus tard, et à comment elle pourrait hanter Ludo avec ce souvenir. C’était tout simplement exquis. « Ha mais oui, je me rappelle de toi… D’ailleurs, tu n’as pas trop mal aux pieds ? Parce que tu te promènes dans mes rêves chaque nuit... » Alors là, c’était…comment dire…la cerise sur le gâteau. Ludo était un incorrigible séducteur, mais il devait revoir ses bases pour la séduction, car là c’était vraiment trop facile. Tonks jouant le jeu à fond, et étant elle-même joueuse et séductrice dans le fond, elle s’approcha de lui comme une féline. Elle n’était qu’à quelques millimètres de ses lèvres lorsqu’elle changea de trajectoire pour approcher ses lèvres de son oreille, et lui murmurer la phrase suivante : « Entre toi et moi, cette technique de séduction doit marcher sur quoi, les premières années seulement, non ? Allons, Verpey c’est ça ? Il faut passer au niveau supérieur là. » Et tout aussi naturellement, elle revint à sa position initiale, portant la bieraubeurre à ses lèvres, et en buvant quelques gorgées, tout en plongeant son regard dans le sien. Elle voulait le voir passer au niveau supérieur, pour voir de quoi il pouvait être capable en drague. Puis, ce n’était pas vraiment désagréable, dans le fond. Ainsi, le jeu ne faisait que commencer.

Ses yeux charmeurs plongés dans le regard de la ravissante inconnue à qui il venait de servir sa phrase d’approche fétiche guettèrent sa réaction, convaincu d’avoir réussi son entrée en matière. Comment pourrait-elle résister à son sex-appeal et à ses paroles poétiques ? Il crut avoir touché le gros lot quand sa « proie » s’approcha de lui, tout en sensualité. Il observa d’un œil appréciateur le visage ravissant aux traits fins et délicats s’avancer vers lui. Avait-il déjà gagné un baiser, se demanda-t-il un instant. Ses yeux se perdirent dans la contemplation de ses lèvres rosées et brillantes aux courbes gracieuses, imaginant déjà le délice d’y goûter. S’en était presque trop facile. Cependant, lorsque leurs lèvres furent sur le point de s’unir, la jeune femme détourna subtilement la tête, dirigeant d’un geste rapide sa bouche si désirable vers l’oreille du jeune homme, se dérobant soudain de ce baiser que le garçon avait espéré. Ôtant sur le champ ses illusions au jeune homme par ses paroles moqueuses, elle lui murmura : «Entre toi et moi, cette technique de séduction doit marcher sur quoi, les premières années seulement, non ? Allons, Verpey c’est ça ? Il faut passer au niveau supérieur là.»

Malgré ces paroles quelque peu rafraichissantes de la jeune femme, le souffle chaud de son murmure contre sa peau avait attisé encore plus les ardeurs de séducteur du garçon. Elle était joueuse, très bien, constata Ludovic. Et un petit sourire amusé apparut sur ses lèvres. Après tout, si il y avait bien un domaine qui lui réussissait encore plus que la séduction, c’était le jeu. La jeune femme ne voulait pas se jeter dans ses bras sur le champ ? Elle voulait que le garçon passe « au niveau supérieur » ? Il suffisait de demander. Un peu de résistance de la part de sa future conquête pimenterait à coup sûr les choses. Rien de mieux qu’un petit défi de séduction pour animer une soirée aussi parfaite que celle qui se déroulait actuellement.

La jolie blonde reprit sa place initiale, remettant de la distance entre eux, provoquant une petite vague de déception chez Ludo. Affublé de son éternel sourire charmeur, le blondinet reprit néanmoins son baratin : « Excuse-moi j’avoue t’avoir surement sous estimée… » Il porta une nouvelle fois sa bièraubeurre à sa bouche, savourant une nouvelle gorgée de la délicieuse boisson, mais n'étanchant que partiellement sa soif puisque les lèvres du jeune homme ne désiraient à présent plus qu’une chose : se poser sur celles de la jolie blonde pour lui voler un baiser. Bien sûr ce n’était pas son genre d’embrasser sans l’accord de sa partenaire, il allait devoir faire tomber les défenses de la belle, l’envouter de ses charmes jusqu’à ce qu’elle soit habitée du même désir que lui : voir leurs bouches s’unir dans un baiser passionné. Au vue de l’attitude narquoise adoptée jusqu’ici par son interlocutrice, ce n’était pas gagné d’avance. Enfin Ludovic n’était pas du genre à renoncer si facilement… Peut être que la jeune femme était simplement intimidée par lui… Il aurait peut être du se montrer plus modeste dans sa présentation, songea-t-il. Tentant de rectifier le tir, il reprit la parole : « Tu peux m’appeler simplement Ludo tu sais. Je suis peut être l’un des meilleurs joueurs de quidditch de Poudlard, mais je n’aime pas qu’on me traite différement des autres élèves. Tu vois, au final je suis un garçon comme les autres. Sensible et parfois si seul… » Ajouta-t-il finalement, signifiant ainsi à la jeune femme que son cœur était libre. Ludovic avait toujours eu du mal à faire durer ses histoires de couple d’ailleurs. Les aventures passagères correspondaient probablement mieux à son caractère volage : il y avait tellement de jolies filles qu’il ne pouvait se résoudre à en choisir une seule… Il continua : « Par contre je ne crois pas me rappeler ton nom… » Normal, elle ne le lui avait pas dit. Bien que Ludo apprécie cette touche de mystère, connaître le prénom de sa cible était toujours à avantage en matière de drague.

S’il y avait bien une chose dont elle était sûre au sujet de Ludovic, c’est qu’il n’était pas du genre à baisser les bras, et c’est ce qui d’une certaine façon, rendait le jeu très attrayant. Cela lui offrait tout un panel de possibilités, et elle disposait donc d’une grande liberté, que ce soit dans ses gestes, ou dans ses mots. N’étant pas prêt à abandonner l’occasion de pouvoir ne serait-ce qu’effleurer les lèvres de la jeune blonde, il serait prêt à la suivre sur n’importe quel terrain, dont celui de la séduction, où il pensait être habile, mais où il allait très vite découvrir ses lacunes. Le seul défaut de son ami à ses yeux, était sans le moindre doute son côté volage. Il ne connaissait pas la notion de fidélité, et c’était bien regrettable. Pour elle, la fidélité était aussi importante que la loyauté, et trahir en amour était sans doute la pire des choses à faire. Ainsi, c’était peut-être l’occasion pour venger toutes ses jeunes demoiselles, et peut être de lui faire comprendre les conséquences de son comportement sur les autres, bien qu’elle se doutait qu’il n’était pas prêt de changer, mais là où il y a de la vie, il y a de l’espoir, n’est-ce pas ?

Son attention revint sur le jeune Hufflepuff, toujours aussi avide de ses lèvres visiblement, et près à tout pour faire naître en elle la même envie qu’il possédait en lui, en cet instant du moins, car elle savait qu’après avoir obtenu ce qu’il désirait, il passait à une autre cible, d’un seul claquement de doigt. « Excuse-moi j’avoue t’avoir surement sous-estimée… » Et encore, il était bien loin du compte. Ce sera sans doute la première fois qu’il fera face à autant de résistance venant d’une jeune demoiselle. Une demoiselle qui comptait être sans pitié avec lui, venant même à remettre en cause ses exploits de Dom Juan, et ses talents de séducteur. Oh oui, ça s’annonçait particulièrement épique et amusant. Enfin, surtout amusant pour elle, car Ludovic risquait d’en voir de toutes les couleurs. « Pas sûrement, mais certainement. » Lâcha-t-elle avec un sourire en coin, comme pour attiser volontairement, et davantage, les désirs du jeune Verpey. Il n’y avait pas à dire, Tonks était vraiment douée à ce jeu-là. Comme quoi, il faut toujours se méfier des apparences.

« Tu peux m’appeler simplement Ludo tu sais. Je suis peut être l’un des meilleurs joueurs de quidditch de Poudlard, mais je n’aime pas qu’on me traite différemment des autres élèves. Tu vois, au final je suis un garçon comme les autres. Sensible et parfois si seul… » Belle tentative pour renverser la vapeur, et passer du stade de vantard au stade de jeune homme sensible, avec un cœur à prendre. Rien à dire, s’en serait presque touchant, si seulement c’était vrai. Presque. Il n’y avait pas à dire, Ludovic était vraiment prêt à tout pour emballer ses proies. Cela ne faisait plus le moindre doute à présent. Un léger rire cristallin s’échappa d’entre ses lèvres, car son ‘sensible et parfois si seul’ était juste…magique, le connaissant. Il était incorrigible. « Ludo…Cette tentative est quasiment pire que la précédente. » Si c’était ce qu’il appelait passer au niveau supérieur, c’est sûr, il n’avait aucune chance de survivre à cette petite discussion. Son orgueil risquait d’en prendre un sacré coup, et c’était sans doute ce qui amusait le plus notre jeune métamorphomage dans l’affaire. Ludovic ne pouvait lui mentir et la faire tomber dans le panneau, comme toutes les autres, et il était temps qu’il le réalise, à moins de vouloir tomber dans le ridicule avec de vaines tentatives dignes d’un première année, et encore. « Passons aux choses sérieuses veux-tu…Si tu essayais autre chose que ton baratin habituel, pour voir ? » Une provocation de plus à destination du jeune Verpey. Etait-il capable de relever ce défi, qui lui demandait d’aller bien plus loin qu’avec les autres jeunes demoiselles qui faisaient preuve d’une naïveté sans égard à son sujet ? Voyons, cela ne faisait pas le moindre doute, elle était loin d’être comme les autres. Et s’il était tombé sur plus fort que lui, cette fois-ci ?

« Par contre je ne crois pas me rappeler ton nom… » Ah oui, son nom. Qu’est-ce qu’elle pouvait prendre comme nom cette fois-ci ? De nombreuses idées lui parcoururent l’esprit très rapidement, mais compte tenu de son apparence, un seul prénom retint son attention. « Eleanor. Eleanor Locci. » Elle était plutôt fière de son choix. Un prénom ravissant, d’une douceur et d’une finesse à son image.

« Pas sûrement, mais certainement. » répondit la jeune femme en souriant malicieusement alors que Verpey avouait l’avoir sous estimée, tout en dévorant des yeux la jolie blonde. Il tenta ensuite de se rattraper de son entrée en matière qui manquait quelque peu de modestie. Mais sa tentative de rattrapage sembla également tomber à l’eau, provoquant l’hilarité de son interlocutrice. C’est qu’elle était dure à séduire la petite, remarqua Ludovic. Enfin, entendre son rire cristallin et chantant qui s’envola suite à son auto description de lui même comme étant sensible et seul, ce son si doux et si agréable malgré une pointe narquoise évidente, cela valait bien la peine de tous ses efforts. Ludovic choisit d’y voir un peu d’encouragement. Son optimiste reprit le dessus, après tout ne dit-on pas : « Femme qui rit à moitié dans ton lit » ? Il était évident qu’elle n’était pas dupe de ses propos. Après tout le joueur de quidditch avait acquis une petite réputation ici. Sa bonne humeur et sa jovialité avait fait de lui quelqu’un de plutôt populaire, qu’on qualifierait de beaucoup de choses mais surement pas d’une personne «seule». Et avec son côté coureur, on n’avait pas l’habitude de dire de lui qu’il était un garçon très sensible… Pourtant il était loin d'être sans coeur! Alors qu’il souriait niaisement, heureux d’avoir pu amuser un peu la jeune femme, elle reprit la parole, effaçant immédiatement le sourire du garçon par ses mots, une vraie douche froide pour son ardeur: «Ludo…Cette tentative est quasiment pire que la précédente. Passons aux choses sérieuses veux-tu…Si tu essayais autre chose que ton baratin habituel, pour voir ?»
Un pas en avant, trois pas en arrière… Et un vent de plus à ajouter à la collection du blondinet. Le poufsouffle nota néanmoins qu’elle l’appelait à présent Ludo et non plus Verpey. Les familiarités commençaient à s’instaurer entre eux, et ça c’était plutôt bon signe, pensa-t-il pour se remotiver. Et son sourire réapparut… Et en plus, il venait d’obtenir son prénom « Eleanor. Eleanor Locci. » lui avait-elle répondu. « Un prénom ravissant, pour une jeune femme ravissante » fit-il à son tour, avec sincérité. En vérité, plus il la regardait et plus il la trouvait jolie, et plus elle le repoussait plus il la désirait. C’était son côté joueur qui prenait le dessus. A quoi bon remporter un trophée si il n’y a aucun challenge ? Et avec Eleanor, le défi semblait immense et certainement pas gagné d’avance… « Enchanté de te rencontrer Eleanor. » Les yeux du jeune hufflepuff brillaient alors qu’ils détaillaient la somptueuse jeune femme. « J’ai du mal à comprendre comment ça se fait qu’on ne se soit pas rencontrés plus tôt. Heureusement, le destin se rattrape en nous réunissant ce soir… » Ludo leva son verre pour le faire s’entrechoquer doucement contre celui de son interlocutrice, dans une volonté de trinquer : « A cette soirée ! Et à la victoire de notre maison ! Il faut qu’on fête ça dignement. » Il profita de son toast pour se rapprocher un peu plus de sa proie. Bon, ses premières tentatives « classiques », peut être un peu trop «voyantes», avaient échoué… Qu’importe, le blondinet avait de la ressource, il n'avait pas encore abattu toutes ses cartes. Il choisit d’attaquer sous un autre angle, plus subtil. Sympathiser, discuter tranquillement, apprendre à connaître sa cible, pour mieux rebondir ensuite. « Tu étais dans les tribunes je crois ? Le match t’a plu alors ? » En plus, Ludovic aimait bien entendre l’avis des spectateurs parce que lorsqu’il était sur le terrain, concentré sur les passes de ses coéquipiers, le fait de devoir récupérer le souaffle lorsque leurs adversaires s’en emparaient, tirer avec justesse et puissance une fois devant les trois cercles qui servaient de buts, tout cela en évitant les cognards qui faisaient siffler l’air autour de lui, il est vrai qu’il n’avait pas forcément le temps de voir toutes les actions, il ratait la plupart les duels aériens qui se jouaient entre les deux attrapeurs. Il poursuivit ensuite avec d’autres questions :«Et sinon, tu es venue toute seule ici ? » fit-il en balayant rapidement des yeux la pièce, observant brièvement les visages des élèves qui les entouraient, histoire de s’assurer qu’il n’y avait pas parmi eux les traits jaloux d’un petit ami baraqué. Ludo avait beaucoup de défaut, il était enclin aux coups de cœur, tombait facilement sous les charmes des ravissantes étudiantes qui l’entouraient, mais il n’était pas du genre à piquer les petites amies des autres. Il s’était une fois retrouvé dans une situation compliquée, flashant sur une jolie fille, tentant de la séduire avant de s’être assuré que la voie était libre, il préférait désormais éviter cela. S’être fait jeter un sortilège, et se retrouver pendu par les pieds à cause d’un petit ami inquiet et possessif une fois, cela lui avait suffit !