Bonjour.

Je suis désolé de t'importuner avec une telle lettre, mais je n'ai pu que céder à ma brûlante curiosité. Je resterai anonyme. Je ne te dirai pas qui je suis, ni d'où je viens. Je crois que tout cela est bien secondaire face à toutes les questions et tous les doutes qui me taraudent l'esprit. J'espère que cela ne te gênera pas et que tu ne déchireras pas ces parchemins avant même d'avoir lu ce que j'ai à te révéler. Car, oui, il s'agit d'une révélation. Ou, du moins, je le crois. Bon, je ne sais pas comment te présenter les choses. Je m'excuse encore une fois pour ma maladresse, mais je n'ai pas l'habitude d'écrire des lettres, encore moins d'écrire de tels propos... mais venons-en au faits.
Voilà, tout à commencer pendant un repas de famille. Je sais, ça peut paraitre étrange que je t'en parle, mais c'est nécessaire. Donc, j'étais en réunion de famille à Saint-Pétersbourg. Tout le monde était présent autour de la table. Tout le monde, en particulier un homme, le cousin de ma mère. Lipovski qu'il s'appelle. La vodka coulait à flot et il s'est mis à marmonner un nom... et puis des phrases. Il parlait d'un abandon, de sa fille qu'il avait du laissé "orpheline", de Nastya. Ses plaintes n'ont pas quitté mon esprit depuis, malgré mon bas âge. Déjà, je me sentais concerné par cette jeune fille, sans savoir réellement pourquoi. Quelle fut ma surprise en te croisant un jour. On criait ton nom : Nastya. Un nom dont je me suis souvent remémoré, un nom unique, un nom que je n'oublierai peut-être jamais. Le tien donc. J'ai été longtemps tiraillé entre t'aborder ou me taire. Mais, le peu qu'il me reste de moral m'a incité à te prévenir : je connais ton véritable père, ses sentiments envers toi, tes origines.
Je suis prêts à tout te raconter. Je suis prêts à t'aider même. Parce qu'une fille comme toi a le droit de savoir que son père la manque et qu'il ferait tout pour la revoir. Crois-moi, je ne suis pas un opportuniste. Je veux simplement t'aider à retrouver ton identité. Et si tu juge que cela n'en vaut pas la peine, que tu n'en as rien à foutre, eh bien sache que je respecterai ce choix. Voilà, je crois t'avoir dis l'essentiel. J'espère que je ne t'effraie pas. Si oui, ce n'en est nullement mon intention.

Avec tout mon respect,

M.

Bonjour,

Ta lettre me laisse assez dubitative. Tu ne te présentes pas et tu dis avoir des renseignements sur mon père que je n’ai jamais vu. Je ne sais même pas comment il s’appelle. Comment pourrais-tu le connaître si, moi-même, sa fille, je ne le connais pas. Tu dis qu’il fait partie de ta famille, est-ce que tu es au courant de sa particularité ? Est-ce que tu la possèdes toi aussi ? Je n’aime pas parler de tout cela dans une lettre mais j’ai besoin de réponses. S’il te plait, promet moi que personne ne lira cet échange, j’ai suffisamment d’ennemis et de personnes qui cherchent à me nuire. D’ailleurs, comment puis-je croire que ce n’est pas une blague ? Tu aurais très bien pu inventer un nom et m’envoyer cette lettre pour voir ma réaction. Sache que mon père est un sujet sensible pour moi donc, si c’était vraiment une plaisanterie, je te conseille de l’arrêter tout de suite.
Même si j’ai tendance à ne pas te croire, une partie de moi se demande si tu aurais des informations à me fournir. Par là, j’entends des informations concrètes histoire de m’assurer de ta bonne foi. J’ai toujours voulu connaître mon père et je dois dire que tu as fait renaître cet espoir en moi. J’espère simplement que cet espoir ne s’envolera pas en même temps que toi. S’il te plait, accepte une rencontre avec moi. Je sais que je ne suis pas la fille la plus populaire de Poudlard et que c’est un peu « la honte » d’être vue avec moi mais j’en ai besoin. Je ne te croirais jamais à 100% si je ne peux même pas te voir. Est-ce que tu aurais un prénom à me fournir ?
Etant donné que tu prétends bien connaître mon père, est-ce que tu sais où il est ? Pourquoi il m’a abandonné ? Pourquoi il n’est jamais venu me voir ? Et ma mère, est-ce que tu as des informations sur elle ? Est-ce que je suis fille unique ou ai-je de la famille ? Est-ce que nous avons un lien de parenté ?
Désolé, je pose beaucoup de questions mais ce sont celles auxquelles j’ai toujours rêvé avoir des réponses.

J’attends de tes nouvelles avec impatience,

Nastya.

Bonjour.

Comme je te l'ai dis, je ne voulais pas m'imposer en t'accostant personnellement. Tu m'aurais sûrement fuis, me croyant pour un fou furieux. En t'écrivant, j'étais sûr de pouvoir communiquer plus facilement avec toi. Et puis, mon identité n'a pas d'importance. Ce qui compte, c'est que tu saches que ton père biologique est toujours vivant et que tu lui manque terriblement. Je le sais, car je les vus de mes propres yeux de nombreuses années. Si par moment mon enfance ma parait floue, les instants passer avec lui me revienne clairement en mémoire. Je sais que tu es cette Nastya dont il a si souvent nommé. Je suis un filleule éloigné pour Lipovski. Et si tu ne me crois pas, tu peux au moins me faire confiance sur quelque chose : Да. Я русский (oui je suis russe). Et, chez moi, j'ai appris à ne pas me foutre de la gueule de mes camarades de Poudlard (comme certains le font très bien d'ailleurs), donc ne crains rien. Ton secret ne sera révélé à quiconque. Je sais ce qui est en jeu, je suis conscient de la gravité du sujet et je connais ce qui sommeille en ton père et en toi. Etre un Loup-Garou est un "don" rare et j'imagine que c'est un fardeau très lourd à porter. Savoir que ton père est un lycanthrope te donnera peut-être la force de surmonter cette épreuve dans ta vie. Ce n'est encore que mon avis, car, après tout, que sais-je des Loup-Garou ? Je n'en suis pas un et je n'ai malheureusement pas de conseils à te donner, outre celui d'écouter les nouvelles que j'ai de ton père.
Je n'ai que faire de l'image que tu as à Poudlard. La mienne n'étant pas reluisante non plus. Je ne suis pas de ces élèves qui te regardent de haut et te descendent à la moindre occasion. Je suis plutôt de ceux qui foutent à rien en classe et qui partagent un joint avec ses amis avant un cours. Tu veux me voir ? Je refuse et tu n'as pas le choix, de tout façon. Peut-être plus tard, quand les choses se seront améliorées entre ton père et toi.
Ton père te cherche. Depuis longtemps, il désire te voir et te parler. Il serait capable de remuer terre et ciel pour avoir de tes nouvelles. Mais, d'un côté, il a peur. Il a toujours eu peur en vérité. Il ne contrôle pas sa lycanthropie. Il n'a jamais pu la contrôler. Et c'est pour cette raison qu'il t'a abandonné à ta naissance. Il l'a fait pour te protéger d'un danger permanent s'il t'élevait. Quant à ta mère, je n'ai aucune information sur elle et je crois que ton père n'en possède pas plus que moi. Il ne serait pas étonnant que tu sois alors fille unique.
Mais, le principale, c'est de savoir qu'il t'aime, n'est-ce pas ?

Dans l'espoir de t'apporter des réponses,

M.

Bonjour,

J’ai réfléchi à ta lettre toute la nuit. En vérité, je ne savais pas quoi te répondre. J’ai également pris peur quand tu as cité mon « don » comme tu l’appelles. Personne n’est au courant à part Dumbledore et quelques professeurs. Je dois dire que le fait qu’un élève dont j’ignore tout connaisse ce secret me fait un peu peur. Pendant un instant, j’ai pensé te répondre en niant tout en bloc mais tu as l’air d’être incroyablement bien informé. Tu es sans doute la seule personne qui me relie à mon père, la seule chance que j’aurais jamais de pouvoir lui parler.
Tu dis qu’il est un loup-garou également ? Comment est-ce que ça se fait que je ne l’ai pas été dès la naissance ? C’est mon petit ami qui m’a mordu lorsque j’étais à Durmstrang. Pas lui. Est-ce pour ça qu’il culpabilise ? J’aimerais beaucoup lui parler, apprendre à le connaître. Est-ce que tu as encore des contacts avec lui ? Est-ce que tu pourrais le convaincre de venir voir Dumbledore ? La potion tue-loup est une incroyable découverte. Il pourrait vivre sa lycanthropie comme moi je le fais. Lors de la pleine lune, nous devons inoffensifs. S’il acceptait, nous pourrions enfin nous connaître réellement.
En revanche, je ne comprends pas pourquoi il n’a jamais voulu me voir. Par des soirs normaux j’entends. Je comprends très bien qu’il veuille être seul les soirs de pleine lune mais il n’y en a qu’un par mois. Il aurait pu me mettre dans une autre famille, juste cette nuit-là et nous aurions pu vivre ensemble. J’ai tellement de regrets. Je suis également jalouse de toi étant donné que tu l’as côtoyé. Comment est-il ? Pourquoi est-ce qu’il ne m’a jamais envoyé de lettres ?
Quoiqu’il en soit, tu peux lui dire que je vais … bien. J’étudie à Poudlard, comme tu le sais. J’envisage de devenir professeure. J’ai peu d’amis mais ils sont de confiance. Personne n’est au courant de mon secret ; ceux qui le sont ne le trahiront jamais. Je ne lui en veux pas d’être parti, je souhaite juste prendre contact avec lui. Qu’il me parle de ma mère aussi. Tu peux lui dire qu’il me manque également.
Parlons de toi. Je sais que tu ne veux pas me voir mais, si tu es parent avec mon père, on doit être des sortes de cousins éloignés non ? Cela ne ferait pas de mal d’avoir un allié, quelqu’un à qui parler. Tu es dans quelle maison ? Tu peux m’en dire un peu plus sur toi ? Promis, je respecterai ta volonté, je ne chercherai pas à connaître ton identité. Ce que j’aimerais savoir c’est si nous nous sommes déjà parlé dans le cadre d’un cours par exemple ?

Avec ma reconnaissance sincère,

Nastya.

Salut.

Je n'aurais jamais imaginé que tant de questions puissent te tracasser. Je dois te dire que ta lettre m'a donc quelque peu effrayé. J'ai peur de ne pas pouvoir t'éclairer comme il le faut et le flot de questions a explosé le doute en moi. Je n'ai pas tout de suite répondu à ta lettre. J'ai laissé le temps couler, histoire de m'aérer l'esprit et de remettre en place mes souvenirs sur ton père. Et puis, hier, je me suis demandé que l'attente devait t'être interminable et stressante. Alors, je me suis levé en pleine nuit et j'ai ma plume et un bout de parchemin. J'ai commencé à t'écrire, même si je répondais anarchiquement à tes questions. Finalement, je me suis endormi sur le papier et, le lendemain, je suis arrivé en retard à mon premier cours de la semaine. Je ne me plains pas, car j'ai déjà vécu cette expérience de nombreuses fois. C'est juste ma façon de me faire pardonner pour cette attente. Et, maintenant que tout baigne, je suis en état de te répondre. J'espère que je n'oublierai rien.

Je ne vais pas me mettre sur la même piédestal que Dumbledore, mais je crois pouvoir tenir la bouche fermée à propos de ta particularité magique. Certes, je suis terriblement bavard, mais il m'en faudra plus pour avouer d'un trait le secret d'une personne, surtout d'une personne telle que toi, Nastya. Nous sommes des cousins éloignés tout de même et on ne touche pas à la famille, c'est sacré. Depuis tout petit, on m'a enseigné à respecter tout Fenwick. Même si tu ne porte pas mon nom de famille, tu en fais clairement partie. Alliés, nous le sommes. Dis-moi ce qui te pose problème, alerte-moi et je réglerai ton différent avec la personne concernée. En écrivant cela, mes pensées sont centrées sur Dolohov en particulier. Cette mégère est maléfique et je la hais. Ça ne m'étonnerait pas si elle s'en prenait à toi et à ton "don". Aussi, sache que je n'ai pas peur d'elle, je me ferais même un plaisir de lui tourner la tête avec mon esprit tordu et révolté.
Mais il y a plus important que la malice de Dolohov et mon ardeur à la briser en un coup de sortilège. J'en viens à notre sujet de discussion. Ton père. Loup-garou, il l'est. Mais la lycanthropie ne se transmet pas de père en fille, ni de père en fils. Tu garde un goût prononcé pour la viande crue et le sang, mais tu ne te transforme pas. Ton "petit-ami" de Durmstrang avait un différent avec ton père. Il a été mordu en pleine lune par ce dernier et a voulu se venger. Il a retrouvé ta trace apparemment et t'as transformé. Ton paternel avait conscience de la gravité de ce "don" et des conséquences malheureuses que cela pouvait entrainer dans la vie d'une petite fille. Il ne désirait pas que tu devienne le monstre qu'il est. C'est pour ça qu'il t'a abandonné. Il ne se maîtrisait pas. L'odeur du sang l'attirait et il en était comme dépendant. Tu noteras le danger pour toi d'être élevée en compagnie d'un tel homme. Il n'avait pas le choix et, à l'époque, la potion Tue-Loup n'était pas ordinaire à l'Est. Peut-être que ça a changé à présent. Mais, il n'ose pas revenir, de peur d'être rejeté et haïs.
Je suis sûr qu'il rira de joie en entendant de tes nouvelles. Ton pardon le réconfortera, pour sûr. Ça se trouve, ça le stimulera à avoir confiance en lui et à te rencontrer un jour prochain.

Bye,

M.

PS : je porte du rouge et or la plupart du temps.

Bonjour,

Je ne te connais pas mais, puisque tu prétends que nous sommes cousins, je ne peux que te faire confiance. N’ayant jamais eu de vraie famille, je peux te dire que les liens du sang sont très importants pour moi parce que rares. Je te crois quand tu dis que tu ne révèleras pas mon secret même si je t’avoue que le fait que quelqu’un d’autre que Dumbledore le sache me fait un peu peur.
Je te remercie également de te proposer pour combattre Dolohov, cependant, ce n’est pas elle qui me cause le plus de soucis. Comme tu dois sûrement le savoir, je suis loin d’être populaire et certains élèves s’amusent à se moquer de moi mais ne t’en fais pas, je prends leurs remarques pour ce qu’elles valent. Ce qui me fait le plus de peine, ce n’est pas leur moquerie, c’est sans doute le fait que je n’ai jamais connu mon père. Est-ce que tu aurais une photo de lui par hasard ? Je n’ai même aucune idée de ce à quoi il peut ressembler.

Je t’avoue, au passage, que j’ignorais totalement que c’était mon père qui avait mordu mon ex petit ami. Je ne sais pas quoi en penser. J’ai l’impression que c’est de la faute de mon père tout ce qui m’arrive. S’il ne l’avait pas mordu, je ne serais jamais devenue ce que je suis aujourd’hui. Mais, après tout, qui suis-je pour le blâmer ? Je n’ai aucune idée de ce qu’il a vécu durant tout ce temps mais j’imagine que ça a dû être très dur. Si tu es en contact avec lui de quelque manière que ce soit, demande lui de venir voir Dumbledore s’il te plait. Il trouvera une solution et lui fabriquera une potion tue-loup pour l’aider à mieux vivre son don. De plus, cela pourrait être l’occasion pour que l’on se voit enfin, en toute sécurité. Soumets lui l’idée s’il te plait, je compte sur toi.

Au passage, je sais que tu m’avais demandé de ne pas te retrouver mais, étant donné que tu as mis ton nom dans ta précédente lettre, j’ai fait quelques recherches. J’ai trouvé deux Fenwick à Poudlard dont un seul qui appartient à Gryffondor. Je suis désolée mais j’avais besoin de savoir à quoi tu pouvais ressembler histoire d’avoir au moins un repère. Etant donné que c’est ce que tu souhaitais, je ne suis pas venue te parler. Toutefois, si tu en ressens l’envie, sache que j’accepterai n’importe quel rendez-vous quand cela te conviendra. Je ne sais pas si tu es au courant mais j’ai été baladée de famille d’accueil en famille d’accueil durant toute ma vie. Il est hors de question pour moi de laisser passer la chance de connaître enfin quelqu’un de mon sang. Je pense que j’ai vraiment besoin d’avoir quelqu’un à qui me raccrocher.

Dans l’espoir de pouvoir te rencontrer,

Nastya.