Un grand silence régnait dans le dortoir des Jaune & Noir en cette nuit d'hiver, seule les respirations régulières se faisait entendre, paradoxal quand on connait la cacophonie habituelle des rires des jeunes Poufsouffle. Mais là, le château entier était endormi à cette heure tardive de la nuit, faisant régner un silence apaisant sur toute la batisse. Un silence brisé par le grondement sourd de l'orage. Je m'étais posée sur mon lit, les yeux posées sur les poutres de bois écaillé du plafond, essayant désespérément de dormir, ne serais-ce qu'un quart d'heure, juste dormir sans y parvenir tant au dehors la nuit était rythmée par les éclairs aveuglants et le tonnerre assourdissant qui avaient déchiraient le ciel. J'avais toujours eu très peur des orages, depuis mes huit ans exactement. Je me rappelle de tout. Le moindre détail de cette journée gravé dans ma mémoire comme une marque au fer rouge. Ardent. Mes parents étaient sotie et c'était mon frère le plus âgé, James qui devait nous garder, mais comme souvent il restait enfermé dans sa chambre sans vraiment faire attention à nous. Nous jouions. Deux enfants courant dans le petit jardin gallois qui nous semblait immense vu par nos petits yeux, entremêlement de rires et d'innocence. La douceur de l'enfance. Un jeu de cache-cache avait alors commencé, tandis que mon frère me cherchais je m'étais tapie dans un petit buisson, au fond du jardin près de la où ma mère faisait pousser quelques plantes. Alors que les minutes passaient, je riais intérieurement en ne voyant pas débarquer mon frère alors que, peu à peu, le ciel s'assombrissait, le bleu pâle se mouvant en gris sombre, trop sombre. Bientôt les gouttes glaciales étaient tombées du ciel. Bientôt suivies par le bruit sourd du tonnerre qui grondait sous un ciel devenu gris sombre presque noir. Aussi sombre qu'une nuit sans étoiles, tantôt éclairé par la lumière aveuglante de violence des éclairs zébrant le ciel. J'étais restée ici des heures, des minutes, une nuit peut-être je n'aurais su le dire, à regarder ces forme lumineuses déchirer le ciel dans un bruit de tempête. Ce n'est que quand mes parents sont rentrés que je suis sortie de là. Frigorifiée et terrifiée. Le grondement du Tonnerre résonnant encore dans mes oreilles.

Cette nuit était orageuse, aussi orageuse que ce jour-là depuis lequel ces tempêtes de lumière et de foudre me terrorisaient, littéralement. Je poussais un soupir en me retournant dans mon lit, mes yeux se posant vers ma montre qui indiquait 1 heure du matin. D'un geste engourdi, je m'assit sur le lit, osait un regard vers la fenêtre que je détournais immédiatement tandis qu'un éclair de foudre déchirait la pénombre. Mes doigts se resserrèrent sur mes draps, teintant mes phalanges de blanc tandis que je tentais de contrôler cette peur irrationnelle. Je détestais ça. Me sentir faible. Non, c'était insupportable. Je poussais un nouveau soupir puis je décidais de me lever, une balade dans les murs de Poudlard serait après tout, un excellent moyen pour tenter de me détendre. J'avais toujours aimé me promener dans les recoins du château. Découvrir les passages secrets, les pièces mystérieuses et les couloirs abandonnés. De temps en temps, il m'arrivait de croiser quelques individus en quête de découvertes comme moi. Bien souvent Potter et sa bande, les dits maraudeurs, d'autres fois des élèves moins fanfarons. Je me levais, enfilant rapidement un jean et un tee-shirt avant de quitter le dortoir sur la pointe des pieds. J'avançais le long des couloirs, laissant l'adrénaline s'infiltrer dans mes veines, chassant peu à peur la peur tandis que les murs plus épais atténuaient le bruit du tonnerre. Je me stoppais, entendant un bruit, me collant derrière la statue d'un sorcier connu dont j'avais oublié le nom tandis que le professeur Prewett passait dans le couloir en compagnie de son ami, le professeur Slughorn. Je m'accroupis, lentement. Si le professeur Slughorn était quelqu'un que j'appréciais et le Prewett un professeur dont la réputation le nommait comme quelqu'un d'assez indulgent et proche des élèves, je préférais ne pas me faire repérer. Tandis que les deux homme s'éloignaient en riant, je me relevais et reparti en direction de la salle du miroir du Rised. L'un de mes amis de Poufsouffle m’avait dit y être allé, une fois et je voulais voir ce que le reflet de cet artefact magique me réservais. Curiosité ? Peut-être, mais je n'avais rien d'autre à faire, de toutes façon, j'entendais encore le son ténu du tonnerre et je n'arriverais pas à dormir tant que l'orage ne serait pas passé, donc autant tenter, non ? Alors que j'arrivais dans le couloir du quatrième étage, je me demandais ce que la surface plane du miroir me réserverais. Un visage ? Un destin ? Une utopie ? Moi même ignorais ce que je désirais le plus au Monde. Tellement de choses en vérité.J'étais presque devant la porte menant à la salle du miroir lorsque j'entendis tout à coup des sons qui se rapprochaient. Un bruit sec et claquant. Comme des talons foulant les pavés de l'école. Je me stoppais net tandis que l'image de la Dolohov me vint à l'esprit. Pas elle. Je ne réfléchis plus, m'élançant dans la première pièce que j’atteignais, prenant bien garde à ne pas claquer la porte en la fermant. Dehors, j'entendis la vois ténu de la Dolohov discuter avec celle du professeur Selwyn. Je reculais, poussant un soupir de soulagement lorsque des bruits me parvinrent à l'oreille. « lumos » chuchotais-je tandis que la lumière de ma baguette éclaira la bibliothèque de l'école. Pas de professeur visiblement, ou je me serais déjà fait prendre avec la lumière de mon sortilège. «Il y a quelqu'un ? » interrogeais-je, ma baguette tendue.