Le quatrième étage était certainement le plus animé de tous par les incessantes allées venues des étudiants sorciers mais également du corps enseignant. En effet, la bibliothèque était un endroit stratégique de réunion où beaucoup profiter de la tranquillité pour étudier ou lire. On pouvait comptais également sur le cours de métamorphose qui accueillait en général pas mal d'élèves. Cette matinée là, le froid était particulièrement mordant même dans les couloirs de l'école et la plupart des élèves s'agglutinaient entre eux, dans l'objectif vain de se réchauffer en attendant la venue du professeur. Kaylàh était quant à elle, accoutumée au froid et aimait le sentir sur sa peau de satin. Bien emmitouflée, elle attendait le début du cours en observant de son regard tranchant les élèves autour d'elle. Une demoiselle semblait lui faire la conversation ; la demoiselle semblait converser avec Kay et pourtant, cette dernière ne semblait lui accorder qu'une oreille à moitié attentive. Tandis que sa camarade, jeune serpentard blonde était plongé dans un récit passionnant qu'elle pensait partager avec la demoiselle Rosier, cette dernière lui fit sèchement sans cesser de balayer l'endroit du regard, guettant visiblement l'arrivée d'une certaine personne. « Cesse de me faire part de ton quotidien veux-tu. Ne vois-tu dont pas.. » la demoiselle Rosier finit par tourner brusquement sa tête vers sa camarade blonde « ..que ta conversation m'ennuie ? ». Au même moment, la porte de la classe s'ouvrit et les élèves purent enfin entrer, tous excités à l'idée d'assister à un cour de métamorphose. Laissant pantoise sa camarade, Kaylàh entra sans plus s'en soucier et s'installa à sa table non loin. Une fois les élèves arrivés, le professeur exposa le travail qu'ils auraient à accomplir sur un temps imparti et redisposa l'emplacement de ses élèves en effectuant une division de la classe. Ainsi, tous durent former un couple de deux sous les directives de l'enseignant magique. « Quant à vous Monsieur Lupin, vous formerez votre couple avec.. Mademoiselle Rosier ! ». A son nom, Kaylàh ne put s'empêcher d'émettre un léger rire amusé. Ils n'étaient pas à leur première fois en tant que duo et visiblement, les professeurs semblaient trouver entre les deux une certaine efficacité dans leur collaboration. A n'en point douter, Kaylàh aimait être la partenaire du jeune homme bien malgré les différences qui les séparaient. Toutefois, sa définition du travail s'avérait être complètement discordante avec celle du rouge et or. En effet, depuis maintenant un certain temps, elle aimait particulièrement mettre dans l'embarras le jeune homme et observer cette confusion et son malaise procurait un plaisir sadique à la jeune femme. Revenons au présent; les deux s'installèrent côte à côte et le silence se fit dans la salle tandis que le professeur expliquait les travaux que les élèves auraient pour devoir de faire. Après quelques minutes d'écoute, Kaylàh décrocha son attention du cours et des babillages du professeur pour le reporter vers Remus; elle l'observa longuement et sans crier gare, posa délicatement mais discrètement sa main sur la cuisse du jeune homme. D'une voix basse mais assez audible pour que Remus puisse comprendre les propos qu'elle lui adressait, elle le caressa tout bonnement. « Tu sais, je n'imaginais pas mieux comme collaboration.. ». Elle rit doucement tandis qu'elle ôta sa main de sa cuisse mettant fin à ses "attouchements". Kaylàh ne renonça pas pour autant à ses avances et déposa sa main cette fois-ci sur celle du jeune homme, sur la table et à la vue de tous. Sachant que se bécoter était formellement interdit par un décret, tout deux risquaient gros. « Pas toi ? Ne fais pas ton timide voyons, je suis certaine que tu espérais la même chose.. » La provocation était de mise.

Un sourire carnassier se dessinait lentement tandis qu’elle guettait les moindres micromouvements de Remus pendant qu’elle caressait sa main. La sœur Rosier put enfin croiser son regard quand il se retourna vers elle – elle remarqua au passage la teinte inhabituelle de son visage- pour lui ôtait sa main. A la vue du sourire forcé de Remus, Kay pencha légèrement la tête de côté, attendant les répliques prochaines du jeune homme. « Et si on travaillait ? » Question qu’elle n’entendit que de très loin puisque du moment où la demoiselle avait décidé de porter toute son attention sur Remus, plus rien ne pouvait lui en détourner. Elle ne répondit pas à sa question, se contentant de le regarder se remettre au travail, un sourire indescriptible flottant sur ses lèvres. «Ce sortilège sort souvent à l’examen de fin d’année paraît-il. ». Après un moment de silence, Kay parut subitement attentive à ses propos et reporta son regard sur le parchemin face à eux. Plus étonnant encore, elle lui répondit sur un même ton sérieux. « J’en ai entendu parler, c’est vrai. Mais il n’y rien de bien difficile en somme. Un mélange de concentration et d’habileté ; simple mais non moins vicieux. Il faut du temps et de l’entraînement. C’est certainement pour cette raison que les professeurs tiennent à nous interroger là-dessus. » Remus avait-il finit par la ramener un peu plus à la raison ? N’espérez point, ça n’était pas le cas. Ne vous laissez pas leurrer, la demoiselle savait ce qu’elle faisait. Quand il était question de titiller une personne, dans n’importe quel sens du terme, Kaylàh était particulièrement créative et savait rapidement comment s’y prendre selon la personne en question. Avec Remus, elle était motivée par l’amusement et d’autres sentiments du même type ; rien de bien méchant –conduite relativement étrange de sa part-. Non , pour tout dire, Kaylàh préférait prendre en surprise. Tantôt sérieuse, laissant croire qu’elle avait arrêté de s’amuser pour se consacrer au travail mais finalement surprendre au dernier moment. La réaction de la victime était particulièrement amusante et elle était certaine qu’elle ne regretterait pas. Finalement, elle jouait avec sa proie. Qui l’eut-cru sachant que Kaylàh pourrait facilement être celle de Remus le soir de pleine lune… « Attends, je vais m’installer face à toi ; comme ça on pourra travailler plus aisément et nous répartir les tâches plus rapidement. » La verte et argent alla même jusqu’à lui adressait un sourire effrayamment amical. Elle se leva, et dans toute la grâce dont elle avait l’habitude de montrer dans le moindre de ses gestes, elle regagna le siège de l’autre côté de leur table. Entre temps, le professeur avait fini de donner les directives et chacun des couples pouvaient commencer le travail donné tandis que l’enseignant magique s’asseyait à son bureau pour obtenir une vue d’ensemble sur la classe. Il lui serait donc plus facile de surveiller ses élèves en cas de problèmes. Kaylàh feignit de travailler pour essayer de d’écarter tous soupçons et de faire en sorte que Remus ne soit plus sur le qui-vive. Il était évident qu’il le serait toujours, surtout en la présence de cette jeune fille quelque peu délurée, mais cette dernière savait très bien jouait son jeu, particulièrement en compagnie du jeune homme. Après quelques instants, Kaylàh releva les yeux où une lueur carnassière brillait. Elle se tourna discrètement vers le professeur à qui elle faisait dos sans alerter Remus. L’enseignant magique balayait lentement au même moment la salle et son regard allait bientôt se porter sur la table qu’elle partageait avec le rouge et or. Vive, elle se retourna et sans plus attendre, tout en gardant sa posture droite pour n’éveiller aucuns soupçons de la part du professeur, Kaylàh remonta son pied le long de la jambe de Remus. Lentement, délicatement, elle arriva petit à petit au point sensible. Tout en faisant mine d’écrire, elle reporta son attention sur Remus qui dès qu’elle eut croisé son regard, se mordit la lèvre inférieur sensuellement. Elle alla même jusqu'à lui faire un clin d'oeil. En elle, elle gloussait à n’en plus pouvoir mais elle s’interdisait d’extérioriser son fou rire, sous peine de se faire remarqué par le professeur. Et puis, son objectif n’était pas de tomber avec Remus mais plutôt de le voir s’écrouler seul.. Objectif atteint puisque, tandis que la classe était plongé dans un silence religieux, le professeur devenu sceptique face à la mine que présentait Remus s’exclama à son adresse « Mille Gorgones, que diable se passe-t-il ?! » Comme si la scène n’arrivait pas encore à son paroxysme, les élèves alentours se retournèrent, intrigués par la scène qui allait se jouer face à eux. Dans le mouvement, Kaylàh fit de même, feignant la surprise pour ne pas éveiller les soupçons d’autrui.

Décidément, le visage de Remus était tel que Kaylàh ne put s’empêcher de se racler la gorge pour essayer de se reprendre. Elle observa la manière par laquelle Remus essaya de s’en sortir ; telle une petite proie essayant de sortir du trou dans lequel elle venait de tomber, Kay n’en rata pas une miette. « Je..je suis juste un peu… malade. De la fièvre depuis hier soir, mais ce n’est pas très grave. » Très vite après, Kaylàh se retourna et utilisa son visage d’ange comme pub mensongère, ajouta avec éloquence en alliant avec cela une voix douce mais assurée pour s’adresser au professeur « Ceci étant, et soyez-en assuré, je me montrerais parfaitement apte à m’occuper de lui si besoin est. La fièvre nous joue des tours régulièrement, est particulièrement vicelarde et malgré une volonté de fer, on ne peut, très souvent, s’en débarrasser seul. » Le professeur resta sceptique et après avoir lancé un dernier regard suspect à Remus, s’acquitta de ses tâches personnelles. Visiblement, sa phrase, pleine de sous-entendus n'alerta pas le professeur. Il faut dire qu'elle venait de décrire fidèlement ce qui se tramait entre Remus et elle tout en usant d'allégorie et de mots périphériques.
Aussitôt l'attention du professeur détourné, Remus repoussa sa jambe et lui adressa « Si tu tiens tant que ça à te retrouver en retenue avec Dolohov, soit. Mais ne m’entraîne pas avec toi là-dedans ! ». A ces dires, la demoiselle Rosier roula des yeux avec amusement et lui répondit sur un ton horriblement calme et décontracté, tandis qu’elle mit jambe sur l’autre et qu’elle s’adossa plus confortablement à sa chaise. « Du calme Remus, Dolohov n’est pas présente, que ce soit dans cette classe ou dans les couloirs alentours que je saches. Détends-toi un peu. » Elle reporta son attention sur ses ongles vernis et fit mine de les observait avec minutie pendant qu’elle reprit la parole, cette fois-ci sur un ton qui mêlait sarcasme et ironie. « Et si tu veux mon humble avis, avec la très crédible excuse que tu viens d’offrir à notre cher professeur, personne ne risque de découvrir une quelconque supercherie. » La demoiselle conclue sa phrase par un bref rire amusé. Son inspection des ongles achevés, elle croisa ses bras et les posa sur sa table pour y appuyer son menton. De ses yeux aciers, elle détailla Remus et après quelques instants de silence, elle lui déclara. « Tu ne me feras pas croire que ce que tu « endures », t’es déplaisant à ce point ; alors dis-moi pourquoi est-tu si réticent ? N’as-tu dont jamais connu ne serait-ce qu’un seul instant doux avec une partenaire ? » Sa question resta en suspens le temps que son regard le détaille une dernière fois de bas en haut puis elle reprit sur un ton à la limite de la méprisance. « Autant pour moi, la question est relativement clair. Et puis, ce n’est pas comme si ta maison regorgeait de bons partis, ne serait-ce rien qu’un minimum potables. » Premières piques envoyées, et d’une ! Insinuait-elle que les demoiselles rouges et or ne fussent pas tellement gâtées par mère nature ? Certainement. Insinuait-elle que Remus ne soit pas capable de se trouver une partenaire amoureuse ? Probablement. Kaylàh n’avait absolument aucun état d’âme et aucun tact par la même occasion. Son but premier étant de sortir de ses gonds le jeune homme face à elle. « Ceci dit, si aucun de tes amis ne sait te montrer les règles primaires en terme de séduction, je peux te montrer si tu le désires. Toutefois, je dois te prévenir d’une chose : je préfère la pratique à la théorie. » Reprit-elle de plus belle dans une voix qui redevint aussi charmeuse, voir aguicheuse qu’au début. Décidément, elle avait vraiment décidé que Remus serait son quatre heures aujourd’hui. Comme pour illustrer ses propres dires, elle approcha sa main lentement de celle de Remus et lui adressa un énième clin d’œil.

Etait-elle sérieuse ? Peut-être bien en fin de compte. Remus était un jeune homme charismatique et la demoiselle Rosier, grande séductrice, n’aurait pas refusé de le compter sur son tableau de chasse. « Pardon ? » demanda Remus incertain. Kaylàh ne laissa rien paraître, pas même une lueur amusant prouvant qu’elle plaisanter. Elle préférait continuer à observer la réaction de Remus qui semblait batailler dans son fort intérieur. Après avoir retiré sa main de la sienne, Remus reprit « Je…je crois pas que ce soit une bonne idée. » Un demi-sourire discret se nicha au coin de la bouche de Kay. Remus ne laissait presque rien paraître mais pour le peu, Kaylàh l’entrevit. Cette dernière d’ailleurs chercha le regard de son camarade mais c’est après un bref contact « visuel » qu’il déclara « Va te trouver un autre jouet Kaylàh. Ca ne m’intéresse pas. ». Cette dernière parole eut un effet complètement inattendu sur la demoiselle puisqu’on l’entendit presque aussitôt s’exclamait avec vexation « Remus ! ». Ce dernier venait-il d’appuyer sur un point sensible jusqu’au point de la vexer ? Après tout, il venait de refuser son invitation, dont on ne sait toujours pas la réelle nature, dont on ne sait pas si elle était honnête ou si c’était une simple supercherie de mauvais goût. La demoiselle Rosier se raidit sur sa chaise tout en gardant Remus dans sa ligne de mire. Son visage avait viré du tout au tout et elle apparaissait à présent avec des traits tirés et des yeux foudroyants qui montraient clairement son « moi vexé ». « Serais-tu en train d’insinuer que je ne suis...pas assez bien pour toi ? » lui fit-elle exaspérée. Comme si la pensée qui allait suivre lui était humainement impensable, elle détourna la tête de côté avec amertume et continua. « Comme si je n’étais pas assez belle pour toi ? ». Plus incroyable encore, après être resté quelques secondes plus tard la tête ailleurs, son regard se reposa sur Remus. Un regard qui n’était plus le même. Un regard.. embué. Kaylàh Rosier était-elle sur le point d’émettre quelques larmes ? La demoiselle reprit alors d’une voix légèrement déraillé, probablement sous le coup de l’émotion. « Je ne pensais pas voir un jour une telle insolence et prétention, qui plus est émanant de toi. » Elle baissa alors la tête, ses cheveux châtains glissant de ses épaules lui cachant presque ainsi le visage. Après quelques instants de silence embarrassant, Kaylàh releva la tête si soudainement que l’on put comprendre tout de suite que son précédent comportement n’était en fait qu’une comédie. Elle releva par la même occasion ses cheveux et les mit derrière ses oreilles tandis qu’elle jubilait. Elle rit doucement pour ne pas trop se faire remarquer bien que si elle le pouvait, elle éclaterait volontiers d’un rire sonore. Elle respira profondément pour chasser cette idée de la tête et se calma progressivement. « Tu sais Remus , commença t-elle avec un sourire indescriptible aux lèvres, j’avais pour dessein de finir par te laisser tranquille, mais je ne crains que ce soit c’est plus fort que moi. Une tendance chez les Rosier, probablement. » Plus qu’une tendance, entre son frère et elle, Poudlard avait de quoi faire. « Une seule chose en vérité m’a dissuadé de te laisser en paix, mon ami. Ma proposition, qui je le reconnais était légèrement crue, t’as pourtant laissé incertain le temps d’un court instant. Tu me laisses là une ouverture que je ne suis pas capable d’ignorer. ». Tout en parlant, elle rapprocha sa chaise silencieusement pour ne plus avoir Remus hors d’atteinte. Et c’est tout en parlant et en gardant l’attention de son camarade sur ses paroles, qu’elle rapprocha son pied de sa jambe. Elle entreprit le même manège que peu de temps auparavant ; toute fois, elle se contenta de caresser légèrement sa jambe avec son pied juste pour le plaisir de le voir surpris une nouvelle fois. Cette fois-ci aussi, le duo avait l’attention de quelques élèves qui se demandaient sur ce qui pouvait bien se passer entre le lion et la vipère pour qu’ils aient une conversation si animée (plus venant de Kaylàh) alors que tous sont censés faire un petit compte rendu sur le sort que le professeur venait de donner.

« Une seule chose en vérité m’a dissuadé de te laisser en paix, mon ami. Ma proposition, qui je le reconnais était légèrement crue, t’as pourtant laissé incertain le temps d’un court instant. Tu me laisses là une ouverture que je ne suis pas capable d’ignorer. » Ce fut probablement les paroles de trop. Ou plutôt ce fut sa dernière tentative sous la table qui fit finalement sortir de ses gonds Remus. Et bien, le jeu en valait la chandelle : elle avait finalement obtenu ce qu’elle désirait depuis le début du cours. Voir un Remus hors de lui. Par sa faute qui plus est. C’est ainsi que Remus se leva subitement et avec force, frappa la table de son poing. Kaylàh ne put s’empêcher de sursauter légèrement par la soudaineté de sa réaction qui passa, il fallait le dire, rapidement d’une à une autre. « Par la barbe de Merlin, tu vas arrêter ça tout de suite ! » criait-il après elle. Kay avait beau être grande, elle paraissait toute petite devant Remus hors de lui, debout qui plus est. D’ailleurs, elle ne trouva rien à répondre car même si elle désirait voir ce qu’elle voyait au même moment depuis le début du cours, elle ne pensait certes pas que la classe serait témoin d’une telle scène. Un silence suivit l’éclat de voix du jeune homme. Kaylàh observa Remus, toujours debout, ne se rendant pas compte de ce qu’il venait faire. Elle ne souriait pas mais ne démontrait aucune peur non plus. Elle l’observait juste, sans émettre un moindre mouvement toutefois. Elle resta ainsi interdite, amplifiant ce soudain moment de solitude. Puis on entendit les camarades autour éclater de rire ce qui eut pour effet de ramener à la réalité Remus. La demoiselle quant à elle ne put s’empêcher d’esquisser un sourire ; elle ne pouvait éclater de rire risquant de ne donner aucune crédibilité aux excuses qu’elle comptait fournir au professeur. Dos à lui, elle dû poser sa main sur sa bouche comme pour s’empêcher de l’ouvrir et de rire à gorge déployée. Monsieur Lupin se rassit, cherchant maladroitement à s’excuser face au professeur qui ne comprenait décidément rien à la situation. « Euh, désolé. Je… Mademoiselle Rosier remet sans cesse en question mes idées et euh.. Je..me suis un peu emporté. » Kaylàh aussitôt chercha à se justifier et fit, tout en usant de son visage d’ange, d’une voix innocente. « Veuillez me croire cher professeur, il est clair que je m’efforce à être tolérante avec Monsieur Lupin mais les idées qui lui passent par la tête sont bien trop incohérentes et à la limite du ridicule que je ne puis continuer à lui paraître conciliante. Je conçois que Monsieur Lupin soit un bon élève, jamais il ne me viendrait l’idée de douter de cela toutefois... » Elle marqua une pause en se donnant une mine compatissante et désolé à l’égard de Remus. «.. la fièvre dont il victime semble le rendre particulièrement confus et visiblement trop irritable. » Elle se tourna vers Remus, et une fois dos au professeur, afficha un sourire machiavélique. Le professeur les observa cette fois-ci d’un œil mauvais et ne les interrogea pas plus. La classe dut ainsi reprendre même si l’ambiance était tout autre ; on entendait toujours des murmures et des gloussements qui se voulaient discrets ; leur sujet de moquerie étant Remus. Ce dernier d’ailleurs la foudroya du regard et lui adressa « Tu es contente de toi ? Tu ne peux pas me laisser tranquille ne serait-ce que deux minutes ? ». A ces répliques, Kay répondit sournoisement. « Si je suis contente ? Ooh, tu n’as pas idée. » Elle rit doucement et faisant mine d’observer la pendule devant elle, elle lui répondit d’une voix empreinte d’ironie. « Eh bien, j’ai décrété que tu étais à moi jusqu’à la fin de l’heure, soit 20 minutes encore ! Il faut bien profiter du moment présent, notre prochain cours ensemble n’aura lieu que demain après-midi. ». Kaylàh marqua alors une pause et posa ses coudes sur la table où elle put se servir de ses mains comme support de tête. Soufflant exagérément sans trop attiré l’attention, elle fit mine d’être attristé. « Je vais probablement m’ennuyer de toi d’ici demain. Alors je ne crains que tu ne doives attendre la fin de l’heure pour escompter avoir tes deux petites minutes de tranquillité. » Mettant jambe sur l’autre, elle lui adressa un sourire satisfait -d’elle à priori- et réfléchit à la scène qui venait de se produire quelques minutes avant. Son regard se perdit derrière Remus tandis qu’un sourire indéchiffrable naissait sur ses lèvres. La tête toujours entre ses mains, elle s’exprima sans détourner son regard perdu dans le vide. « Qui aurait cru que Monsieur Lupin puisses un jour perdre le contrôle de ses émotions ? Tu nous as fait, moi et le reste de la classe, spectateurs d’une scène particulièrement hilarante. J’en serais presque à penser que je me suis sous-estimé. A en voir une telle réaction, il est clair que mon art dans la séduction est à son summum. Ou peut-être est-ce toi qui est trop réservé pour savourer les bons moments ? ». Provocation, provocation. Si seulement Kaylàh était au courant que Lupin puisse être son épouvantard pendant les pleines lunes, elle jouerait probablement sur un autre ton. Son sourire se transformait presque en rire tant elle eut dû mal à se contrôler. Son regard vira alors sur lui et comme ultime provocation, elle envoya. « Pour si peu en plus… ».

Un jeu. Pour Kaylàh, la vie n’avait de sens que lorsqu’elle était soumise à ses propres règles de jeu et elle s’amusait à n’en plus pouvoir, testant pour la majorité du temps, les limites de chacun des individus. Parmi ces derniers, Remus -à son plus grand malheur- représentait à l’heure actuelle son jouet préféré. Le jeune homme, écarlate, fusillait du regard la demoiselle tandis que celle-ci ne chercha pas pour autant à se dérober. Bien que le calme fût revenu, l’on entendit les murmures des camarades autour d’eux ; Remus, au centre de leur attention, animait des conversations diverses. Satisfaite d’avoir perturbé l’attention de la classe selon son gré, Kaylàh jubilait au point tel que l’on crut la voir se dandinait sur sa chaise. Tandis qu’elle balayait la salle, prenant plaisir à observer les visages moqueurs des élèves, elle décida de ne pas s’arrêter là et d’enchaîner avec des paroles tranchantes. Jouant provocation sur provocation, Kaylàh poussait Remus de plus en plus, atteignant le point de non retour ; du moins, s’il ne l’avait pas déjà franchis. « pour si peu en plus.. » finit-elle. Cette réplique fut la dernière qu’elle prononça puisque Remus finit par relever la tête vers cette dernière. Ce dernier toutefois ne réagit pas comme elle s’y attendant. Au contraire, il semblait vouloir se tenir tranquille tandis qu’il l’emmenait sur un nouveau sujet de conversation. Un sujet dont la nature n’allait probablement pas plaire à la sœur Rosier. « Au fait, je pense que ça devrait t’intéresser.. ». Ne se doutant de rien, la curiosité de Kaylàh fut piquée et elle objecta de rester muette pour écouter la suite. Ce dernier d’ailleurs se cala contre sa chaise, croisant les bras. Cette nouvelle posture lui fit froncer légèrement les sourcils et tandis qu’elle jouait avec sa plume, elle resta attentive aux paroles du jeune homme. « Il paraît qu'une étrange créature a été aperçue dans le parc de Poudlard l'autre soir... Certains pensent qu'il s'agit du grand dévoreur mais d'autre parlent d'un loup garou. ». La mention du « loup-garou » la fit stopper tout mouvement. Cette mention la surprit ; même si l’on ne percevait aucune émotion sur son visage, la plume se cassa en deux sous la soudaine pression de ses doigts. Figée, elle releva au bout d’un court instant, ses yeux vers Remus. Des yeux qui ne portaient plus la même lueur ; ils traduisaient aisément sa méfiance et au fond, une profonde crainte. « Loup-garou.. ? » répéta-t-elle sur un ton qui se voulait dédaigneux. Lorsque Kaylàh se sentait en position de faiblesse, aussitôt s’enclenchait un mécanisme de protection. En effet, elle cachait sa vulnérabilité par de la méfiance, de l’agressivité ou encore du mépris. Remus avait touché son point faible et se sentir ainsi aculée contre un mur ne lui plaisait pas. « Méfies-toi, il se pourrait que le grand méchant loup vienne te dévorer un de ces soirs... ». C’est à ce moment là qu’elle regrettait de lui avoir révélé son épouvantard bien que cela n’était pas un réel secret. A ses dires, si la demoiselle avait été un fauve, l’on aurait aperçut ses oreilles se rabattant violemment sur la tête montrant un mécontentement palpable. Pour autant, elle resta muette, son regard s’étant rabattus sur sa plume, maintenant hors d’utilisation. Elle laissa passer une minute de silence. Deux puis trois. Finalement, elle releva la tête vers ce dernier, sourire indéchiffrable sur les lèvres. Kay déclara alors, sur un ton calme et étrangement posé : « Je n’aime décidément pas tes insinuations, Lupin. ». La soudaine utilisation de son nom dont elle usa pour le désigner montra clairement la distance qu’elle prenait avec le jeune homme ; son calme apparent à faire froid dans le dos n’était pas surprenant venant de cette demoiselle dont le surnom de « Reine des glaces » lui sied volontiers. Son sourire ne quitta pas ses lèvres et son regard ne quitta pas celui de Remus. Et pourtant, c’est avec une brutalité et une vivacité surprenante et soudaine qu’elle écrasa son pied sur celui de Remus et ce, sans aucun ménagement; une mine féroce bien qu'elle s'appliqua à rester aussi discrète que possible déguisait son visage; elle rapprocha son visage et tout en chuchotant, elle lui déclara durement. « Oublierais-tu à qui tu t’adresses ? Je ne suis pas l’un de tes misérables petits camarades de maison dont le QI ne dépasse pas celui d’un troll que je saches. Cesse de jouer à ce jeu là, au risque de finir par mordre ta propre queue. ». Kaylàh avait toujours eu une piètre opinion des gryffondors et probablement de tous ceux n’appartenant pas à sa propre maison dont elle aimait être la représentante. Quoi qu’il en soit, elle avait réussit à provoquait la colère de ce dernier en une demi-heure ; pour Remus, il lui avait suffit de seulement deux paroles. Son ton qui jouait jusque là sur la provocation, la taquinerie et la séduction vira du tout au tout, il était à présent froid et empreinte d’un tel mépris que l’on reconnut bien là le véritable visage de la demoiselle Rosier.. Kaylàh ne le menaçait pas ; elle savait que ce n’était pas nécessaire avec le jeune homme car il en était probablement insensible. Elle voulait simplement.. lui rappeler. Et ces "rappels" chez les Rosiers n'étaient en général pas de simples paroles émises en l'air. Après tout, la réputation de cette famille reposait sur des anecdotes concrètes et bien sombres. Malgré tout, son changement soudain d’humeur prouvait bien là que Remus avait frappé juste et fort.
La situation s’était considérablement refroidit entre les deux jeunes gens et l’atmosphère était devenue bien pesante. Kaylàh n’avait pas lâché Remus du regard depuis ses dernières paroles, le fixant intensément. « Je suis certaine que tu penses avoir réussis ton coup. Après tout, se servir de mon épouvantard, de ma faiblesse en d’autres mots, est le meilleur moyen pour toi d’espérer une fin de cours tranquille. » ; Elle esquissa un léger sourire noir. « Bonne tentative mais il n’en sera rien. ». fit-elle avec un sourire vicieux. « Je te réserve encore le bouquet final. » Les intentions de la demoiselle ne présageaient rien de bon pour le jeune homme d’autant plus qu’il avait réussit à la mettre d’une humeur massacrante ; mais tandis qu’elle s’apprêtait à reprendre la parole, le professeur derrière eux se leva et frappa des mains. « Très bien. L’heure étant presque écoulé, je demanderais à un groupe de venir se présenter au tableau et de me faire part de leur premier travail fournis jusqu’à maintenant afin de juger de votre progression. ». Kaylàh jeta un coup d’œil sur son parchemin et celui de Remus ; rien. Le professeur balaya la salle du regard avant de s’arrêter sur nos deux compères. « Mademoiselle Rosier et monsieur Lupin ; c’est à vous. »