Journée spéciale aujourd’hui puisque Gellert avait enfreint sa bonne vieille habitude de paresser au lit pendant de nombreuses minutes ; il s’était levé tôt... enfin, relativement tôt. Un tel événement n’arrivait que très rarement - habituellement une fois par année - et ce jour extraordinaire coïncidait normalement avec la rentrée scolaire en septembre. Notre professeur d’alchimie était doté d’un tempérament plutôt clame, mais, le premier jour, c’était plus fort que lui, l’angoisse le dévorait en entier. Vous ne saviez jamais lorsque vous alliez tomber sur une classe adepte de cannibalisme. Mais aujourd’hui était un cas bien différent; il avait eu un semestre pour constater que ses élèves suivaient un régime alimentaire tout à fait conforme à la norme. Alors pourquoi le stress avait réveillé le sorcier en cette moche journée de janvier ? À sa défense, il s’agissait tout de même de la rentrée d’hiver, mais c’était surtout les derniers événements - à savoir, le drame du Chemin de Traverse - qui le préoccupait : dans quel état ses élèves allaient-ils lui revenir ? Il avait tout spécialement allégé son cours, mais oh! rien qu’un peu, et ils rattraperaient la théorie d’Hilliardson bien assez tôt. Il se doutait même que ses élèves remarquassent une quelconque différence et c’est pourquoi il révisait à l’instant le plan établi. Après une troisième bataille mentale entre le clan du Mais ils doivent apprendre quelque chose aujourd’hui et celui du Oui, mais on a du temps pour tout voir, ce ne sont que des enfants, ne les bousculons pas auquel répliquait le Jeunes adultes quand même ! Un peu de discipline, le professeur d’alchimie se contenta de sa nouvelle formule de cours et tomba dans sa routine matinale. Celle-ci accomplie, il ramassa ses affaires personnelles et nécessaires au bon fonctionnement de la leçon, puis mit le cap vers sa salle de cours.

Sa nervosité se dissipa peu à peu, au rythme des élèves qui peuplaient la classe. Il manquait deux-trois retardataires, mais Gellert commença le cours en souhaitant un bon matin. « Je suis bien content de vous revoir, alchimistes en herbe ! » lança-t-il, sans se risquer à leur demander comment s’étaient déroulés leurs vacances. Pas de drame ce matin. « Je pense que vous trouverez le semestre prochain bien plus palpitant, car nous quitterons de temps à autre la théorie pour se lancer dans l’expérimentation » leur annonça-t-il gaiement. C’était souvent lors de ces cours de travaux pratiques que le taux d’absentéisme était à son plus bas ; mais que le chaos régnait allègrement. « Sachez que je n'ai pas complètement terminé la correction de vos examens d'hiver, mais ce ne saurait tardé. » Il ne leur avoua pas qu'il avait tout simplement oublié la moitié des copies lorsqu'il était parti en Allemagne, passé Noël avec sa famille, ça manquait drôlement de sérieux. « Nous avons vu avant Noël ce qu’était l’alchimie - l’étude de la transmutation des métaux -, diverses théories ainsi que plusieurs alchimistes célèbres » leur remémora-t-il en descendant de la petite estrade. Il ne se sentait pas confortable là-dessus, comme s'il devenait soudainement très supérieur à ses élèves. Être en avant de la classe lui semblait être une preuve suffisante de son autorité, ainsi s'accota-t-il tout simplement sur son bureau. «Aujourd’hui, nous examinerons l’influence de la cosmologie sur l’alchimie ! Elle a eu une très grande importance, de nombreux chercheurs se sont basés sur la cosmologie pour accomplir leurs expériences. Mais avant de poursuivre, quelqu’un aurait-il l’amabilité de rappeler à ses collègues les sept métaux principaux de l’alchimie ? » demanda-t-il. Il glissa sa main dans sa poche de pantalon, tout en scrutant sa classe, attendant pour le courageux volontaire qui prendrait la parole. Ce ne devrait pas être très long ; c'était une question bien facile après tout, une des bases de l'alchimie.

Spoiler:

Le retour des vacances de Noël signifiait le retour des cours. Lorcan n’en était pas traumatisé, les vacances s’étaient pour lui très bien passées contrairement à certaines personnes qui avaient perdu des membres de leurs familles dans l’attentat du Chemin de Traverse. Le jeune Scamander ne comprenait toujours pas que quelqu’un puisse faire quelque chose de ce genre, c’était pour lui impossible. Peut-être vivait-il dans un autre monde que certains surnommeraient celui des bisounours mais il détestait la guerre et ne cherchait toujours que la paix. On retrouvait ce trait de caractère dans son comportement de tous les jours. Comme tout le monde, le jeune homme avait retrouvé ses amis qui se comptaient sur les doigts d’une main et son premier cours le lendemain se trouvait être celui d’alchimie. Lorcan se demandait de temps en temps pourquoi il étudiait la médicomagie. Lui ce qu’il voulait faire plus tard c’était de s’occuper de créatures magiques et l’alchimie ne lui serait pas d’une très grande utilité il devait le reconnaître. Enfin, il assistait à tous les cours et faisait le travail demandé. Le prof était sympathique ce qui arrangeait aussi les choses il devait le reconnaître. Quand Lorcan se leva le lendemain matin, il ne rêvait que d’une chose, se retrouver au cours de créatures magiques dans l’après-midi mais malheureusement, les cours du matin lui gâchaient cette perspective car après l’alchimie qui était supportable, le jeune homme avait un double cours de potions qui là n’était plus supportable du tout. Lorcan et les potions c’est une longue histoire. D’ailleurs le jeune homme se demande tous les jours comment le prof a accepté de le garder dans son cours de potions depuis son résultat catastrophique aux ASPICS. Le jeune homme n’avait jamais réussis à faire une potion correctement depuis qu’il avait mis les pieds au château et il avait bien peur que cela ne change pas malheureusement …

Après un très bon petit déjeuner la tête dans les livres, Lorcan se dirigea vers la classe d’alchimie un sourire aux lèvres. Se promener dans le château lui avait manqué, chez lui la maison était bien moins grande et déambuler la tête dans les étoiles devenait bien moins amusant. Mais son père avait acquis un nouvel hypogriffe et Lorcan avait passé ses vacances à l’aider pour son dressage. Il avait donc appris pas mal de choses à ce sujet pendant les vacances. Poussant la porte de la salle, le jeune Scamander alla prendre place au troisième rang sur la gauche, sa place depuis le début de l’année. En général, il ne prenait pas la parole en cours et évitait de se faire remarquer donc il ne savait pas vraiment si le professeur avait jamais fait attention à lui. Une fois la plupart des élèves présents, le professeur fit son entrée et commença son cours. Il ne faisait aucun doute qu’il voulait détendre un peu l’atmosphère au départ et tout le monde sembla soulagé d’entendre qu’ils allaient commencer à pratiquer. Pour Lorcan c’était l’inverse, il était terrifié à cette idée. Sous ses doigts, tout allait exploser ou pire … « Mais avant de poursuivre, quelqu’un aurait-il l’amabilité de rappeler à ses collègues les sept métaux principaux de l’alchimie ? » Une question plus que facile car c’était une des premières choses qu’ils avaient appris cette année et c’était demandé dans leur examen avant les vacances. Lorcan attendit que quelqu’un lève la main pour parler mais personne ne sembla se manifester. Dans ce cas … Le jeune Scamander leva la main et une fois que le professeur lui eut donné la parole, il dit : « Si je ne me trompe pas il y a l’Etain, le Mercure, l’Or, l’Argent, le Cuivre, le Fer et le Plomb. » De toute manière, même s’il se trompait cela ne le ferait pas mal dormir le soir …