J'aurais pu penser que tout le monde faisait des erreurs. Que je n'étais pas le seul et qu'au fond, ce n'était pas si grave. Mais ce n'était pas comme ça que je le ressentais. J'avais mal. Cette douleur s'élevait de mon ventre jusqu'à ma tête, passant par mon cœur. Je l'avais trahie. Ce n'était pas qu'une impression, c'était la réalité. Mais pourquoi avais-je été aussi idiot, encore une fois ? J'aurais dû le sentir venir. Lorsque je buvais, lorsque je me laissais aspirer par ce monde d'illusions et de tours, je faisais des choses inconsidérées. Et ainsi, j'avais passé une nuit avec Marvel. Ce n'était pas la première fois que cela m'arrivait, pas avec elle mais avec une fille, et pourtant, il semblait que je n'avais jamais autant regretté mes actes que ce lendemain. Et j'avais fait une erreur grave : j'en avais parlé avec un de mes amis. J'étais tellement mal, autant physiquement que mentalement, que pendant une seconde, une demi seconde, je m'étais dit que le raconter à quelqu'un d'autre me soulagerait en une quelconque manière. Mais non. C'était une chose égoïste : je pensais pouvoir donner un peu de ma peine à quelqu'un d'autre. Cela ne marchait pas comme ça. Je m'étais senti encore plus coupable sous le regard inquisiteur de mon ami, sous son jugement. Je n'aurais pas dû le faire, c'était évident. Mais sur le moment, je pensais pouvoir me perdre dans le plaisir charnel pour ne plus avoir à penser à elle. Elle qui habitait pratiquement toutes mes pensées, elle qui me rendait fou, elle qui me faisait me questionner perpétuellement. Et alors, même pas une sortie à Pré au Lard ne pouvait me sortir de mes pensées. Je me sentais tellement mal. Je me donnais la nausée. Bien entendu, nous n'avions pas de relation mais .. J'avais l'impression de l'avoir déçue, trahie, comme si nous étions en couple. Comment pouvais-je être aussi idiot ? Nous n'étions rien l'un pour l'autre. Nous n'avions eu que quelques conversations, une tentative de flirt au bal qui s'était fini en massacre. Mes cauchemars étaient habités par ces sortilèges impardonnables, ces corps inanimés, et j me réveillais régulièrement en sueur et paniqué. J'avais peur pour l'avenir de poudlard, cet endroit qui me semblait pourtant si rassurant d'habitude. Moi qui était d'habitude si insouciant, je me retrouvais à m'inquiéter pour une multitude de choses qui ne devraient même pas passer dans mon esprit. Moi qui adorais Pré Au Lard, je me retrouvais à regarder derrière moi pour être sûr de ne pas être suivi, et mon sourire était faux lorsque mes amis rigolaient. J'étais toujours entouré. Mais parfois, je me sentais si seul, et l'angoisse montait dans mon corps. C'était un de ces moments. J'avais l'impression d'être décalé, de ne pas être ma place, et alors que nous sortions dans un bar où nous avions bu une petite Bieraubeurre, je l'aperçus. Elle n'était pas seule, et le fait de la voir avec un homme fit monter la jalousie en moi. Je n'avais aucuns droits sur elle, me rappelais-je. Mais je ne pouvais m'en empêcher. Elle ne m'avait pas vue, pas encore. Et alors, je pouvais l'observer à mon gré. Elle était si belle, et j'avais l'impression que cela ne faisait qu'augmenter avec le temps. Elle releva le regard, croisa le mien, et je crus bon de lui faire un sourire. Lui n'était pas faux, comme tous les autres. Il était sincère. Il semblait qu'elle était la seule personne à encore pouvoir faire monter des sentiments en moi, qui n'étaient pas fabriqués de toute pièce. Et elle s'approcha de moi. J'entendis mes amis ricaner autour de moi et je ne pouvais pas détacher mon regard pour leur en adresser des froids, des énervés. Je ne comprenais pourquoi ils agissaient de la sorte. Tout ce que je pouvais retenir, c'était elle, qui était là et qui venais vers moi. Ce n'est que quand la douleur s'imprima sur ma joue que je compris : elle l'avait appris. Mais pourquoi cette réaction ? Elle connaissait ma réputation, j'étais comme ça. Ce n'était pas comme si elle était attachée à moi de la façon dont je l'étais avec elle .. Je l'observais quitter la rue pour tourner, et sans attendre, je me retournais vers la bande d'amis avec qui j'étais. Ils s'étaient tous tus avec la gifle. « Vous n'êtes qu'une bande d'idiots. » Et sur ces mots, je quittais la compagnie rassurante de mes amis pour me jeter dans la gueule du loup. Je suivais le chemin d'Absinthe et la trouvais immobile dans cette petite rue. Je m'approchais d'elle, et touchais son épaule pour qu'elle se retourne vers moi. « Absinthe .. Pourquoi ? » Bien entendu, je demandais le pourquoi de cette violence physique. Je pensais que nous étions amis. Quelque chose dans le genre. Mon regard était perdu, mon souffle court, et mes mains tremblantes. « Ils n'auraient pas dû rire de ta présence, c'est vrai, mais pourquoi moi ? Je n'ai rien fait. »

Je ne savais que faire. Je n'avais absolument aucune idée du pourquoi dans cette affaire, et cela me faisait mal. Ne pas savoir était pire que la douleur de la vérité. Je souffrais de la voir dans cet état, puisqu'elle était clairement bouleversée. Avais-je provoqué cet état ? Cette pensée me fit peur. Je ne voulais en aucun cas faire du mal à Absinthe et j'avais même promis à Frank que cela n'arriverait jamais. Mais j'étais un idiot, et forcément, j'avais dû lui faire du mal. Elle qui avait si peu confiance en la gente humaine, je devais lui avoir prouvé une nouvelle fois qu'il était tout à fait raisonnable de penser de cette façon. Elle croisa ses bras sur sa poitrine, comme résignée, et mon cœur fit un bond dans ma poitrine. Comment pouvais-je avoir même l'idée de la trouver mignonne dans un moment comme cela .. je me dégoûtais. ❝ tu me brises jump.. tu me consumes.. ❞ Mon regard se fit désolé. Je ne le voulais pas, je ne le voulais pas ! Je voulais lui crier que, n'importe la faute, je la réparerais. Que je serais toujours là et que je ne la décevrai jamais. Sauf que cela semblait être un peu trop tard. Elle s'éloigna et se colla contre le mur, comme si je lui faisais peur. Cette pensée me fit mal. Est-ce que nous étions réduit à ça ? Notre rencontre semblait si proche, et maintenant, nous nous séparions à nouveau. Moi qui pensais enfin avoir acquis sa confiance, tout venait d'être brisé en mille morceaux. Je n'étais pas assez intelligent ou fort pour recoller les morceaux tout de suite, malgré mon envie consumant. Elle reste silencieuse, je reste silencieux. Mais je sais que dans sa tête, les pensées défilent et ne se ressemblent pas. Toutes négatives à mon égard. Son soupir est équivoque. J'ai envie de m'excuser, mais m'excuser de quoi ? Si seulement je savais, si seulement je savais !  ❝ toi ou un autre qu'est ce que cela pourrait bien changer ?! tu es comme eux jump. ❞ Son attaque me toucha en plein cœur. Et je tombais à terre mentalement, blessé à mort. Comme eux. J'étais comme eux. Elle pensait que j'étais capable de tant de cruauté, tant d'idiotie. Elle me comparait à une bande d'animaux qui me servaient juste à ne pas être seul. Elle pensait autant de moi. Tout cela me faisait tellement mal, et j'avais envie de lui crier que c'était faux, c'était faux ! Seulement, aucun mot ne sortit de ma bouche. A la place, je restais immobile à la fixer, n'osant pas avancer encore vers elle qui semblait se sentir enfermée. Mais elle fit cela à ma place. Me poussant à revenir au milieu de cette ruelle, me mouvant en même temps que cette créature. Elle rompt enfin le fil de nos regards et je ne sais pas si je ressens de la satisfaction ou de l'angoisse. ❝ rejoins les. leur compagnie sera beaucoup plus agréable que la mienne. ❞ J'ouvre la bouche mais aucun son n'en sort. Elle revient me regarder et je reste un temps indéfini sans rien dire. Finalement, je trouve mes mots. « Tu ne comprends donc pas ? Je n'en peux plus de ces personnes qui ne font que combler partiellement ma solitude. Si je te parle, c'est que tu m'intéresses, c'est que .. J'aime être en ta compagnie. Ne fais pas semblant de savoir ce que je ressens : tu n'en sais rien. » Ce n'était pas un attaque, seulement la vérité. J'en avais marre qu'elle parle à ma place alors que j'étais tout à fait capable de m'expliquer. « Maintenant réponds à mes questions, s'il te plaît. Pourquoi ce revirement de situation ? Je croyais que .. Au bal, tu semblais bien, avec moi .. » J'avais envie de m'approcher d'elle pour attraper sa main. Ce que je fis aussitôt, avant de me rétracter et de me retourner. Être face à elle était trop douloureux : peut-être que mon dos supporterait mieux la situation.

J'étais lâche. Je ne pouvais plus l'observer à présent, puisque devant moi s'étalait la rue. Elle était dans mon dos, et je ne pouvais qu'imaginer la figure qu'elle devait avoir. N'était-ce pas une plus grande torture ? De penser qu'elle pouvait être triste, en colère, vexée, souffrante .. Tout se mélangeait dans ma tête. Je ne voulais pas autant tenir à une personne ! Je n'étais pas fait pour ça ! J'étais fait pour être volage, et jamais aucune fille ne m'avait causé autant de soucis. Pourquoi cette envie d'être contre elle, de lui murmurer des mots doux ? Pourquoi cette souffrance profonde lorsqu'elle était blessée, lorsque d'autres s'attaquaient à elle ? Tout cela était insensé. Je ne voulais pas avoir à penser à ces choses qui me semblaient être pour les vieux. J'étais jeune, je devais profiter de la vie, et non pas me miner avec une fille qui ne semblait m'apporter que des souffrances. Mais vraiment ? Était-ce cela ? N'y avait-il pas une joie certaine lorsqu'elle m'accordait un sourire, lorsqu'elle prenait ma main ou rien qu'au simple fait de la voir ? Pouvait-on comparer les avantages et les inconvénients d'une telle relation ? Elle était peut-être destructrice pour moi, mais j'en voulais encore. Comme un masochiste, j'avançais malgré les coups que je me prenais. Fautais pour souffrir encore. ❝ c'est bien la cause de ma souffrance.. je suis bien avec toi, je me sens vivante, importante.. ❞ Mes yeux s'illuminaient, j'avais envie de me retourner pour la prendre dans mes bras mais me contint. Cela n'amorçait rien de bon. Pourquoi souffrir de tant de joie ? Je ne comprenais pas. N'aimait-elle pas se sentir vivante et importante ? N'était-ce pas une bonne chose ? Les mots semblaient pourtant bien choisis, et non jetés en l'air sans que personne ne puisse les rattraper. J'étais idiot. Je ne comprenais absolument rien, et je pensais bien ne pas vouloir comprendre. Cela impliquerait trop de choses auxquelles je ne voulais pas réfléchir. ❝ j'en ait pas envie jump ! je me sens faible avec toi, chacun de tes actes me touche et sa me perd.. tu me fais mal s'en t'en rendre compte.. je te déteste de me faire me sentir comme cela ❞ Lui fait du mal ? Qu'avais-je fait pour lui faire du mal ? La seule faute que j'avais fait par rapport à elle, était peut-être ma nuit avec Marvel .. Mais il n'y avait aucune raison de croire qu'elle puisse l'avoir appris. Alors, je faisais comme si j'étais innocent et qu'elle s'énervait pour rien. C'était bien plus simple. « Je ne sais pas de quoi tu parles Absinthe. Je n'ai rien fait pour te blesser, en tout cas, pas consciemment. Et si je l'ai fait inconsciemment, je m'en excuse mais encore faudrait-il que je sache pourquoi .. » Je soupirais et me retournais pour la voir encore contre ce mur. Elle semblait le prendre comme protection. Comme si je pouvais lui faire du mal, peut-être la frapper ou pire. « Je veux que nous soyons honnêtes l'un envers l'autre. Dis moi ce qui te rend mal, je te dirai pourquoi je l'ai fait. Je ne peux pas m'améliorer si je ne sais pas mes fautes ! Je ne veux pas t'abandonner Absinthe, donne moi une raison de penser que devenir meilleur puisse être une possibilité ! »